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30/11/2008

Batrachotoxine et indiens Emberà.

Hier, j’ai regardé en pointillé un reportage sur les indiens Sakuddei qui vivent sur une île recouverte d’une forêt primaire au large de l’île de Sumatra.

Je ne suis pas un ethnologue dans l’âme, et le reportage n’a commencé à m’intéresser que lorsqu’il s’est intéressé à la fabrication des fléchettes empoisonnées pour sarbacanes.

Depuis tout petit, l’utilisation de poison, le plus souvent un alcaloïde végétal, pour la chasse, m’a toujours fasciné.
Le plus connu de ces poisons est le curare que nos amis anesthésistes utilisent larga manu.
J’ai donc un peu surfé sur la toile et je suis tombé sur un poison encore plus fascinant que le curare, la batrachotoxine.

Il s’agit encore d’un alcaloïde, mais animal toutefois. L’étiologie nous indique de quel animal il s’agit : βάτραχος, batrachos, batracien, grenouille.
Pour être plus exact, des grenouilles de la famille des dendrobatidae et notamment les phyllobates.
Je ne connais pas grand-chose dans les grenouilles, mais ce sont celles qui ont des couleurs vives qui « préviennent » les autres animaux de leur extrême dangerosité.

 

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Dendrobates azureus.

 

Wikipedia précise même que cette stratégie d’annoncer la couleur, en somme répond du joli nom d’aposématisme.

Ces charmantes bestioles n’habitent pas du tout à Sumatra, mais dans la région frontalière entre le Panama et la Colombie.

La plus toxique d’entre elles a été nommée Phyllobates terribilis, et elle n’a été décrite qu’en 1978. Les indiens Emberà, qui habitent justement le coin utilisent son poison pour chasser.

 

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Phyllobates terribilis.

 

Ils manipulent sans le savoir un des produits naturels les plus toxiques au monde. La dose létale estimée chez l’humain est de 1 à 2 microg/Kg.
Cet alcaloïde est neurotoxique et cardiotoxique.

Ils frottent leurs fléchettes contre le dos des grenouilles, là où se trouvent les glandes qui secrètent le poison. Contrairement à d’autres tribus voisines qui utilisent d’autres grenouilles que la P. terribilis, la létalité de sa toxine est telle que les Emberà n’ont pas besoin de la « torturer » pour lui faire fabriquer plus de substance. Ils les manipulent avec précaution, à travers des feuilles coupées, pour éviter de les toucher.

 

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Un indien frotte sa fléchette sur le dos d'une P. terribilis en évitant tout contact direct. Source: Myers et coll.

Myers raconte qu’un chien est mort après avoir joué avec des gants usagés ayant servi à la manipulation d'amphibiens.

Par contre, une phyllobate ou une dendrobate née et élevée en captivité ne va pas sécréter de toxine. Le mystère n’a été partiellement dévoilé qu’en 2004, ou l’on a découvert que ces grenouilles concentraient la batrachotoxine à partir d’un coléoptère de la famille des Melyridae dont elles se nourrissent, et qu’elles ne trouvent bien entendu qu’en pleine jungle.

Comme la toile est grande, j’ai trouvé un lien qui mène directement à la publication princeps sur l’utilisation de la toxine de notre gentil batracien. J’ai sauté allègrement sur les premières pages de cet article qui en compte 72 pour lire les deux dernières parties qui se lisent très bien : « Utilization of Frogs for Dart Poisoning » et « Blowgun and Dart Fabrication ». J’y ai découvert des notions qui paraissent incroyables pour quelqu’un vivant dans notre société industrialisée ou l’immédiateté est devenue une fin en soi.

La fabrication de la sarbacane, de son carquois et des fléchettes prend environ 12 jours. La sarbacane, qui peut paraitre un objet frustre est en fait l’aboutissement d’un processus de façonnage et d’assemblage incroyablement complexe, avec notamment la confection d’une colle ou d’une résine qui va la rendre imperméable.

 

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Les fibres végétales fixée à l'arrière de la fléchette servent à optimiser la poussée de l'air. Source: Myers et coll.

 

Ils sont forts ces indiens, c’est ce que je me suis dit. Mais bon, à côté de biochimistes intuitifs brillants, on trouve aussi des bras cassés de la pire espèce.

