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07/04/2005
La nouvelle convention, et réflexions diverses.
Je ne comprends pas grand’chose au langage technocratique du Journal Officiel.
Mais déjà, les patients s’inquiètent du « parcours de Santé » : faudra-t-il payer plus pour venir vous voir ? Faudra-t-il passer par le MG (beaucoup n’en n’ont pas…) ?
Faut-il choisir un médecin référent ?
Oui, clairement.
Je me suis choisi comme mon médecin référent, par pure provocation (« Fuck The System »)
J’attends la réponse de la CPAM, certains disent que c’est possible, d’autres non.
A priori, un patient cardiaque « chronique » n’aura pas à passer par le MG, et sera remboursé par la sécu intégralement si il est à 100%. Par contre, les consultations directes, pour des patients non cardiaques, pourront à priori être « passibles » d’un dépassement d’honoraires limité par la Convention.
La cotation des actes varie peu (ouf…), mais se complique sérieusement.
Le classique KE50 (échographie cardiaque trans thoracique) va désormais s’appeler DZQM006 !!!
Pas facile à retenir…
Donc, un ECG et ETT va devenir (si je ne trompe pas) : DZQM006+DEQP003/2 (Le deuxième acte est toujours divisé par deux).
Une consultation avec ECG : CS+ DEQP003+MPC
Uhmmmm, pas simple.
Enfin, hier, le cabinet a fait l’acquisition d’un appareil d’échographie digne de ce nom. Mes associés ont longtemps rechigné à faire l’investissement (ils se contentaient de l’autre sans trop de questions), mais à force de râler, je les ai convaincus (la semaine dernière, j’ai menacé de quitter l’association..).
Enfin quelque chose de moderne dans ce cabinet sorti tout droit des seventies.
Je le dis aux futurs médecins libéraux, l’association, c’est pire qu’un mariage : toutes les contraintes, sans les bons côtés.
Je suis allé avant-hier à la « journée carotides » de l’HEGP. Intéressant, les radiologues seront bientôt en mesure (je pronostique 3-5 ans) de faire un bilan complet d’un accident cérébral en un scanner (cérébral, carotidien et cardiaque-valves, thrombi et FOP-).
L’évolution actuellement exponentielle de la technologie du scanner multibarettes le laisse penser.
C’est bien pour le patient, moins bien pour nous, cardiologues, qui voyons (en fait peu d’entre nous le voient arriver) échapper l’imagerie cardiaque au profit des radiologues.
D’où mon inscription à un « DIU d’imagerie cardio-vasculaire en coupes », l’an dernier.
Vaste débat, empoignades sanglantes en perspective entre cardiologues et radiologues elles ont déjà lieu).
Le contentieux est ancien, ils nous ont laissé prendre le contrôle de la coronarographie il y à 20 ans (ils s’en mordent les doigts…) ; ils font tout pour nous empêcher de faire du scanner/IRM cardiaque.
Je laisse de côté le patient, pour simplifier le propos (les lecteurs réguliers de ce blog savent combien, hors hypocrisie de façade, combien la relation avec mes patients est importante pour moi).
Soyons pour une fois corporatistes.
L’imagerie par Scanner/IRM a fait tant de progrès depuis peu, qu’elle permet de visualiser les structures cardiaques mobiles, qui, jusqu’à présent étaient le domaine réservé des cardiologues et des ultrasons.
L’imagerie représente actuellement l’immense majorité des revenus des cardiologues libéraux (invasifs, ou non invasifs).
Dans quelques années, l’imagerie cardiaque sera mieux appréhendée par les radiologues, j’en suis persuadé.
La cardiologie risque donc d’être scindée en deux, calamité dont elle était exempte jusqu’à présent : d’un côté la clinique (peu rémunératrice), de l’autre l’imagerie (très rémunératrice).
Certes, nous aurons les patients, mais plus le contrôle sur une imagerie optimale.
J’entrevois un avenir assez sombre pour nous.
Un espoir ?
Les radiologues, dans leur immense majorité, ne connaissent absolument rien en cardiologie, ce qui les rend, pour l’instant incapables d’analyser l’image, aussi belle soit-elle. Mais, ils vont rapidement acquérir cette connaissance, je leur fais confiance.
Ensuite, il faut bien le dire, la cotation d’un scanner cardiaque est ridiculement basse (ECQH011, soit 50.54 euros), ce qui rend cet examen absolument non rentable en privé.
Ces nouvelles images resteront donc encore un certain temps l’apanage du CHU, d’autant plus que la technique n’est pas encore parfaite, loin s’en faut.
Mais ce n’est qu’une question de temps.
C’est pourquoi je me forme au scanner/IRM cardiaque.
Par intérêt intellectuel, et aussi pécuniaire, en prévision de la fin de notre pain blanc.
11:00 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)
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