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11/02/2006
Recherche médecin désespérément.
J’ai regardé le reportage d’Envoyé Spécial de jeudi dernier sur la désertification médicale des campagnes. Et bien, ça m’a déprimé, presque mis la larme à l’œil.
L’objectif principal des médecins devrait être de soigner la population. De toute évidence, et ce reportage le pointe douloureusement, nous avons largement perdu notre cap.
Nous avons abandonné de larges portions du territoire, laissant des populations entières largement défavorisées en terme de besoin de santé.
Je dis « nous », car tout le monde à beau jeu de critiquer le gouvernement depuis 30 ans, moyen très simple, et sempiternel de se défausser ; mais notre responsabilité est criante.
De quel ordre est-elle ?
Je pense d’abord que nous avons oublié les « fondamentaux » de la médecine (comme on dit au rugby).
Je vais un peu jouer ici mon « Caton », censeur de la République, rigoriste et austère ; mais c’est salutaire, parfois.
1). On ne fait pas médecine pour gagner de l’argent. Il y a des métiers ou le rapport « Revenus/Etudes+responsabilité » est bien meilleur.
2). On fait médecine pour servir des gens malades, ou à risque de l’être (j’emploie à dessein le verbe « servir »). Si un médecin commence à se comporter comme un fonctionnaire fermant le rideau à 15h55, qu’il fasse autre chose.
3). On ne fait pas médecine pour avoir un statut social élevé, pour être un notable. Les « notables » de ce siècle sont des affairistes, des footballeurs et des starlettes au Q.I. limité. Nous n’avons pas notre place dans ce groupe.
4). On ne fait pas médecine pour être spécialiste.
Ce n’est pas le nirvana à viser. Ceux qui n’ont pas intégré le 1) ne peuvent pas comprendre, passez au paragraphe suivant. Pour les autres, le médecin généraliste est la clé de voute de l’ensemble du système de santé. Il est décrié, mal formé par rapport son immense tâche, et souffre d’une comparaison hâtive et superficielle avec le spécialiste. Mais, croyez moi, c’est lui qui fait tout.
En conclusion, la médecine est par essence une « vocation », et pas un métier, une orientation scolaire comme les autres, comme je l’ai entendu dans le reportage.
J’avais envie de prendre par la main le groupe de 5-6 dégingandés qu’ils ont interrogés, pour leur faire connaître tous les médecins qui ont donné leur vie et leur santé pour soigner les autres. J’ai utilisé le passé, mais le présent est valable aussi. Pensons à tous nos confrères qui œuvrent en faveur des déshérités dans le monde entier, dans des conditions effroyables, au mépris de leur confort, voire de leur vie.
« Un métier comme un autre », « Le droit aux loisirs », j’ai effroyablement honte pour eux. S’il vous plait, faites autre chose, je le dis sans haine, faites autre chose, ce sacerdoce n’est pas fait pour vous. Décompresser, passer du temps avec sa famille, jouer du trombone à coulisse ou que sais-je est vital, nécessaire ; mais faire passer « les loisirs » comme un droit, avant de parler de notre devoir principal, qui est de s’occuper des patients me laisse bien pantois. Encore une fois, nous ne sommes que le reflet d’une société qui prône la prééminence des droits, au mépris des devoirs.
Beaucoup d’entre nous se plaignent de la disparition du respect qu’éprouvaient les patients. C’est bien normal, nous le méritons de moins en moins. Horaires « 35 heures », refus de visite, âpreté au gain sont nos couronnes d’épines.
Ce pauvre généraliste de Normandie, qui se débat pour trouver un associé puis un remplaçant a bien compris le problème. Il fait partie de ceux qui sont à la limite entre deux conceptions du métier. Resté sur des notions anciennes, il se tue à la tâche au service de ses patients, en déplorant l’absence de relève, de « jeunes » (depuis 10 ans, a précisé une de ses consœurs).
Enfin, honnis soient ceux qui ont tiqué devant la provenance des deux « sauveurs » du reportage : une diplômée belge, et un diplômé tunisien.
Sans ces « supplétifs », dernières roues bafouées du carrosse, le système aurait implosé depuis bien longtemps.
