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22/02/2005

Le buffle

medium_bufflesgd.jpgNous faisions un safari photo au Kenya début 2001 (ça commence bien, ça en jette plus que de dire : « Nous faisions un safari photo à Touari », mais Sally, puis moi avons été atteints par le virus de l’Afrique).
Donc, nous faisions un safari photo au Kenya (vous pouvez prendre un accent parisien arrogant, quand vous lisez ces lignes, l’auteur assume).
Nous avions un guide français, installé à Nairobi depuis 7 ans, et un cuistot kenyan. En Land-Rover, nous avons parcouru et campé tous les quatre dans 3 ou 4 parcs nationaux sur une durée de 10-15 jours.
Ahhh, le camping parmi les bêtes sauvages….
Les « spots » de camping ne sont absolument pas séparés des animaux, ils sont simplement situés dans des zones, ou ils ne vont pas (ou moins souvent….).
Tous les matins, à 6h00-6h30, John, le cuistot nous préparait une petite collation, avant de prendre le 4x4 pour observer les animaux « à la fraîche » : thé ou café, cookies.
Une nuit, comme toutes les nuits, Sally me réveille. D’habitude, elle sort de la tente pour pisser, et me réveille pour que je l’éclaire avec une lampe torche (jusque ou nous conduit l’amour..).
Mais cette fois elle a l’air inquiète.
« Tu entends ?
- Uhhhhm, quoi ?

Un gros bruit dehors, genre ruminement et masticage surgit non loin de nous.

- Va voir dehors…

Je pointe le nez dehors avec ma lampe Varta, à cinquante mètres à gauche et en arrière de l’entrée de notre tente, broute un énorme buffle plus sombre que la nuit africaine.

- C’est quoi ?

Pour ceux qui n’ont de la faune africaine, qu’une vague idée, la pire des rencontres que l’on puisse faire dans la Savane, si l’on est à pied (c’est bien évidemment strictement déconseillé par les « rangers ») n’est pas un fauve, mais un buffle. Leur charge, aussi imprévisible que soudaine laisse rarement la vie sauve.

- Un gros buffle solitaire
- Il nous a vu ?
- Uhmmm, je ne lui ai pas demandé, mais restons dans la tente, et tout ira bien.

Sally a du sauter son pipi nocturne, et nous avons eu une nuit au sommeil agité et entrecoupé par les ruminements de notre visiteur.
Après un temps incertain :
- Quelle heure est-il ?
- Uhmmm, 6h30, je crois (ma montre était alors une swatch, un peu « mode », c'est-à-dire sans graduation, et quasi incapable de donner une heure certaine).
- Le buffle est toujours là ?
- Non, parti, il y a longtemps
- Je suis affamée
- Moi aussi
- John a peut-être oublié de se réveiller ?
- C’est curieux….
- Va le réveiller
- Ca va pas !?, vas-y toi-même
- Non, toi...

Je ne me voyais pas du tout réveiller ce pauvre cuistot, et ainsi lui montrer qu’il a failli dans son travail. J’imaginais trop les petits blancs agir ainsi, et finalement, Sally aussi.

- J’ai toujours faim, je vais aller préparer le thé moi-même
- Tu es folle, il fait encore nuit, et tu vas réveiller tout le monde en fouillant dans les malles
- C’est quelle heure ?
- Uhmm, tu vas rire, je crois que je me suis trompé, il est 3h30…. »

Nous avons terminé la nuit affamés, mais avons beaucoup ri en nous imaginant, Sally et moi secouer le cuistot à 3h30 du matin « Wake up, John, it’s tea time !!!! ».
Il nous aurait pris pour des blancs complètement fous.

17:55 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

quand je pense que j'ai peur de dormir seule dans la maison de mes parents (banlieue parisienne) !

Écrit par : marilou | 22/02/2005

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