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23/10/2005

Quizz ECG

Quel est le diagnostic?

Xavier, tu es bien évidemment exclu!

Voir ici pour un tracé plus grand.

17:30 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (7)

20/10/2005

Turbulences.

Cette semaine a été riche en confrontations plus ou moins agitées.


Lundi matin, j’ai divorcé unilatéralement avec une de mes patientes, âgée de 76 ans. C’est ma première fois.


Elle a arrêté pour la deuxième fois son traitement antihypertenseur, alors qu’elle a une HTA sévère, et qu’elle est greffée hépatique. Autrement dit, une patiente difficile à équilibrer à la base. Je cours depuis 4-5 mois après sa TA, avec un succès assez modéré, et de nombreux essais thérapeutiques.
Elle avait déjà tout arrêté pour son séjour de un mois en Italie cet été « de peur de tomber malade là-bas ».


Je lui ai expliqué le danger de faire cela, et en creusant un peu, je la trouve très déprimée. J’avais alors appelé le service des greffés pour la montrer à un psy (ces services sont très multidisciplinaires). Nos relations, jusque là très bonnes se sont tendues, car elle ne voulait pas entendre parler de ce type de prise en charge.


Ce lundi, rebelote, car « elle avait la diarrhée ».
Elle est mieux, mais ne veut pas comprendre qu’il ne faut pas faire n’importe quoi avec son traitement, sans en référer à un médecin.
Je lui ai alors gentiment, mais fermement dit d’aller voir un autre cardiologue.
Pourquoi une telle décision, heureusement exceptionnelle ?
- Il faut accepter d’être mis en échec, et de savoir passer la main

- Une fois la relation thérapeutique détériorée d’une manière ou d’une autre, rien ne pourra restaurer un climat nécessaire de confiance bilatérale. Comme le dit bien Winnicott « Le médecin se prescrit lui-même », mais l’acte thérapeutique repose aussi sur la confiance que l’on a en son patient.

- Probablement du dépit de ne pas être écouté, malgré un investissement intellectuel et personnel important.

- Enfin aussi probablement beaucoup de lassitude de la voir revenir toujours avec le même problème contre lequel je me heurte depuis 5 mois. Là encore, il faut savoir passer la main.

 

 

 

Aujourd’hui, un confrère m’a accusé, en plein repas de midi de détourner ses patients, et d’enfreindre les règles de déontologie.

Accusations graves.

Il faut me faire confiance (sinon, changez de blog), mais c’est bien entendu grotesque.

En gros, il enrage que le chef de service de cardiologie où il travaille comme attaché m’adresse personnellement des patients à rééduquer. Il pense que tous les patients sortant de ce service doivent lui échoir. Un quasi Droit Divin en sorte.

 

Notre conversation a peu d’intérêt en soi même, si l’on ne connaît pas les personnes, mais j’en retire quelques maximes générales.
- L’argent fait vraiment perdre le sens commun. Les médecins l’ont d’autant moins que nous sommes aux premières loges pour constater que la vie est courte, et qu’elle vaut bien plus qu’une grosse berline, ou un paquet de SICAV.

- On peut dire des choses énormes en gardant son sérieux.

- La « confraternalité », la « déontologie », et le désintéressement pécuniaire sont agités furieusement par ceux qui en ont le moins.

- Les crapules sont les premières à accuser les autres de crapulerie.

 

- Mon confrère est un chat.
Je m’explique, je ne suis pas parti sur le toit.

J’ai trouvé cette théorie il y a quelques mois.

J’ai longtemps eu des chats, et je les aime bien, bien que je préfère les chiens.

Ils en imposent avec leurs grands airs méprisants et hautains, et leurs minauderies.

On se dit au premier coup d’œil : « voilà un animal intelligent ».

En fait, en les regardant de plus près, je les trouve complètement cons.

Incroyablement adaptés pour la chasse, mais rien dans le cerveau.

Je sais, c’est discutable.

 

Mais si ce n’est pas vrai pour les chats, cela l’est assurément pour les êtres humains.

Une seule chose positive cette semaine, un patient anglais quasi SDF (je crois en avoir parlé) m’a offert deux petits dessins encadrés. Je suis touché par cet acte très généreux de la part d’un patient qui ne possède quasiment rien.

 

18/10/2005

Louis XVI.

medium_louis-xvi.jpgJe me suis donc lancé dans la biographie de Louis XVI.

Jean-Christian Petitfils, l’auteur n’est pas un inconnu dans le monde de la biographie (il l’était pour moi). En effet il a déjà rédigé un « Louis XIV » unanimement loué.

J’en suis au tout début (p 118) de la triste histoire de Louis XVI, mort décapité à l’âge de 39 ans (23 août 1754-21 janvier 1793).

La lecture de cette biographie est très agréable, les évènements et anecdotes s’enchaînent comme dans un bon roman.

Je n’avais pas lu une aussi bonne biographie depuis celle de Richelieu par Michel Carmona (la pire, je n’ai pas dépassé la page 80 étant celle de Charles Quint de Chaunu et Escamilla -se sont-ils seulement relus ??-)

Ce pauvre Louis n’aurait jamais dû être Roi, étant troisième dans l’ordre de succession après Louis de France, son père et son frère le Duc de Bourgogne.

Les deux meurent de tuberculose respectivement à 36 et 10 ans.

Enfin, dernier tour de la maladie, une variole emporte le roi Louis XV, son grand-père en 1774.

Il se retrouve donc propulsé Roi de France à l’âge de 20 ans.

A cette époque, 20 ans est déjà un bel âge (l’espérance de vie étant de 28 ans !). Mais le jeune Louis est tout sauf prêt à assumer la tache écrasante qui lui incombe.

Bien qu’intelligent et curieux, il est renfermé, irrésolu, et très gauche. Autant de facettes inacceptables pour l’ensemble des courtisans.

Comble de malheur, il n’arrivera à remplir son devoir conjugal avec la belle Marie Antoinette qu’au bout de trois ans (peu avant le 17 juillet 1773, tout se savait à l’époque !!).

Une anecdote m’a fait sourire (est-elle véridique ?), et m’a aussi fait un peu pitié pour Louis.

Au cours du banquet du soir de ses noces à Versailles (il avait 16 ans, Marie Antoinette 15), Louis XV lui conseille de ne point trop se charger l’estomac pour la nuit.

Louis lui fait cette réponse désarmante :

« Pourquoi donc ? Je dors toujours mieux quand j’ai bien soupé ! ».

 

 

 

21:14 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)