Je leur souhaite bonne chance, en espérant qu’ils seront aimés de leurs patients, autant qu’ils les aimeront.
18:30 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (21)
Commentaires
J'ai regardé ce reportage, Lawrence, et effectivement ça m'a retourné aussi.
Mais, rien qu'à voir comment nous étudions, on peut aisément comprendre les motivations des étudiants en médecine à ne pas s'engager dans ce que faisaient nos aînés. Il n'y a pas de stage d'externes en médecine générale à proprement parler, il n'y a pas de détachement en dispensaire pendant nos vacances comme le font les suédois pour motiver les jeunes à exercer quelque temps dans le grand Nord.
Nous n'étudions qu'avec des professeurs, à la pointe de la technologie, soucieux de l'avenir de leur spécialité, nous faisant apprendre les détails les plus neufs de leurs dernières recherches.
Ce qui est louable mais n'est pas compensé par ce qui fait "la base" de notre futur exercice.
Pour préciser aussi, nos vieux D4 ne mettent plus les pieds, ni en cours, ni en stage avant l'ECN (internat) qu'ils s'empressent de rattraper après les épreuves avant la répartition imagine un peu ce que l'on peut faire pendant un stage où l'on a qu'une envie...en finir, on se presse de nous faire passer tout ce qu'il y a comme module dès le D1 pour que l'on "révise" le plus tôt possible.
Il n'y a plus de médecins de ville ou de campagne, ou Ph, ou interne qui viennent avec 5-6 étudiants pour que l'on apprenne les gestes dans une salle, la règlementation veut que ce soit un Chef de Clinique ou un professeur qui nous enseigne, or, comble, il n'y en a pas assez....
Nous avons fait maintes fois le tour du service de radio ou de médecine nucléaire, en connaissant le fonctionnement de chaque machine, celui de dialyse, celui de radiothérapie etc. Une seule fois (en deux ans) nous avons été en médecine interne pour apprendre l'essentiel.
Ce sont nos maîtres qui sont en (grande) partie responsable de ce qui se passe dans la tête des futurs médecins.
Ce sont eux qui font nos programmes, disent ce que l'on va faire et ce qu'on a pas le droit de faire.
Et puis il y a les conditions d'exercices inégales entre le libéral et l'hopital, les repos compensateurs, les engorgements des urgences, les médecins de campagnes débordés, les comparaisons entre étudiants ingénieurs qui en cinq années en finissent et gagnent leur vie et nous qui en avons encore pour autant avant de démarrer pour travailler bcp et pas forcément gagner plus. Enfin faut ils encore que les "geek" trouvent du travail en ce moment.
Et cher Lawrence, non seulement plus tard on manquera de médecins, mais...pire (et on n'y peut rien)...70% seront des femmes. Ce n'est pas du machisme, mais réellement, elles voudront des enfants, une famille etc...qu'en sera t il de l'exercice médical ?
Espérons que c'est là, au bout du rouleau, que nous retrouverons le sens du mot "vocation".
Écrit par : Serillo | 12/02/2006
Je n'ai pas vu le reportage, mais je me permet de réagir à ton billet.
Effectivement souvent les médecins perdent l'essence même de leur metier mais à qui la faute?
Comment ne pas vouloir ce que les autres exigent ?
Comment continuer à tout donner pour ne recevoir en échange de nos patient que plainte et demande de réparation financière? Quand tu auras eu ta première mise en cause en justice...et je ne te le souhaite pas, tu verras ton métier de façon différente, surtout quand tu seras condamné sans faute, ce qui à été mon cas et demandé une thérapie brève pour pouvoir continuer à exercer de façon humaine et sereine...
Comment former des internes, ce que je fais tous les jours avec dans la tête l'image possible d'un avocat pret à tout. Je suis anesthésiste et réalise un grand nombre de gestes techniques et ne peux que difficilement parfois les apprendres aux internes de peur d'une erreur. Malheureusement la théorie ne suffit pas...
Et comment l'apprendre à des internes qui sont en récupération de garde les jours ou les programmes sont les plus interessants?
Eux ne pensent que 35h et récupération de garde. A Lyon, et je pense partout, ceux qui prennent la garde du samedi sont en récupération de garde le lundi car ils ne peuvent récuperer le dimanche qui est déjà ferié...Trouves tu celà normal?
