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25/03/2007
La Mosquée-cathédrale.
Il existe un univers virtuel en 3D accessible via le net.
Mais si, vous savez, le-lieu-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Et bien, via ce blog, j’y ai découvert une petite merveille, une reproduction simplifiée de la Mosquée-cathédrale de Cordoue, « la mosquée de Chebi ».
Bon, je ne veux pas paraphraser la note de l’auteur, Wangxiang Tuxing, mais rajouter quelques impressions.
Le lieu est en effet assez fantastique : les jeux de lumière entre les travées et les textures sont parmi ce qui se fait le mieux dans ce que j’ai vu jusqu’à présent.
Le créateur du lieu a peaufiné chaque détail et lorsque l’on rentre dans ce lieu s’envolent la douce mélopée du muezzin et le glouglou de l’eau des fontaines. On n’insiste pas trop sur cela, mais le-lieu-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom se découvre non seulement par le regard, mais aussi par l’oreille.
Dans le cas particulier de cette mosquée-cathédrale, l’ouie et la vue sont en parfaite symbiose.
Deux remarques totalement différentes.
Primo, cette visite virtuelle m’a rappelé celle de la vraie Mosquée-cathédrale à Cordoue. C’était il y a quelques années, et j’en garde toujours un souvenir ému.
Emu par la beauté de la mosquée et aussi par la bêtise humaine qui a fait construire une cathédrale en son beau milieu au XVIème siècle. Non seulement je n’aime pas trop le style baroque, mais de plus, la cathédrale détruit l’harmonie de l’ensemble. Imaginez un immense espace homogène (23000 m²), une forêt de piliers clairs (un peu plus de 850), surmontés par des voûtes rouges et blanches. Et au milieu, une charlotte indigeste, faite de stucs et d’angelots dorés.
Mais il faut bien dire ce qui est, c’est la cathédrale qui fait de cette mosquée un lieu unique. La mosquée et un chef d’œuvre, de même la cathédrale dans son genre, mais l’association des deux véhicule un sentiment qui leur est encore supérieur.
Celui de la tristesse devant la bêtise humaine. Cette dernière est capable de détruire ce qu’il y a de plus beau sous prétexte que c’est l’autre qui l’a fait.
L’intégrisme ne prolifère pas sous une bannière unique. En d’autres endroits dans le monde, on retrouve ces destructions ; songeons aux Bouddhas de Bâmiyân.
Mais que c’est triste.
Secundo, cette découverte virtuelle m’a un peu redonné l’envie d’explorer le-lieu-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Certes, la recherche du gain, de l’intérêt des médias et l’hyper libéralisme ambiant ont fait que ce monde ressemble en tout point à ce qui se fait de pire dans notre monde. Sauf que, contrairement au notre, on peut choisir de ne pas y aller.
Mais ce que j’avais entrevu au début, c'est-à-dire un nouveau moyen d’expression artistique accessible à tous m’est revenu en mémoire en sortant de la mosquée.
On peut penser ce que l’on veut de l’Art numérique (personnellement, je n’aime pas trop), mais la recherche de certains artistes afin de domestiquer de nouvelles techniques (dont fait bien évidemment partie le-lieu-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom) me fascine et me surprendra toujours.
A Montréal en 1997, j’avais découvert l’utilisation de la vidéo dans l’Art. Un peu plus tard, l’Art conceptuel et Robert Ryman. En 2003-2004, l’Art numérique sur support matériel. En 2007, enfin, je découvre l’Art numérique qui n’existe que sur support numérique. Certains vont me dire que plus on avance, et plus l’Art a tendance à se « virtualiser », à devenir impalpable.
C’est vrai, mais c’est aussi une évolution de notre société dont l’art n’est que le reflet « réfléchi ».
(Petit message personnel pour Delphine C., qui vient ici parfois : cette note résume partiellement ce que j’avais oublié de vous dire au cours de notre dernière discussion).
12:35 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0)
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