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03/01/2007

Perspective 2.

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Un peu dans la continuation de "perspective", cette image m’a marqué aujourd’hui.

 

Je suis tombé dessus en survolant rapidement un article paru dans Circulation le 19 décembre dernier (Cardiopulmonary Resuscitation: History, Current Practice, and Future Direction. Cooper et al. Circulation. 2006;114:2839-2849.).

 

Elle montre un « polio ward » en 1952.

Tous ces cylindres sont des poumons d’acier au sein desquels on créait une dépression intermittente pour pouvoir faire bouger la cage thoracique d'un patient atteint de poliomyélite paralysante, et ainsi lui permettre de respirer et de continuer à vivre. Ce sont les ancêtres des respirateurs actuels.

 

Seule la tête du patient sortait à travers une collerette étanche.

 

Certains patients devaient y rester durant des années.

Dans les années 50-60, il existait des centaines de ces centres de part le Monde, avec des milliers de condamnés à cette vie infernale. L'enfer avait alors des proportions épidémiques.

 

J’avais déjà entendu parler de ces poumons d’acier (quand j'étais externe en pneumologie à la Croix-Rousse), mais je n’avais jamais imaginé ces immenses salles avec des dizaines et des dizaines de patients.

 

La polio pouvait frapper tout le monde.

Puis le vaccin fut découvert par Salk, Sabin et d’autres et cette maladie est actuellement en passe d’être éradiquée du globe (1763 cas mondiaux sur les 11 premiers mois de 2006).

Ci dessous, un poumon d'acier vu plus en détails (image trouvée ici):

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Qui parmi vous a peur de la polio aujourd’hui ?

 

 

 

 

Edition 04/01/07: ajout d'une phrase 

21:40 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (11)

Commentaires

Moi.
Un ami à moi l'a contractée étant gamin, je ne l'ai connu que sur ses dernières années de vie - il est décédé en juin 2004. Je ne l'ai connu que dans un lit d'hôpital, sous respirateur, avec miraculeusement encore une main valide qui lui permettait, certes lentement et avec pas mal de fatigue, mais tout de même, de discuter sur Internet. Il allait avoir 50 ans.

Merci Lawrence de m'avoir fait penser à lui.

Écrit par : Balise | 03/01/2007

Merci pour ce genre d'information qui font partie de l'histoire et de la culture générale
Enfin un médecin humain : bravo pour ce blog !

Écrit par : Rosa | 03/01/2007

>Rosa: c'est gentil,mais vous avez malheureusement tort. Un jour je raconterai l'histoire de mon roumain et vous serez decillée

Écrit par : lawrence | 03/01/2007

personnellement, cette image me fait froid dans le dos, et meme si on imagine que les patients en question etaient jeunes, on se dit que l' achrnement etait deja une question latente, a defaut d' etre un debat de société.
passant alternativement de medecine a urgences puis soins palliatifs, il s' agit de situations qui m' interpellent tous les jours.. je suis frappé surtout de voir que des situations desesperées, tres mal vecues par les familles arrivent a etre gérées assez facilement finalement, a partir du moment ou le medecin sait trouver les mots, et evidemment deculpabiliser les familles autour de la decision de non acharnement... comme si ces familles n' attendaient que ca pour enfin s' apaiser et se preparer au pire, sans se sentir reponsable.. debat interessant en tout cas, n' est ce pas?

Écrit par : peache | 04/01/2007

Impressionnant! On apprend des tas de choses en fac et on ne met pas forcément une image dessus. C'est fait pour ça, merci!

Écrit par : docteur vincent | 04/01/2007

Oui, cette image est vraiment terrible quand on pense à tout ce qu'elle signifie.

Le débat sur la fin de vie et quand s'arrêter est bien lla pire nécessité que je connaisse.

Mais j’imagine qu’a l’époque, il ne pouvait avoir lieu. En premier, probablement pour des raisons religieuses, et surtout à mon avis à cause de ses proportions épidémiques. C’est une chose de débrancher un patient, c’en est une autre d’en débrancher des dizaines, des centaines.

Dans mon expérience hospitalière, mon patron était (est) un jusqu’au-boutiste acharné. Pas question de baisser les bras, jamais. Je te laisse imaginer les situations horriblement prolongées auxquelles cela donnait lieu. D’un autre côté, un ou deux patients en ont « miraculeusement » échappé grâce à une greffe ou un médicament providentiel.

Chaque cas est unique, difficile, et il n’apprend rien pour la fois suivante.

Je me rends compte que même se cantonner à un "Ce patient doit mourir de manière humaine" n'est pas suffisant.

Écrit par : lawrence | 04/01/2007

Le meilleur blog de droite, vraiment.

:)

Blague à part, mon ancien boulot était un centre de polyo reconverti en maison d'accueil spécialisée et les sarcophages trainaient en haut, dans le grenier. Lawrence, c'était MORBIDE ! J'en ai la chair de poule de l'écrire...L'odeur...Le matériel des années 50...l'horreur.

Écrit par : ron | 04/01/2007

Ca existe encore la polyo de nos jours ?

Écrit par : Trub | 04/01/2007

>ron: je veux bien te croire!

>Trub: elle en voie de disparition (tant mieux) avec moins de 2000 cas mondiaux l'an dernier.

Écrit par : lawrence | 04/01/2007

Quelle horreur..

Cela montre un peu l'enfer que peuvent vivre des patients ayant certaines maladies... On se demande parfois si la vie mérite d'être vécue pour eux, et on est parfois surpris de leur courage et de leur envie de vivre, justement.

Écrit par : Matthieu M. | 04/01/2007

impressionnant la salle des poumons d'acier !

Écrit par : Zeclarr | 05/01/2007

Les commentaires sont fermés.