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24/05/2005

Kanagawa oki nami ura

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Ou en français, « La grande vague près de la côte de Kanagawa ». Je ne vais pas tenter de décrypter cette œuvre aussi bien que le ferait Alain Korkos dans son superbe blog.

Cette image, archi connue est l’œuvre de Katsushika Hokusai (1760-1849).

Ce grand maître japonais de l’estampe a été la figure de proue des peintres de l’ « ukiyoe » ou « images du monde flottant ». Ce monde flottant est en fait, plus prosaïquement le quartier des plaisirs de Edo, l’ancienne capitale japonaise.


Hokusai est donc le peintre du réel, non de la mythologie, ou de l’imaginaire. Son œuvre est parsemée de scénettes de la vie quotidienne, souvent traitées avec humour.
Cet humour, et une immense sagesse l’ont fait se surnommer « le vieux fou de la peinture», ou « Manji ».


Il a d’ailleurs dit : «Depuis l'âge de 5 ans, j'ai la manie de recopier la forme des choses et, depuis près d'un demi-siècle, j'expose beaucoup de dessins; cependant, je n'ai rien peint de notable avant d'avoir 70 ans. A 73 ans, j'ai assimilé légèrement la forme des herbes et des arbres, la structure des oiseaux et d'autres animaux, insectes et poissons; par conséquent, à 80 ans, j'espère que je me serai amélioré et à 90 ans, que j'aurai perçu l'essence même des choses, de telle sorte qu'à 100 ans j'aurai atteint le divin mystère et qu'à 110 ans même un point ou une ligne seront vivants. Je prie pour que l'un de vous vive assez longtemps pour vérifier mes dires.»

Cette estampe fait partie d’une série nommée « les 36 vues du Mont Fuji », sorte de guide touristique pour les pèlerins japonais des XVIII-XIXèmes siècles. Je ne rappelle pas l’immense place de ce volcan divinisé dans la cosmogonie japonaise.

Cette fameuse grande vague évoque les terribles Tsunami, qui dévastent périodiquement les côtes japonaises, et asiatiques en général.

La vague est immense et avide, avec ses embruns crochus comme des doigts insatiables.

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Elle écrase tout, et occupe une grande partie du cadre. Elle est située en haut et à gauche, prête à frapper.


Qu’est-elle prête à frapper ?

Trois petites barques, pleines de pêcheurs minuscules, arqueboutés sur leurs rames.

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Déjà, la barque de gauche vacille sous la masse liquide, presque avalée par le monstre.

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Au loin, dans le sinus de la vague (le sinus désignait en latin la courbe de la toge maternelle accueillant son enfant) se dresse calme et immuable, le Mont Fuji.
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Le ciel est serein, vespéral.
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Les pêcheurs ont été surpris alors qu’ils rentraient au port.

Quelles significations peut-on donner à cette œuvre magnifique ?
Elles sont multiples, et varient selon les exégètes.
Elles ne s’accordent que sur une seule chose, l’homme n’est rien, et il ne fait que passer, que se faufiler pour un temps infime entre les éléments naturels.
On peut opposer la mer déchaînée, le Yang, au ciel serein, le Ying.
On peut aussi voir que la vague, quoiqu’ immensément puissante ne survivra qu’à peine plus que les pêcheurs, misérables humains. Alors que le Fuji, lui, lui survivra une éternité.

Une image à méditer, donc.

Qu'est-ce qu'un chef d'oeuvre?
Une oeuvre ou chacun peut y trouver sa vérité.

 

 

Image dédicacée à Tritonear 

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20:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3)

05/05/2005

Le prochain ?

medium_giraudi.jpgIl va falloir faire un choix...
Beaucoup trop de "prochains"!!





Bernard Giraudi
"Relation Amoureuse"
170 x 100 cm

http://www.galerie-carincotte.com/

14:28 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

05/03/2005

L'expo de peinture

medium_portrait_bourgeoise.jpgJe suis allé à une expo d’Art ce matin, en sortant de garde.
Deux ou trois artistes intéressants sur 120-130 exposants.
Si j’avais eu le budget, j’aurais volontiers acquis une « bourgeoise » de Renato Montanaro. Cet artiste, un peu imbu de lui, revisite avec beaucoup d’humour les portraits des bourgeois du XVIII-XIX ème.
Les photos sur le web sont incapables de retranscrire le superbe travail sur les tentures, en relief et dorées, ou sur les traits du visage qui sont rendus aussi en relief, par un trait d’ombre subtil.
Enfin, les oeuvres présentées sur le site ne m'évoquent rien, au contraire des trois ou quatre portraits exposés ce matin.
J’ai pris sa carte, il fera l’objet d’une prochaine chasse...

Guy Tempier travaille avec un aérographe comme Bocaj, mais il met son coup de main au service d’un hyperréalisme, que je trouve flatteur pour l’œil, sans être lassant.

J’ai aussi retrouvé Bernard Giraudi avec plaisir.
Je ne lui ai rien acheté depuis 2-3 ans. Sa peinture a évolué vers une noirceur, et des figures qui ne me plaisaient plus. Ses formats de prédilection, et ses prix se sont aussi envolés.
Je ne possède de lui que des 80x60cm sur papier Canson, ses toiles me sont maintenant inaccessibles par leur taille (>100 cm de petit côté) et leur prix (> 2500€).
Du jour au lendemain, il a délaissé ses sujets habituels, éclatants de mouvement et de couleurs (la Provence, les voyages, les chevaux) pour ne peindre que des corps inanimés, noirs ou bruns.
Il a encore modifié son style depuis un an, en rajoutant un peu de couleur et de vie dans des toiles toujours à dominance noire.
Il ne m’a pas étonné en disant qu’une grande partie de sa clientèle ne l’avait pas suivi, et n’achetait plus.
Ses seuls revenus viennent de la peinture, mais il ne peut plus peindre de sujets, qu’il pourrait pourtant vendre bien mieux que ses créations actuelles.

C’est un artiste sans concession, et c’est ce que j’aime en lui.
Il est aussi très humble.

Un jour, une acheteuse potentielle regarde son travail, il arrive à ses côtés :
« - J’aime beaucoup ce tableau
- Pas moi, j’ai été brouillon et il est beaucoup trop surchargé… »
Elle a tourné les talons.

Il m’a fait le même coup ce matin : « je ne peux plus voir ces deux toiles » !
Un de ces jours, je lui achèterai une ouevre, j’attends avec impatience une nouvelle mutation de la chrysalide.

20:55 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (5)