Écrit par : salkan | 12/02/2006
Je ne suis pas interne, mais quand je nomme nos maitres, ce sont nos professeurs, ceux qui en conseil décide de tout, prennent les sièges de l'assemblée et conseillent les politiques au pouvoir.
La judiciarisation et la sinistralité médicale font partie d'un phénomène social qui rogne effectivement le sacerdoce médical, je le crois vraiment, mais c'est du aussi aux différences de raisonnement entre justice et médecine, parfois complètement opposées.
Et les repos compensateurs je ne les cautionne pas pour nous car ils vont accroitre la pénurie, mes parents ne les ont pas connus du temps où ils étaient internes, et ne voit pas actuellement leur intérêt sinon donner plus de temps "de vie" au détriment de la formation et du devoir de soigner.
Je suis entièrement d'accord avec ce que vous annoncez, salkan, mais dans mon billet je montrais pourquoi les étudiants arrivaient avec ces motivations et pas d'autres.
Écrit par : Serillo | 12/02/2006
le repos compensateur est a mon avis la moindre des choses, d'ailleurs ce n'est pas pour rien qu'il est appele repos de securite. Franchement vous aimeriez vous faire poser une voie centrale par un type qui bosse depuis 36 heures?? La semaine derniere mon interne etait en vacances, l'interne de l'autre service (car dans mon service une seule interne pour 20 lits) la remplacait. Resultat pour lui, une semaine de boulot, puis le samedi matin, puis le dimanche de garde, puis encore une semaine de boulot ponctuee d'une garde de nuit, le tout sans récup vu qu'il etait seul. Soit 12 jours d'affilé sans repos plus 2 nuits, sachant que durant ses gardes il est dans un service de neuro vasculaire avec des AVC en phase aigue.
Et je ne suis pas d'accord que l'essence meme de notre metier est le sacrifice de notre vie privee. Quand on voit le resultat, un medecin en fin de carriere qui finit par faire des remplacements parce qu'il est totalement lessivé d'avoir trop donné, et encore contrairement à d'autres ca ne lui a pas couté un mariage, franchement je dis non merci.
Oui moi aussi je considere que la medecine est un metier, passionant certes, mais un metier, pas un sacerdoce, pas toute ma vie. Je defini ma reussite d'abord comme la reussite de ma vie familiale et privée. Notre génération a mis l'epanouissement personnel au centre de ses préoccupations, là ou les generations anterieures avaient placé le travail, la carriere. Ca ne fait pas de nous de mauvais medecins, simplement des gens plus sereins.
Quand je suis en stage, je m'occupe de mes patients, je ne compte pas mes heures (j'ai maintes fois enchaine 100 heures de gardes chez les marins pompiers), et contrairement a pas mal de mes maitres (ceux qui ont mis leur carriere au premier plan) je me trouve bien plus humain avec mes patients.
Et puis assez d'hypocrisie, beaucoup ont passé leur vie au travail non pas pour leurs patients mais pour leur carrière. Regardez dans nos hopitaux le nombre de patrons réellement interesses par leurs patients, il ne sont pas legion. Ils se passionnent pour beaucoup par les pathologies qu'ils peuvent presenter, de preference quand elles sont rares, mais peu s'interessent a la personne qu'ils ont en face d'eux.
Peut etre que cette generation que vous decriez tant sera celle qui mettra le patient au centre de ses preoccupations, justement parce que nous assumons nos limites, nos faiblesses et nos envie sans les ignorer sous pretexte que nos anciens l'ont fait.
Écrit par : seb | 12/02/2006
Je n'ai pas vu le reportage, je n'ai pas lu les commentaires précédents mais je vais ragir à tes propos un brin provocateur.
Je suis d'accord avec les 4 points que tu soulignes, la médecine reste une vocation, une passion mais le terme sacerdoce ne me convient pas. On peut avoir une excellente conscience professionnelle, passer 70 heures par semaine avec ses patients mais il faut aussi savoir préserver sa vie personnelle, familiale, amoureuse... Car pour être un bon médecin, encore faut-il être un minimun équilibré et le soutien de son épouse, le sourire de ses enfants sont essentiels...
