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26/11/2005

EPU

Parfois, j’anime des « soirées EPU » (enseignement post universitaire) sur un marqueur utilisé dans l’insuffisance cardiaque.

Le public est varié, généralistes, ou biologistes, entre 20 et 50 personnes.

En général, les cardiologues ne viennent pas à ce genre de soirées, ils se sentent peu ou pas concernés, ou estiment en savoir bien assez sur la question.

Le laboratoire qui me rétribue vend des appareils et les kits pour doser ce marqueur.

J’essaye de garder une certaine objectivité, et une liberté de ton dans ma présentation.

Ce n’est pas toujours facile car les sommes en jeu sont considérables, mais pour l’instant mon employeur ne m’a jamais censuré.

Donc hier soir, soirée dans un hôtel huppé.

Le bar est particulièrement accueillant, un feu crépite dans un foyer pyramidal au centre de la pièce aux murs sombres. Un couple s’enlace dans un canapé de cuir noir, deux coupes de Champagne attendant que leurs lèvres se libèrent. Un barman sourit derrière trois rangées de bouteilles illuminées par un retro-éclairage doux.

Le commercial de la firme est là, de même que le patron du labo de biologie à l’initiative de la soirée.

Ce dernier, 55-60 ans, habillé impeccablement, a un côté vieille France sportive marqué. Imaginez Ernest-Antoine Sellières en pilote de rallye automobile.

L’aisance financière émane de cet homme, mais pas de façon vulgaire et m’as-tu-vu. Une certaine classe bourgeoise.

Le patrimoine des biologistes est incomparablement plus important que celui, déjà conséquent des cardiologues ; on ne boxe pas dans la même catégorie.

On me présente son fils.

Là, changement de décor.

Blouson de cuir, mal rasé, un peu négligé, pas une remarque intelligente durant notre quart d’heure de conversation.

Je glisse un discret « Qu’est-ce qu’il fait ? » au commercial.

« Oh, je ne sais pas, il n’est pas biologiste, il fait de la gestion dans le laboratoire. »

Uhmm, j’espère qu’il a d’autres enfants.

Le public, donc composé de généralistes, ou de biologistes, n’a pas du tout les mêmes attentes, ou les mêmes questions.

Hier soir, Oscar de la question saugrenue d’un généraliste : « Avez-vous déjà dosé ce peptide chez des patients pré mortem ?

- Euh, chez des patients en réa cardio, en insuffisance cardiaque terminale…

- Non, je veux dire chez des patients agoniques, mais sans pathologie cardiaque

- Euuuuuuh, non, il faudrait faire une étude ».

Deux ans d’assistanat m’ont appris cela, toujours répondre à une question sans réponse, par « il faudrait faire une étude ».

24/11/2005

Arrière saison.


medium_minerve.jpgRetour de 5 jours de vacances en famille à Carcassonne, dans le Minervois, les gorges de l’Hérault, et enfin le Pont du Gard.

La Nature nous a été favorable ; ciel bleu, débauche d’ocres dans les arbres, vert émeraude de l’Hérault en contrebas du « pont du diable ». Nous étions quasiment les seuls à déambuler sur les différents sites plus ou moins sauvages, sauf à Carcassonne, plus fréquentée.

Nous avons fait comme d’habitude, c'est-à-dire sans vraiment avoir un itinéraire bien défini.

C’est le site de Minerve qui m’a fait la plus grande impression, comme il y a 8 ans, pour notre premier voyage avec Sally.

Peut-être que l’épisode sanglant de la croisade contre les Cathares en 1210 est pour quelque chose dans la profonde tristesse qui émane de ce site.

Il ne reste rien de ces « Parfaits », qui ont été impitoyablement éradiqués, pour le bien ou le mal, je ne sais pas.

Rien, si l’on excepte le mercantilisme ambiant qui promeut le catharisme à tout bout de champ.

Après un excellent cassoulet, retour dans nos pénates exceptionnellement enneigées!

 

Dans la voiture, en rentrant, Sally cherche mon portefeuille pour règler le péage.

"C'est quoi ces dragibus dans tes poches, savais pas que tu aimais ça...

- des quoi?

- des dragibus blancs

- fais voir ? Euhh, ce sont des boules de naphtaline!!"

Ouarff

 

Starsky et Hutch 2005

A la clinique, on a rejoué Starsky et Hutch la semaine dernière.

Un patient revient un soir passablement éméché, et un peu agressif. On appelle le commissariat du coin, pour le faire dégriser à l’ombre. Réponse négative des pandores, qui ont d’autres chats à fouetter.

La nuit se passe pas si mal, l’épisode est clos et pardonné (la clinique est un peu vide en ce moment).

Deux jours après, on fracture le casier d’une infirmière, et on vole sa voiture avec les clés trouvées dans son sac. Stupéfaction dans la clinique, on accuse les femmes de service (c’est une grande constante, totalement irrationnelle dans cet établissement), des « gens de passage ».

Bref, on ne sait pas qui sait qui c'est.

Le lendemain, appel de la police, qui nous demande si le patient ex-éméché est chez nous, on acquiesce.

Ne bougez pas, retenez le, on arrive.

Et en effet, ils arrivent en force.

Ils sautent à quatre sur le patient qui s’en grillait une sur le balcon, le menottent et le poussent dans leur voiture. Bien évidemment devant des patients effarés et inquiets (ils ont tous eu « la douleur » dans le quart d’heure qui a suivi).

En fait, notre patient, qui paraissait assez paisible, agissait en bande organisée et écumait la région depuis un certain temps. Il se servait de ses hospitalisations (justifiées, par ailleurs c’est un « vrai » malade), comme alibi.

Après avoir volé la voiture de l’infirmière, il est allé l’encastrer, complètement saoul, dans un autre automobiliste le soir même.

C’est en s’intéressant à cet accident que la police a fait la relation avec notre patient, et d’autres affaires.

 

Comme quoi, il faut se méfier de l’eau qui dort.