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07/10/2005

La vieillesse est un naufrage (bis)

 

medium_roman_elder.jpgLe hasard quand même...

Le jour ou je tapais cette note sur la vieillesse, notamment sur la chance que nous avions de ne pas nous rendre compte de notre déchéance, je suis tombé sur cette phrase d'Erasme dans "L'éloge de la folie":

"Enfin, voici l'importune vieillesse, à charge à autrui comme à elle-même, et que personne ne pourrait supporter, si je ne venais encore secourir tant de misères."

et

"Ajoutez que les vieillards adorent les enfants et que ceux-ci raffolent d’eux, car qui se ressemble s’assemble.

Ils ne différent que par les rides et le nombre des années.

Cheveux clairs, bouche sans dents, corps menu, goût du lait, balbutiement, babillage, niaiserie, manque de mémoire, étourderie, tout les rapproche ; et plus s’avance la vieillesse, plus s’accentue cette ressemblance, jusqu’à l’heure où l’on sort des jours, incapable à la fois, comme l’enfant, de regretter la vie et de sentir la mort."

 

C'est la folie qui parle, et qui se vante d'apporter le réconfort par l'oubli.

06/10/2005

La vieillesse est un naufrage.

medium_vieux.jpgCe soir, je vais chercher une dame de 88 ans pour lui faire un doppler artériel des membres inférieurs.

Sa jambe droite est froide, et une ischémie est suspectée.

Le soleil se couche en rougeoyant comme un damné, au milieu de lambeaux de nuages mauves et orangés

Ma patiente s’agrippe comme une perdue à mon bras car elle est presque aveugle, la crainte de la chute chevillée au corps.

Sa marche, sa voix, ses idées tremblotent comme une flamme sur le point de s’éteindre, ou justement le soleil avant de disparaître.

Elle sent l’aigre, et des remugles me parviennent de sa couche.

Je me dépêche de faire le döppler, elle est à un âge ou même rester au repos sur un lit est une épreuve.

En fait, chaque instant est plus difficile que le précédent.

La nature, dans son immense sagesse nous prive de notre discernement à un âge où nous faisons naufrage heure après heure, minute après minute, seconde après seconde.

Si j’étais à sa place avec une parcelle d’entendement, je n’aurais pas vécu au-delà du dernier rayon orangé en cette belle fin de journée d’octobre.

04/10/2005

The Tiger Strikes Again.

medium_calvin.jpgC’est le titre d’un article paru ce jour dans le Washington Post, et accessible via le web.

Petite remarque préliminaire, je ne lis pas couramment le « Post » en anglais, mes faibles compétences linguistiques m’ayant déjà abandonné depuis longtemps.

Mais quelques fois, j’y trouve un article intéressant, surtout lorsqu’il parle de notre vieux pays/continent.

Incomparable et nécessaire différenciation du point de vue.

Mais là, pas question de politique.

L’article de près de 4 pages web commente la sortie de l’intégrale de « Calvin et Hobbes ».

J’ai découvert cette série (en fait, des « comic strips » publiées dans la presse) à Montréal en 1997, et je l’avais un peu oubliée.

C’est bien dommage, car les aventures de ce couple infernal composé d’un petit garçon hyperactif et de son tigre imaginaire sont délirantes à souhait.

 

L’auteur, Bill Watterson est totalement atypique.

Il a créé sa BD en 1985, et a dessiné le dernier cartoon en 1995. Il estimait avoir tout dit, et ne supportait pas de sombrer dans la médiocrité.

Il a presque toujours refusé l’utilisation de ses personnages pour vendre des produits dérivés.

Son éditeur (un certain Lee Salem) possédait pourtant une partie de droits, mais il a du tourner le dos à une manne financière colossale devant le refus insistant de Watterson.

Une anecdote résume tout :

En 1988, l’assistant de Steven Spielberg téléphone à son éditeur ; M. Spielberg désirerait parler à M. Watterson.

Lee Salem est, vous pouvez l’imaginer, en transe. Il contacte Bill Watterson, qui répond sobrement : « No » !

Bill Waterson a 47 ans, et vit avec son épouse dans une petite maison à Cleveland.

Il a vendu près de 30 millions d’albums au cours de ces 10 belles années, et ses dessins ont été publiés dans près de 2400 titres de presse différents.

 

Sigh !

19:35 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)