Et dis moi, pourquoi es-tu spéciliaste dans le grand Sud ? Une carrière de médecin généraliste à Berck t'aurait-il convenu ?
Écrit par : Esculape | 15/02/2006
C'est une évolution de l'exercice médical, pas forcément plus mauvaise qu'avant ni meilleure, tout dépend du contexte, et de toute façon on évolue, on change, tout et surtout pas l'exercice médical ne reste figer ni ne reviendra en arrière.
Oui il faudra plus travailler, médecine reste un sacerdoce, on est médecin toute sa vie, toute la journée, avec ses propres enfants comme sa femme (ne ferait on pas attention à la santé de nos proches quand on le fait pour ses patients ?), Mais ce sacerdoce évolue, il n'est plus le même qu'auparavant.
Les patients aussi n'ont plus la même relation avec le médecin eux aussi nous perçoivent différement...
Par la vocation, justement, personnellement je reste convaincu et c'est peut être une différence, que les études médicales, sont radicalement différentes des autres dans leur globalité. Et par conséquent, les étudiants en médecine n'ont strictement rien à voir avec les autres, ni supérieurs, ni inférieurs, mais différents, nous n'avons pas le même rapport avec nos études, et nous ne devons pas nous voir comme des élèves ingénieurs, ni des droits etc.
Oui on fait passer nos études devant plus de choses que les autres, sur le plan émotionel comme sur le celui du travail, et plus tard, cette vie "comme les autres" que l'on réclame, légitimement, forcément sera différente...
Ce n'est ni un sacrifice, ni une punition etc. On a un rôle à remplir, un devoir et une responsabilité envers les gens. Après si on décide d'exercer telle ou telle spé, à tel ou tel endroit...oui, mais ce que je condamne, c'est que nous, étudiants, on habitue à un seul mode d'exercice : Le CHU, alors que justement actuellement c'est en multipliant les expériences d'exercice qu'on pourra susciter des vocations qui manquent...
Écrit par : Serillo | 15/02/2006
J'apprécie beaucoup vos commentaires, surtout ceux qui apportent la contradiction ;-)
Leur diversité montre bien celle de notre "métier".
J'ai une gastro carabinée, je ne vais donc pas diserter dessus ce jour.
Mais simplement pour répondre à la question de Serillo: j'exerce dans le "grand sud", certes, mais j'aspire à rentrer dans mon bled de la région lyonnaise qui fait passer Berck plage pour un centre international de la Culture et des nouvelles technologies!
Pourquoi spécialiste et pas généraliste?
J'ai en partie répondu à cette interrogation dans mes tous premiers mots, mais la raison prédominente est qu'exercer une spécialité est infiniment plus simple que la médecine générale.
Mon mode de raisonnement peut se permettre d'être binaire: cardio ou pas cardio.
Plus évolué, je n'aurais pas pu....
Écrit par : Lawrence | 15/02/2006
On tourne en rond. La simplicité de la médecine reste dans l'hyper-spécialisation. Or le concours que nous passons sélectionnent les soi-disants meilleurs pour être spécialistes... De quoi marcher sur la tête !
Quand je vois qu'aux résultats de notre CSCT local, les "rattrapés" seront médecin généraliste, la plus dure des spécilialités (j'adore écrire que le généraliste est le plus doué des spécialistes), j'ai peur...
Au fait, c'est pas le deuxième épisode de gastro en moins de deux mois Lawrence ! Faut penser à bien se laver les mains...
Écrit par : Esculape | 16/02/2006
La gastro, c'est simple comme deux fils.
Ils me récupèrent ça auprès de leurs petits camarades, et nous la prêtent ensuite!
Sally et moi sommes malades en alternance pour l'instant. Pourvu que cela dure....
Écrit par : Lawrence | 17/02/2006
Heu...ce n'est pas moi qui est posé ton choix d'exercice Lawrence...c'est Esculape, moi j'ai rien, je suis tout petit et j'ai rien contre...;-)
Et le CSCT..de ce que je sais chez nous c'est un examen, donc...est ce que ça évalue notre capacité à soigner en médecine générale dans le cadre d'une visite à domicile ou d'une consultation...quand je regarde les items à connaitre...non.
