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07/11/2005

Quand va-t-on arrêter de se foutre de notre gueule ?

Grosse grosse colère ce matin.

Je retrouve dans ma boite intranet hospitalière, une circulaire de l’administration nous avisant que les plateaux repas des médecins de garde vont être payants, et soumis à la possession d’un ticket repas.

Je fais encore 1-2 gardes par mois à l’hôpital, en réanimation cardiaque.

Voilà ma réponse, envoyée à tout le carnet d’adresse (tous les médecins, toute l’administration du CHU, soient plusieurs centaines de personnes) :

 
« Je me permets d’intervenir dans cette histoire.
 
Je suis praticien attaché, et je fais des gardes en réanimation de chirurgie cardiaque depuis 1999-2000.
Il est tout à fait scandaleux que des médecins qui fassent « tourner » un tableau de garde ne soient plus nourris gratuitement par l’administration hospitalière, comme cela l’a toujours été.
Comment des médecins, qui ne comptent pas leurs heures, pourraient, sans se rabaisser,  faire la queue pour quémander un ticket repas entre 8h à 12h et de 14h à 16h, « côté quai de chargement » ?
Contrairement à beaucoup, l’immense majorité des médecins travaille durant ces heures.
 
Quand devrons nous payer la nuit en chambre de garde, comme une chambre d’hôtel ?
Quand devrons nous payer un loyer pour avoir le droit d’utiliser le plateau technique au cours de la garde ?
 
Pourquoi des médecins dévoués devraient payer l’incurie de l’administration ?
(la couleur de la nouvelle moquette vous convient-elle, comment trouvez vous le nouveau et « indispensable » peinturlurage des cages d’escalier de l’hôpital ?).
 
Bien sur, je ne pourrais pas faire comme XXXX (un chirurgien cardiaque), que je soutiens totalement, c’est à dire faire la grève de la cotation CCAM.
Mais il est clair que le jour ou cette mesure prendra effet, je cesserai ma participation pour le prochain tableau de garde.
 
Quand va t-on enfin cesser de tondre les gens qui donnent déjà le plus ? »
 
 

Commentaires

C'est vrai, ça, entre l'eau des chiottes chaque fois que tu vas pisser, sans compter l'électricité...
(et le PQ...)
Dire qu'il existe un truc qui s'appelle "analyse de la valeur" (connu précédement sous le vocable "bon sens") dont le but est de minimser le cout de l'enculage de mouches (en ne les enculant pas pour rien, justement).

Écrit par : Jacques | 07/11/2005

Je ne suis pas trop d'accord avec toi Lawrence. Déjà je suis choquée par l'expression "Comment des médecins (...) pourraient, sans se rabaisser", je ne vois pas en quoi mêler les médecins au reste du personnel hospitalier est une injure faite à leur statut. Nous ne sommes rien de plus que les autres, nous pratiquons un métier différent, mais nous ne sommes en rien supérieurs aux infirmiers, aides-soignants, ASH etc...
Mais je te laisse le bénéfice du doute là dessus, parce que ça m'étonne de toi.

Pour en revenir au sujet principal, les médecins cotisent pour manger en salle de garde, il semble logique d'apporter une participation financière non ? D'autant plus que les prix sont en général très bas en comparaison de ce que l'on paierait en mangeant à l'extérieur...

Et qui t'empêche de prendre un carnet de tickets qui t'éviterait de faire la queue ?

Écrit par : Melie | 07/11/2005

Bon bon, je ne dis plus rien, je ne connais pas ces "plateaux de garde", j'ai toujours vu mes chefs déjeuner et dîner en salle de garde. Cela dit pour les consultations PRIVEES à l'hôpital PUBLIQUE je trouve ça scandaleux dans le concept (et dans les conséquence en terme d'inégalité de soins, et c'est du vécu), donc je ne verserai pas de larmes pour les PUPH concernés...