Vous pourrez en juger en lisant la composition de cette autre poison utilisé dans un tribu des Andes : sève d’arbre, serpents, fourmis, araignées, sang menstruel et testicules humain macérés. Miamm, santé ! L'utilisation de fléchettes empoisonnées contre d'autres hommes, au cours des guerres tribales est rare, voire mal vue. Cela explique pourquoi les chroniqueurs espagnols ne mentionnent qu'à peine leur utilisation guerrière. Mais les Emberà semblent moins choqués par cette utilisation. Myers relate ainsi un fait-divers de 1977 au cours duquel un homme frappé par une fléchette s'est écroulé mort, après une course de quelques centaines de mètres. 


Voilà, c’était ma petite contribution pour le centenaire de Claude Lévi-Strauss, dont je n’ai encore rien lu.


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Myers C.W., Daly J.W., Malkin B.: A dangerously toxic new frog (Phyllobate) used by Emberá Indians of Western Colombia, with discussion of blowgun fabrication and dart poisoning. Bulletin American Museum Nat History, New York, 1978; 161: Article 2, 311-64.

Liens intéressants sur la toile :

 

 

  • La thèse de Benjamin Guillon, un vétérinaire, sur les dendrobatidae.


 

 



  • Dart Poison Frogs and Their Toxins. (papier intéressant, car le promoteur en est… une école de santé militaire tchèque. J'espère que l'on est encore copains avec eux  !)

 

25/11/2008

Seven Days of Sex

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Source.

 

J’ai toujours été impressionné par l’influence des églises évangélistes sur la vie quotidienne de leurs ouailles.

Dernier exemple en date, le « Seven Day of Sex ».

Le révérend Ed Young a demandé aux membres de sa congrégation de consacrer sept jours au sexe. Bien entendu, tout se passe dans le cadre d’une pratique orthodoxe de la religion, on est quand même dans un Temple et non dans un Playboy Club. Cette folle semaine concerne uniquement les couples mariés, et dans le cadre de leur union, et pas en dehors.

C'est quand même tout un programme: "It is the time for the church to put God back in the bed" (Ben , Y rentre pas...).

Ce qui m’a fait rire dans cette histoire est le « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », si souvent associé aux prêches des prédicateurs :

It is not always easy to devote time for your spouse, Pastor Young admitted. Just three days into the sex challenge he said he was so tired after getting up before dawn to talk about the importance of having more sex in marriage that he crashed on the bed around 8 p.m. on Tuesday night.

Mrs. Young tried to shake him awake, telling her husband, “Come on, it’s the sex challenge.” But Mr. Young murmured, “Let’s just double up tomorrow,” and went back to sleep.

 

 

(Sympa, la bunny, einh?)

 

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Pastor’s Advice for Better Marriage: More Sex

By Gretel C. Kovach

The New York Times

Published: November 24, 2008

 

10/11/2008

Juste en passant…

Il se pourrait très bien que je donne une interview sur France Inter dans les prochaines semaines.

Curieusement, mais c’est cela qui est intéressant, son sujet ne sera ni mon activité professionnelle, ni ce blog, mais les techniques commerciales utilisées par les laboratoires pharmaceutiques afin de vendre des boites de médicaments.

Je vous en reparlerai (peut-être).

08/11/2008

La FNAC, un samedi de novembre.

Mon unité centrale est tombée en rade hier. Malgré tous mes efforts, et ceux de mon beau-frère, je me suis résolu à en acheter une autre.

Bon, je ne me suis pas non plus fait trop tirer l’oreille pour remplacer un matériel un peu vieillissant !

Comme tous les membres de ma famille, ma devise est « tout, tout de suite », je me suis donc précipité à la FNAC.

J’ai fait plusieurs tours en voiture pour trouver une place dans un parking débordant.

La FNAC débordait, elle aussi, avec des files d’attente déprimantes devant les caisses.

Une certaine tension d’exaspération flottait dans l’air.

J’arrive au milieu du secteur micro-informatique. J’ai déjà repéré ce que je veux, et bien entendu, lorsque je remonte le long du rayon, un couple d’une quarantaine d’années me barre la route, en grande conversation avec un vendeur.

Ils semblent hésiter entre deux modèles, et reprennent point par point tout en les soupesant, toutes leurs différences.

Je fais un tour dans le magasin et reviens : encore là.

Nouveau tour, toujours là.

L’avantage, quand on est dans une FNAC, c’est qu’il y a des bouquins partout. Je feuillette Gomora de Roberto Saviano, et le prends. J’ai bien aimé son écriture nerveuse, précise et surtout ses phrases de un mot.