Écrit par : Serillo | 17/02/2006
Serillo, un examen n'est jamais parfait. Le tact, l'empathie, l'humanisme sont des qualités essentielles pour être bon médecin me semble-t-il et cela ne peut être enseigné à la fac, dans les bouquins.
Mais une épreuve écrite a pour but de mettre en relief les lacunes de chacune et quand ces lacunes concernent l'embolie pulmonaire, une appendicite aigue de l'enfant, une prise en charge d'un diabète ou une maladie parkinson, cela reste inquiétant.
Je te conseille donc de rester humain, apprendre en stage auprès de nos maitres, mais aussi de se pencher sur les bouquins... ce que je vais m'empresser de fire aussi !
Écrit par : Esculape | 17/02/2006
>Serillo: pardon pour la méprise...
C'est le gâtisme
Mais non, tu n'es pas tout petit!!!
Écrit par : lawrence | 17/02/2006
Avec amusement, je découvre ce forum au lendemain d'une soirèe "formation" organisée par un labo. Autour d'une très bonne table nous avons rencontré l'unique jeune confrère aux alentours. Installé en zone rurale (sud seine et marne), il nous a fort judicieusement décrit comment ses bons maîtres avaient dissuadé ses copains d'exercer notre noble métier. Le médecin généraliste n'est qu'un bobologue, qui ne verra que des rhino voilà la triste image d'épinal qui sévit dans nos facultés élitistes parisiennes.
Pour paraphraser Charlie hebdo "ce reportage sur france 2, je l'ai pas vu mais j'en ai entendu causé", et tant mieux, si il a pu montrer que nous n'aurons plus d'intervenants de terrain capables de synthèse, pour nous soigner.
Écrit par : feron | 24/02/2006
cher monsieur lawrence, merci pour ce Blog, très intéressant s'il en est. Etant jeune cardiologue, je réprouve les propos tenus du type ancien combattant "c'était mieux avant", "les jeunes c'est plus ce que c'était, y pensent plus qu'au repos de sécurité" voire même béni oui-oui et hypocrite, le comble étant atteint lorsqu'on parle de sacerdoce à propos de la médecine. Les curés sont de retour chez les médecins, il faut donc souffrir pour expier, se priver de sommeil et de plaisir pour satisfaire je ne sais quel dieu, calmer ses sentiments de culpabilité en s'assomant de travail. Ah? je ne savais pas.Etonnant de lire des trucs pareils dans un site affichant des liens vers athéisme.free.fr. Je ne savais pas que j'avais fait voeu de chasteté (au sens large: refus du plaisir) en entrant en médecine, comme on entre en religion. On ne m'avait pas que la souffrance rédemptrice faisait partie intégrante du métier. En lisant ces phrases, je comprends mieux pourquoi certains médecins en fin de carrière et ayant cru à ces fariboles mettent brutalement fin à leurs jours (taux de suicide plusieurs fois supérieur à la moyenne nationale à âge comparable) ou se replient vers des postes planqués dès qu'ils le peuvent (pour les moins atteints). Je ne parle pas des dépressions.
1-Les obligations inhérentes à l'activité médicale telles qu'énoncées par le code de déontologie sont tout à fait nobles. Je m'ennorgueillis de les respecter et ceci ne me coûte pas. Rechercher de façon masochiste l'épuisement physique et moral ne figure pas parmi les obligations professionnelles qui vous sont si chères, j'ai vérifié ce n'est pas dans le code. En revanche ce surmenage est le prix du recours "facile et gratuit" au MG, des inégalités territoriales, du numerus clausus...
2-Le laïus habituel élogieux "le gentil généraliste supplétif centre du système mais injustement reconnu" me fait doucement rigoler. C'est un discours habile habituellement tenu par tous les mandarins qui ne lâcheraient leur place pour rien au monde, masquant mal leur mépris. Que n'avez-vous fait de la médecine générale si c'est si bien cher monsieur?
