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20/07/2008

Le pont de Tacoma.

Le cauchemar de tout architecte et ingénieur en génie civil.

 

 

L’histoire du pont de Tacoma.

14/07/2008

France 1998.

La TNT, c’est vraiment génial. Je ne sais pas comment j’ai pu m’en passer jusque là.

Je suis tombé par hasard sur la fin de la rediffusion de la finale France-Brésil de 1998.

L’un des commentateurs était Bernard Lama.

Vous imaginez bien l’absence totale de ferveur des commentaires d’un match joué il y a déjà 10 ans.

Et bien essayez d’imaginer ce que cela donne quand ils sont faits par un ancien footballeur qui n’a rien fait depuis, et qui n’a pas touché le ballon une seule fois au cours du tournoi !

C’était donc un grand moment de télévision qui m’a quand même rappelé de bons souvenirs.

J’étais alors l’interne de cardio de garde dans un hôpital périphérique.

Je n’ai que des fragments de souvenirs.

Un infirmier avec le visage bariolé de bleu de blanc et de rouge, une soirée chaude et parfaitement silencieuse, pas un seul coup de fil. Comme quoi l’urgence, même cardiologique est très largement influencée par ce qui se passe à la télé.

J’ai loupé l’intégralité de la première mi-temps, que j’ai passée avec Sally dans sa voiture tout au fond du parking de l’Hôpital, sous les arbres, juste à côté de la reprographie.

Son mari et sa belle famille étaient rivés devant leur petit écran.

Merci Aimé Jacquet.

Une fois repartie, je suis allé à l’internat pour manger un peu.

L’ensemble des médecins de garde et notamment tous les urgentistes étaient assis dans les fauteuils de l’internat. Assis n’est pas vraiment le terme. Imaginez un groupe de cocaïnomanes munis de pailles de diamètre XXL, devant une montagne de poudre

Je regarde le but de Petit et regagne tranquillement mon service.

La ville rugit, l’infirmier qui a regardé le match dans une chambre vide est totalement hystérique.

Coup de téléphone, c’est Sally qui me propose de revenir.

L’infirmier me demande qui est au bout du fil, craignant une entrée. Je lui réponds que c’est Sally. Elle se met à me traiter de tous les noms au bout du fil, notre liaison devant être par définition discrète. Et cet infirmier en particulier est une redoutable pipelette. Je ne suis pas inquiet, je suis certain que l’info, pourtant bien croustillante n’est pas arrivée à son cortex inondé de bleu, blanc et rouge. L’avenir m’a donné raison, car à la fin de mon choix, personne ne savait.

J’accueille Sally comme il se doit dans la chambre de garde.

Son mari, sa belle famille, et toutes mes urgences potentielles sont partis faire la nouba en ville jusqu'au petit jour.

Merci Aimé Jacquet.

Acuité (2).

« Nouménios me fit parvenir une Consolation dans les règles ; je passai une nuit à la lire ; aucun lieu commun n’y manquait. Ces faibles défenses élevées par l’homme contre la mort se développaient sur deux lignes : la première consistait à nous la présenter comme un mal inévitable ; à nous rappeler que ni la beauté, ni la jeunesse, ni l’amour n’échappent à la pourriture ; à nous prouver enfin que la vie et son cortège de maux sont plus horribles encore que la mort elle-même, et qu’il vaut mieux périr que vieillir. On se sert de ces vérités pour nous incliner à la résignation ; elles justifient surtout le désespoir. La seconde ligne d’arguments contredit la première, mais nos philosophes n’y regardent pas de si près : il ne s’agissait plus de se résigner à la mort, mais de la nier. L’âme comptait seule ; on posait arrogamment comme un fait l’immortalité de cette entité vague que nous n’avons jamais vu fonctionner dans l’absence du corps, avant de prendre la peine d’en prouver l’existence. »

 

Mémoires d’Hadrien.

Marguerite Yourcenar

16:51 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)