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02/06/2008
De l'art (6)
Toutefois, s’il n’y avait dans la médecine et entre les mains des médecins d’autre mode de traitement que l’usage des remèdes purgatifs et resserrants, mes paroles auraient très peu de poids ; mais on voit les médecins les plus renommés guérir, soit par le régime, soit par d’autres moyens tels, qu’il n’est, je ne dis pas un médecin, mais pas même un individu quelconque, si ignorant qu’il soit de la médecine, qui ose soutenir que là il n’y ait point d’art. Si donc il n’est rien d’inutile entre les mains des médecins habiles et dans la médecine elle-même, si dans la plupart des plantes et des préparations artificielles on rencontre des espèces de remèdes et des moyens de traitement, il n’est plus possible aux malades guéris sans médecins de croire raisonnablement leur guérison spontanée : car alléguer la spontanéité, c’est ne rien dire ; en effet, dans tout ce qui arrive on trouvera qu’il y a un pourquoi cela arrive, et que c’est dans son pourquoi qu’existe la chose elle-même. Ce qu’on appelle spontané n’a aucune réalité substantielle, mais seulement un nom. La médecine, au contraire, consiste réellement dans le pourquoi et dans la prévoyance des effets : aussi apparaît-elle et apparaîtra-t-elle toujours comme ayant une réalité. Voilà ce qu’on pourrait répondre à ceux qui disputent les guérisons à l’art pour les attribuer à la fortune.
De l’Art
Hippocrate
08:00 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)
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