3-Le mythe du gentil patient respectueux. Ca n'existe pas, nombre de MG vous raconteront avoir été réveillés en garde à 5 h du matin pour prolonger l'arrêt de travail du type qui ne veut pas retourner au boulot. Nombre de patients réclament, toute honte bue des certificats de complaisance sans même s'en cacher, nous demandant de trahir nos serments. En bref pour la perte de respect, c'est la société qui a commencé. Je rêve d'un monde où tous auraient le même professionnalisme que les médecins et les soignants en général
4-C'est grave de se prendre pour un curé, on finit par parler à la place de Dieu et se prendre au sérieux. J'en veux pour preuve ce blog ;) et les 10% de députés également médecins
5-en conclusion nous ne sommes ni des curés ni des bonnes soeurs, nous avons un code moral qui n'implique en aucun cas le sacrifice de nos vies. Je citerai les slogans des IDE dans leurs grandes grèves des années 80: "Ni bonnes ni connes". Il est applicable aux médecins.
Écrit par : damien | 03/03/2006
Intéressant, comme tous les points de vue en général.
Mais aussi dogmatique que le mien.
Écrit par : Lawrence | 03/03/2006
je cherche un medcin qui travail au complexe bocage,dans le service hémodialise, son prenom douran.j'aimerai bien avoir des rensegnements, j'attends les nouvelles.
Écrit par : hiba | 03/04/2007
Douran, mon ami, mon frère.
Il faut que tu répondes à cette charmante jeune fille.
Elle n'attend qu'un signe de toi.
Écrit par : lawrence | 03/04/2007
Bonjour,
On peut disserter longtemps sur le sujet mais je voudrais passer directement à l’essentiel.
Vous croyez encore à la libre entreprise, vous ne souhaitez pas être un médecin formaté, élevé en maison médicale. Je vous propose de vous installer dans un cabinet médical flambant neuf avec la possibilité de vous créer une clientèle sans aucune difficulté (zone très déficitaire en médecin).
Vous serez installé aux portes de Paris (1heure par l’autoroute A10, sortie autoroute à 8 km). Ce petit joyau, havre de paix, est situé dans un village dynamique de 700 âmes avec un bassin immédiat d’environ 1800 habitants. Cette zone est l’épicentre de grandes villes régionales ou départementales : Orléans (40 km), Chartres (35 km), Etampes (35 km), Châteaudun (42 km), Pithiviers (30km).
Vous voulez en savoir plus, merci de me contacter au 06 12 74 52 07 ou à la mairie de Fresnay L’évêque au 02 37 99 90 31 (courriel : fresnay-leveque@wanadoo.fr).
J’y crois fermement, vous aussi vous franchirez le pas.
Francis Besnard
Maire de Fresnay L’Evêque
Écrit par : Francis BESNARD | 02/07/2008
Je découvre cet ancien post suite au nouveau du jour... Juste pour dire : je confirme cette malheureuse nouvelle tendance parmis les étudiants en médecine (ya qu'à voir ma promo) mais en tout cas en ce qui me concerne, tu prêches une convaincue. Je n'ai jamais compté mes heures à l'hôpital (et je ne pense pas que je le ferai un jour), je n'ai jamais séché un stage (même en D4, c'est là qu'on apprend le plus!). Effectivement j'aspire comme tout le monde à une certaine qualité de vie, mais j'ai bien l'intention de me dévouer à mon boulot qui n'est pas comme les autres, quoiqu'on en dise. Et la bonne nouvelle, c'est que malgré la tendance, je suis loin d'être la seule à réagir comme ça.
Écrit par : Hérisson | 02/07/2008
Bonjour
Un médecin de Fresnes (94) a pris sa retraite récemment et le pharmacien du quartier prendra la sienne dans 2 ans.
Il nous informe qu'il ne trouvera pas de successeur si un médecin ne s'installe pas dans cette cité HLM.
Qui peut me donner un conseil pour chercher une solution à ce problème?
A qui s'adresser?
Qui connait une manière d'attirer un ou des médecins généraliste?
Quelles sont les aides qu'une commune peut proposer?
Merci de votre aide
Salutations vertes
Claire Lefebvre CM déléguée santé Fresnes
Écrit par : Claire Lefebvre | 25/09/2009
Désolée, mais il n'y a pas de solutions. Maintenant pour prendre RDV avec un médecin, il faut arriver par hélicoptère, et encore. Alors dans la vie de tous les jours, il ne faut surtout pas être malade.
Pas réconfortant, je sais !!!
Bisous
Écrit par : Claire | 24/09/2010
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