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22/04/2005

Annie.

medium_10022_depri_lille.jpgJe l’avait totalement oubliée, elle s’est estompée de ma mémoire, discrètement, mais inéluctablement.
Je l’ai revue aujourd’hui à la clinique. Elle y est hospitalisée pour « dépression ». Toujours le même fardeau depuis des années. A l’époque déjà…

Quand je suis arrivé de ma lointaine région, pour mon premier choix d’interne dans ce service de soins intensifs, je ne savais rien, ou quasi.
Je n’avais non plus aucun soutien des médecins plus expérimentés, dans ce service un peu fou (Cf infra )
Le nombres de visite que j’ai faites avec un médecin senior, se compte sur les doigts de la main en six mois.
Seul.
Presque seul, en vérité.
Les infirmières des soins, dont Annie et Corinne au premier plan, m’ont guidé, et tenu la main pendant des heures parfois difficiles.
Jamais narquoisement, jamais avec condescendance.
Ce sont elles qui m’ont appris les rudiments de la réanimation cardiaque, sûrement pas les autres médecins.
Ce sont en quelques sorte mes mamans « professionnelles ».
J’ai été choyé, et j’ai eu de la chance d’avoir eu autant de mamans.

Je l’ai revue donc, toujours triste, mais le même regard pétillant, son petit rire doux et saccadé.
7 ans et 15-20 kilos de plus, les traits du visage affaissés.
Détail poignant, des prothèses mammaires (pourquoi ?, pour garder un homme ?) tombées au niveau du diaphragme, sur sa radiographie du thorax d’entrée.

J’étais un peu pressé (de garde ce soir), nous avons peu parlé, mais la revoir comme cela m’a serré le cœur.

22:15 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (0)

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