Écrit par : Melie | 08/11/2005

Là aussi, il faut connaitre le pourquoi du comment....
Cette exception a été créee il y a fort longtemps (les années 50-60, je crois).
Elle visait à "fixer" les praticiens à l'hôpital, en leur permettant de compléter leurs revenus, et donc de moins céder aux sirènes du privé.
Dans un reportage, le Pr. Debré, urologue mondialement connu, et ancien gardien d’une prostate présidentielle déclarait gagner 90.000 Frs par mois (45.000 de public, université+hôpital, et 45.000 de privé).
Je ne trouve pas cela scandaleux pour un chercheur et un praticien de cette trempe au summum de sa carrière.
Des parvenus gagnent bien plus, bien plus précocémment.
Bien evidemment, il y a des abus.
Je me souviens d’un rhumato qui consultait au CHU de Lyon, avec une consultation à 5000 Frs !!
A partir de là, le patient est (plus ou moins) libre d’accepter de payer.
Normalement, il y a des gardes-fous, mais qui sont comme toutes les barrières….
Donc globalement plutôt un bon système, qui évite que les emminences grises partent systématiquement dans le privé, ou la tonte du patient est bien plus systématique.

Écrit par : lawrence | 09/11/2005

j'ai le souvenir - a l'epoque ou j'etais medecin assistante et participais aux tours de garde - d'une revolution: durant dessssssssss années les medecins assistants de l'hopital disposaient d'un appartement de garde - dejeunaient ensemble dans cet appartement tous les jours - pouvaient enmener leur famille le we parce qu'il y avait de la place - et de plus on avait "droit" à un repas amélioré par mois.
cet appartement etait dans le parc de l'hopital au dessus d'un atelier - cet atelier etait preté a un ami du directeur de l'hopital (hopital publique entierement)? Cet ami etait un charmant homme - il etait artiste. Il faisait des fresques pour l'hopital et pour ceux qui lui passainet commande ...
Jusqu'au jour ou l'administration de l'hopital decida de de transformer le local en logements de fonction. L'ami artiste fu delogé dans une maisonnette visiblement libre tout pres de l'entree de l'hopital et tous les medecins assistants .... on ne savait plus ou les mettres pour leur garde.
Initialement l'administration voulait nous attribuer une minuscule chambrette avec des toilettes à distance et sans douche .....
Les negociations durerent parce qu'on ne voulaient pas accepter de traverser le parc pour aller pisser dans le froid a 3h du mat et qu'on voulait avoir la possibilité de se doucher....
Bref le seule argument qui nous a permis autre chose que ce qui etait proposé c'etait une chambre dans une tour dans l'enceinte meme de l'hopital: c'etait de ne pas nous obliger de traverser cet immence parc - des rodeurs etaient souvents vus et on avait peur pour notre securité ... on pouvait eventuellement nous violer ....
j'en passe ....
la cerise sur le gateau ce fut qu'on nous demanda - faute de personnel:
de faire le menage de la chambre,
de ranger la vaisselle dans le lave vaisselle et de la mettre en marche regulierement
de refaire le lit pour la personne suivant
et de mettre les draps sales dans le truc prevu pour ....

on a ete deux a representee l'equipe des assistants
pour aller voir le directeur
pour ces conditions inacceptables

ce local de garde
n'est pas notre domicile mais un local de fonction
donc en aucun cas ne devrait faire l'objet de menage de notre part
ca ne rentre pas dans nos fonctions
refaire le lit pour le suivant
pas question
on passe parfois des nuits blanches
et on a utre chose a faire le matin que de passer notre temps a faire le menage

sachant en plsu qu'a l'epoque
il n'y avait pas de recuperation apres une garde
pn enchainant
et je me souvient des gardes de we entiers
sans dormir
et enchainement le lundi

bref
la reponse du directeur etait scotchant:
si vous ne voulez pas
la porte est grande ouverte
il manque des caissieres chez carrefour Mme zandi!

charmant!

c'est 1789
seulement
je pense que certains complexes se trompent de cibles privilegies
c'est pas nous!

Écrit par : zandi | 27/01/2008

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