Dix sept pages plus tard, ils sont donc inamovibles !

Par contre, le vendeur a changé, l’autre a passé la main, de fatigue.

Finalement, je croise un autre vendeur miraculeusement inoccupé dans cette cohue.

En 3 minutes, l’affaire est conclue et je me dirige vers les caisses.

Les files ont fondu, et je me retrouve troisième à une caisse. Miracle.

La file d’à côté est encore plus courte, je m’y glisse, second. Opportunisme.

D’un seul coup, un nouvel afflux de gens vient butter contre les caisses, j’ai finalement eu beaucoup de chance.

J’aperçois alors la dame de devant qui sort un papier chiffonné et demande au caissier des cartes prépayées à offrir.

Je suis inquiet, et à raison.

Elle veut plusieurs cartes, mais les sommes qu’elle veut y créditer excèdent le montant maximum de 150€. Elle veut payer par chèque et en liquide et puis il y a une histoire de société et de facture. Au bout d’un certain temps, le caissier demande à la file qui s’accumule d’aller vers d’autres caisses, car « sa caisse va être bloquée longtemps ».

La dame qui était derrière moi à la première caisse a quitté le magasin depuis bien longtemps. Elle est même peut-être arrivée à sa voiture…

03/11/2008

Elections 2008.

Encore un excellent dessin de Martin Vidberg.

 

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Personnellement, je me fiche de plus en plus de savoir qui va être le prochain président de la Terre.

Je suis en surdosage aigu de ces élections.

Vivement qu’ils en finissent !

02/11/2008

Attention aux toilettes britanniques !

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Je sais que cet avertissement est tout à fait général, mais ici l'histoire est une mésaventure bien désagréable, survenue à un homme de 35 ans qui s’était innocemment assis sur des toilettes publiques en acier dans les West Midlands.

Des petits plaisantins avaient piégé le siège avec de la colle « super-glue ».

N’arrivant pas à se relever, il a appelé les services d’urgence qui ont été obligés de l’emmener à l’hôpital avec les toilettes collées aux fesses.

Finalement, là, un traitement chimique a permis de le décoller.

Source : BBC

 

28/10/2008

Wassup Bush?

Trouvée, avec le contexte, ici.

 

 

La pub originale (+ un bonus).

 

Divers et variés.

Pas trop d’inspiration en ce moment…

Je vais donc faire, une fois n’est pas coutume, une note fourre-tout.

 

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« Patients, médecins, qu’est ce que les nouvelles technologies ont changé pour vous ? ».

C’était le thème du tout récent troisième carnaval.

Autant dire que j’ai l’esprit ouvert sur le sujet.

Et bien, l’épouse d’un patient m’a « séché » !

Cette dame est inquiète de l’état cardiovasculaire de son époux. Elle est déjà allée voir deux confrères cardiologues avant moi. Au décours de la conversation, elle m’a dit qu’elle avait lu ma thèse sur la toile.

Elle l’a découverte en « googlant » mon nom.

En l’occurrence, elle portait justement sur le problème présenté par son époux, ce qui l’a finalement confortée pour venir me voir.

J’étais finalement surpris, mais pas choqué ni même mécontent de voir que les patients s’intéressent à ce qu’ils ont et à qui va les examiner.

Mais bon, cela me conforte dans l’idée qu’il va falloir de plus en plus maîtriser (je ne dis pas cacher, encore moins enjoliver) son « empreinte numérique » sur la toile.

Heureusement que je n’ai pas à rougir de l’image que Google donne de moi. Heureusement, également que je n’écris ni ne publie sur la toile des romans pornos sous mon véritable nom ;-)

(Pas de suppositions hasardeuses, je ne le fais même pas sous un nom d’emprunt…).

 

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J’ai téléchargé la Traviata, avec La Callas, version Orchestre symphonique de Turin, 1953, et je l’écoute depuis ce matin dans la voiture.

Je ne vais pas jouer aux esthètes cultivés et vaguement condescendant en vous assénant qu’à partir de la trente-cinquième minute, au moment exact ou Giuseppe Fonseca, l’ingénieur du son virtuose part en pause déjeuner et se fait remplacer par son bras droit, l’enregistrement devient parfaitement « inécoutable ».

