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24/10/2006
Le staff.
Hier au soir, j’ai participé activement à un staff de chirurgie vasculaire.
Le plus souvent, je me contente d’écouter les présentations d’articles, mais lors de la dernière réunion, j’avais promis au patron de parler de la revue « Prescrire ».
Le déroulement est assez stéréotypé : le laboratoire qui finance le petit buffet fait sa publicité pendant 10 minutes, puis les deux PH/CCA présentent chacun un article, puis on termine en apothéose par la présentation de Jean-Paul.
Jean-Paul est mon idole.
Ce cardiologue, un peu dilettante il est vrai, a profité d’un petit accident de tennis l’an dernier pour apprendre le russe, le piano et surtout pour passer un diplôme de statistiques.
Les présentations sont un peu rêches (comme le sujet), mais il nous apprend à disséquer un article scientifique pour en estimer la valeur.
La non-infériorité, la supériorité, les écart-types, les risques relatifs et absolus virevoltent dans la pièce pendant environ 20 minutes.
C’est lui qui m’a fait découvrir l’envers du miroir, c'est-à-dire que de nombreuses études scientifiques sont déficientes méthodologiquement, voire carrément pipeautées.
Jean-Paul, c’est un peu ma pilule rouge.
Quand on sait que l’on s’appuie sur ces papiers scientifiques pour prescrire le traitement optimal à un patient donné, on se rend compte de l’importance d’avoir quelques notions de statistiques.
J’ai donc parlé avant Jean-Paul. Après, en général, tout le monde est dans le coma.
Je me suis trouvé très mauvais, par manque évident d’entraînement, mais passons.
Ce petit travail m’a permis de réfléchir sur ma revue médicale favorite.
Je ne peux pas mettre en ligne le fichier power-point, qui fait 5 Mega, mais voici le texte des trois dernières diapos :
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Discussion 1/2: points négatifs
• Fond (revue et site web) parfois ingrat
– Site web peu ergonomique
– Illustrations et charte graphique de la revue parfois peu attrayantes
• Certaine tendance à l’autosatisfaction et à l’auto congratulation.
• Dénigrement systématique de toute molécule « me too », même si sa classe thérapeutique est connue et reconnue.
• Pas vraiment d’apprentissage à la lecture d’articles scientifiques (Jean-Paul, qu’attends-tu pour postuler au comité de rédaction??)
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Discussion 2/2: points positifs
• Une quinzaine de procès en 25 ans, tous gagnés.
• La revue est citée pour son indépendance dans un rapport sénatorial «sur les conditions de mise sur le marché et de suivi des médicaments» déposé le 8 juin 2006.
• Très nombreuses sources bibliographiques (essais pré commercialisation, essais négatifs…).
• Focalisation sur les « critères durs » et le « principe de précaution ».
• Articles clairs nets et précis.
• INDEPENDANCE + CONTRE POUVOIR (contre mesures des labos)
• Fond un peu rebutant.
• Forme indiscutable mais parfois sans nuance.
• Seul contre-pouvoir par rapport aux firmes pharmaceutiques.
• 12 numéros par an
– Normal: 225/243/450 € (tranquillité/1 an/2 ans)
– Réduit: 165/183/330 €
– Etudiant: 115/133/230 €
09:05 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Dire que je déteste les maths... pourtant les stats ça m'a l'air indispensable!
Tu nous fais un petit cours, un de ces 4? :)
Et ça ne m'étonne même pas que les pharmas jouent avec les chiffres, étant donné le nombre de zéros qui suivent leurs résultats annuels...
Etudiante et déjà cynique, aie!
Écrit par : Piranah chocolivore | 24/10/2006
Me too c'est bien un générique ? Et Prescrire les réfute ? POurquoi à ton avis ?
Écrit par : Esculape | 25/10/2006
"Me too", c'est la nième molécule de la même famille qui sort pour une même indication (par ex, le sixième IEC pour l'HAT).
Et ça, Prescrire déteste!
>Piranah: mon niveau en stat est plus que fragmentaire, en tout cas pas de faire un topo. mais en cherchant un peu dans ce blog, tu trouveras quelques notes sur ce vaste sujet
Écrit par : lawrence | 26/10/2006
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