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08/01/2008

Le cri du cœur automobile.

Un grand gaillard baraqué, avenant et ouvert s’allonge pour que je puisse lui faire son döppler des troncs supra-aortiques (dans le cadre d’un suivi de diabète).

Je lui demande ce qu’il fait comme métier : vendeur de voitures !

Ca ne m’étonne pas du tout, il a tout à fait le profil.

Quelle(s) marque(s) ?

Les italiennes ! Fiat ! Alfa ! et Lancia !

Je commence mon examen, et au changement de côté, il me demande ce que j’ai, comme voiture (je l’avais parié intérieurement…).

Une Toyota Yaris.

Excellent choix ! C’est ce que j’ai vendu à ma belle sœur pour ne pas avoir de soucis !

Forza Italia! (mais pour les autres)

22/08/2007

Brèves de döppler.

Hier un couple de 40-45 ans rentre dans la salle.

Elle est assise sur un fauteuil roulant.

Je dois contrôler une phlébite du membre supérieur sur une voie veineuse centrale (en fait, un PICC-line, voir ci-dessous).

 

 

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Au cours de l’examen, elle me dit qu’elle a rarement rencontré un médecin aussi gentil que moi. Bon, je suis un peu gêné, mais je me demande comment on peut ne pas être gentil avec une patiente adorable qui n’en a plus que pour quelques mois à vivre.

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Juste j’écris cette note (entre 2 patients qui se font attendre), et je vois arriver un autre genre que les döppleristes craignent : la femme (surtout lorsqu'elle n'est plus de toute première fraîcheur), qui travaille à l’hôpital et le montre (ou un proche, le mari dans ce cas particulier), qui vient pour strictement rien (suspicion de phlébite sur un hématome au dessus de la malléole externe et une vague douleur de cuisse après qu’elle se soit pris une armoire dessus), et qui a les pieds qui sentent.

Un autre signe qui ne trompe pas : le tanga blanc hyper échancré en dentelle (quand il est noir ou rouge écarlate, c'est encore pire...). J'ai même eu un peu de mal à l'attraper pour glisser une serviette en papier dessous (ça évite de mettre du gel de partout). "Du sublime au ridicule il n'y a qu'un pas" disait Napoléon qui s'y connaissait. De l'érotisme à la vulgarité, aussi, je dirais même qu'il n'y a que la largeur d'un tanga

Bref, cet ensemble de signes est pathognomonique de la bêtise la plus crasse (comme ses pieds), comme les quelques mots échangés un peu plus tard avec elle et les yeux de mon aide-soignante levés au ciel me le confirmeront.

 

18/08/2007

Des patients…

J’ai eu des patients ou des situations peu ordinaires cette semaine.

 

 

Ce matin, je fais une épreuve d’effort à un patient qui a bénéficié de l’implantation de deux endoprothèses conventionnelles sur la coronaire droite début août. Comme c’est l’épreuve d’effort initiale avant une réadaptation cardio-vasculaire, je ne le pousse pas et arrête l’effort à 60W. L'examen est bie nentendu négatif. Il est à peine essoufflé et fait une petite séance de rééducation dans la foulée.

 

Trente minutes plus tard, il est très vagal, et présente une douleur thoracique intense.

Je lui fais l’ECG suivant et appelle le SAMU.

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Ce matin aussi, je vais chercher une patiente pour contrôler son échographie cardiaque. Quand je rentre dans la chambre, elle est en train de faire sa prière (elle est musulmane). Je me retire sur la pointe des pieds. Elle vient me chercher peu après. Je lui demande comment elle fait pour repérer la direction de La Mecque. « Je regarde vers le soleil couchant ! ». Uhmm, en fait elle prie plutôt vers Washington…

C’est peut-être pour cela que sa cicatrice reste toujours un peu inflammatoire. Je lui indique donc une direction un peu plus juste.sans se démonter, elle me dit « La direction, ce n'est pas grave,  je suis malade! »

 

 

Une autre femme d’origine maghrébine, mais berbère cette fois çi, et un autre jour.

Elle a bien 70-75 ans, est assise dans son lit avec un turban sur la tête et un châle multicolore assorti. Je me penche vers elle, fais un grand sourire et lui dit un peu fort, et en séparant bien les syllabes : « Vous parlez un peu français ? ».Elle me regarde, souris et me répond : « Mon fils, je suis arrivée en France avant toi ! ».

J’éclate de rire.

En effet, elle est arrivée dans les années 50, parle et comprend parfaitement le français, l’arabe et le berbère.

Elle m’a remis à ma place en beauté et avec le sourire.

Toujours se méfier des vieilles femmes berbères.

 

 

J’ai rencontré vendredi matin à la visite un patient exceptionnel. Comme le dirait un agrégé de chirurgie vasculaire de ma connaissance, « c’est un con chimiquement pur ».

Il n’est pas méchant, mais il fait partie des gens qui ne savent strictement rien, posent des questions, et repoussent les réponses en arguant qu’ils ont, eux aussi « travaillé à l’hôpital ».

Je serais curieux de savoir où et à quelle fonction.

C’est dommage, je n’ai pas noté notre conversation, mais quand je suis sorti de la chambre, je sais que j’ai failli arrêter la visite, bien que sa chambre soit une des premières de l’étage.

Je ne me souviens que d’une seule de ses questions « Docteur, mes ressorts sont médicalisés ? Ca ne va donc pas se reboucher ? ». La question aurait été (assez) pertinente, si je n’y avais pas répondu quelques minutes auparavant.

 

 

Enfin, un fou rire incoercible de 10 minutes avec une infirmière, avec les larmes de rire, les fausses routes, et tout et tout.

Nous avons eu deux patients de 65-70 ans qui se sont succédés sur quelques jours. Tous deux sont grands et décharnés à cause d’une pathologie cardiaque grave.Ca leur donne un peu le genre ascète repentant. Fort heureusement, après avoir été opérés, ils s’améliorent rapidement. Le premier est prêtre et se promène toujours appuyé sur un solide bâton qui pourrait être qualifié sans problème de « bâton de pèlerin ». Je ne connais pas l’ancien métier de l’autre.

Ils sont tous les deux doux, gentils, et pondérés ce qui détonne un tout petit peu. Le prêtre est par ailleurs professeur de philosophie à la fac

Nous parlons du second patient au cours d’une après-midi assez chargée, avec pas mal d’entrées.

L’infirmière, qui a la cinquantaine, une grande expérience de vie, un solide bagage culturel, et un humour ravageur me dit le plus sérieusement du monde que le second est un ancien séminariste et qu’il lui rappelait le père que nous avions eu quelques jours auparavant.

Je lui réponds alors qu’ils se sont reconnus car ils se sont allongés tous les deux, dans le gymnase, les bras en croix avant la rééducation, dans une attitude propitiatoire.

« Ah bon, vous aussi vous avez fait le petit séminaire ? ».

Nous sommes alors partis dans un délire ou nous les imaginions faire des concours de pénitence, avec sur la fin une très forte connotation sado-maso.

« Je fais mieux la croix que toi ! Frappe moi avec ton gros bâton ! Penitentiagite !... ».

Bien sûr, nous faisions des grimaces affreuses, la langue sortie, l’air d’être écrasés sur le bureau de l'infirmerie, les bras en croix.

« Frappe moi, frappe moi, marche moi dessus, tu te repens, dis, mon salaud ?

… ».