Je remarque simplement que dans ma Yaris, je trouve que pour trois morceaux sympas, il y en 41 un peu longuets. Bon, vous me direz qu’une Toyota diesel, ce n’est pas non plus l’endroit idéal pour écouter La Callas…

 

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CME ce matin.

Avec mon ami de 10 ans, on envisage (presque) sérieusement d’arrêter médecine pour faire autre chose. Je me demande si je ne vais pas finalement retourner cultiver les quelques lopins de terre de mes ancêtres.

Ce matin, discussion sur la généralisation des bracelets d’identification, au-delà des patients habituels (sous entendu les déments).

D’accord mais il faut le consentement du patient.

Ben, il est dément…

Il faut alors le consentement de la personne de confiance et le « tracer » sur le dossier.

A force de toujours vouloir tout « tracer » sur le dossier, il nous reste de moins en moins de temps de faire ce que l’on nous demande de tracer.

En dix-huit siècles la religion catholique n’a pas réussi à avoir la peau de la médecine, la « qualité » va y arriver en quelques années.

J’ai d’ailleurs oublié de vous raconter un repas houleux ou la qualiticienne s’est mis dans l’idée de nous parler de qualité à table, alors que, comme d’habitude, nous parlions boustifaille foot et sexe.

Mon ami de 10 ans est parti en pointant un doigt vers elle et en lui lançant un percutant « Toi, ton métier, il ne sert à rien ».

Des mois de frustration évacués en 7 mots, avec qui plus est, une superbe allitération en « t ».

« t » comme tuer.

Nous avons tous envie de la tuer, même les administratifs de l’établissement (c’est dire).

La tablée m’a demandé ce que j’en pensais, j’ai répondu « Comme lui, mais moi je ne le dis pas, je suis plus hypocrite ».

J’ai toujours aimé la franchise.

 

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Le WSJ pose aujourd’hui une bonne question : « Should Doctors Talk Politics With Their Patients ? ».

Ma réponse est claire, jamais.

J’ai découvert autrefois que des patients que j’appréciais énormément avaient voté pour le Pen, voire Mégret.

Et là, après, il m’a toujours été difficile de faire abstraction.

 

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Un article du NYT discute du nouveau visage de l’infidélité. Il semble en effet, si l’on en croit les résultats récents que l’infidélité se développe et se féminise. Pour l’amplification du phénomène, je n’ai pas d’idée précise. Pour la féminisation, je suis plutôt rassuré. Je me suis toujours demandé avec « quoi » les quelques 20% d’hommes de moins de 35 ans trompaient leurs épouses, alors que seulement 5 % de femmes du même âge étaient infidèles pour l’année 1991. Je ne pense pas que les liaisons homosexuelles ou avec des femmes non mariées puissent totalement expliquer un tel rapport de 1 à 4. J’avais alors émis l’hypothèse de extra-conjugalité extra-terrestre.

 

Les chiffres passent en 2006 à 28% pour les hommes et 15% pour les femmes. La cohérence de l’ensemble y gagne.

Passer de 5% à 15% en 15 ans : accroissement de la liberté, ou de la franchise féminines ?

 

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Une méta-analyse des Archives qui montre que seule la metformine semble avoir une action protectrice sur la mortalité cardiovasculaire parmi tous les antidiabétiques oraux. La rosiglitazone se distingue aussi, mais dans l’autre sens…

C’est la seule molécule qui montre une tendance non significative, certes, vers l’aggravation des problèmes cardiovasculaires.

Pour paraphraser Cicéron « Jusques à quand abuseras-tu de notre patience, Rosiglitazone ? Combien de temps encore serons-nous ainsi le jouet du doute sur ton inocuité ?».

Pourquoi continuer à prescrire cette molécule qui frôle toujours la correctionnelle dans la plupart des études indépendantes ?

 

Selvin E, Bolen S, Hsin-Chieh Yeh HC, et al. Cardiovascular outcomes in trials of oral diabetes medications: A systematic review. Arch Intern Med. 2008; 168:2070-2080.

 

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Petit séjour dans la maison familiale, d’où les notes nostalgiques.

Ma mère et ma grand-mère sont en froid. Cette dernière a même qualifié ma mère de « gouine ». Je suis absolument sûr qu’à 85 ans, et peu communicative comme elle est, ma grand-mère ne sait même pas ce que c’est. Et à ma connaissance, elle n’a jamais regardé un épisode de « The L World ».

Bref, ma mère n’a pas aimé et a tapé là où ça fait mal, sur le traditionnel gratin du dimanche. Elle en a dit pis que pendre (alors qu’il était très bon).

En plus, elle s’est probablement rappelée cette humiliation.

Le gratin dauphinois, c’est une arme de destruction massive dans ma famille, en plus d’être un facteur de risque cardiovasculaire pour le reste du globe.

 

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Un de mes seuls dogmes s’est effondré assez récemment.

Je tombe sur une prescription totalement aberrante. Le confrère aurait marqué « Calibre 38. A mettre dans la bouche et appuyer sur la détente», cela aurait été pareil.

C’est le généraliste qui a fait la prescription, sur les conseils du cardiologue. Incrédule, je demande l’ordonnance pour vérifier. C’est bien cela, et la prescription faite ne peut en effet pas émaner uniquement du généraliste. Le médicament prescrit fait en effet peur à tout non-cardiologue.

Je pose alors la question rituelle « Quel âge a votre cardiologue ? ».

Ca peut vous sembler bizarre, mais dans mon expérience personnelle, l’âge du cardiologue traitant est souvent corrélé avec des prises en charge, uhmm, disons, au mieux anachroniques. L’évolution fulgurante de la spécialité sur les 15 dernières années en a en effet laissé plus d’un sur le bord de la route. C’est presque devenu un jeu de deviner l’âge du cardiologue en lisant son ordonnance. Digoxine= plus de 45 ans. En général, je ne trompe pas. Mais là, cela va au-delà, le traitement était réellement dangereux.

Je me suis demandé : peut-être un cardiologue cacochyme et vaguement génocidaire ?

La réponse m’a laissée perplexe et inquiet: « A peu près le même que vous, Docteur… »

Le début de la fin ?

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Chapeau à ce type qui me semble soit très courageux, soit totalement inconscient.

Bon, d’un autre côté, c’est un neurochirurgien (dans mon CHU, les orthopédistes passent pour des êtres fins et délicats quand on les compare aux neurochirurgiens)

 

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J’espère sincèrement que les résultats seront à la hauteur de la médiatisation. Quelque soit l’avenir, ce Alain Carpentier (lauréat du prix Lasker en 2007) est dores et déjà à hisser au Panthéon des chirurgiens cardiaques et des cardiologues (pour moi, il est juste en dessous de Werner Forssmann).

Quoiqu'il en soit, il faut sans tarder conjurer le sort en égorgeant un poulet blanc et en répandant son sang chaud et rutilant autour d'un ECG fait un jour de pleine lune à minuit précise, car l'auteur de cet article est le même que celui qui encensait le rimonabant en 2005.

Merde, ça commence mal!

25/10/2008

Maison familiale.

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J’ai retrouvé cette photo de la maison familiale, probablement datée des années 20-30.

 

Il s’agit d’une ferme assez typique du Dauphiné. La partie habitation, celle qui est photographiée, jouxte l’étable qui commence au niveau de la porte de droite et continue encore un peu plus loin avec la soue.

Au dessus de l’étable, sous l’avancée du toit était entreposé le fourrage.

Mes ancêtres se sont endimanchés pour l’événement qu’a probablement représenté cette photo. Il s’agit du seul cliché que j’ai pu trouver qui ne soit pas une photo en studio, de mariés ou de premiers communiants.

En cette belle journée d’octobre 2008, l’aspect de la maison a finalement assez peu changé. Le soleil fait briller les pierres déjà dorées par les oxydes.

 

 

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Il n’y a plus d’animaux, la famille ayant abandonné depuis bien longtemps l’agriculture (heureusement !).

L’étable est devenue une salle à manger, le grenier à foin une grande pièce, et la soue un petit débarras.

Bien sûr, les ancêtres photographiés sont retournés depuis longtemps à la pousière. C’est terrible à dire, mais je ne sais même pas qui ils étaient.

 

Sed fugit interea fugit irreparabile tempus

 

 

18/10/2008

Un rendez-vous avec le destin…

pas vraiment optimiste.

A voir et à lire dans cet article et ce diaporama du WSJ.

La crise de 29 émerge avec violence de la mémoire collective des américains (et des autres).

 

 

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A Rendezvous With Destiny, Cast in Bronze

At the FDR Memorial, Visitors See Eerie Echo Of Today's Anxieties

By Michael M. Philipps

The Wall Street Journal.

OCTOBER 18, 2008