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04/12/2006

Le torcetrapib, c’est fini.

Le NYT a annoncé dans son édition électronique d’hier que Pfizer avait arrêté ses investissements, et notamment une étude clinique (« ILLUMINATE ») conduite sur le torcetrapib.

Il semble que cette molécule, développée car elle permet d’augmenter le « bon cholestérol » (HDL) a des effets secondaires, notamment cardio-vasculaires rédhibitoires.

J’ai découvert à cette occasion un autre article (Avorn J. Torcetrapib and atorvastatin -- should marketing drive the research agenda? N Engl J Med 2005;352:2573-2576) que cette molécule, ou plutôt son plan marketing avait posé pas mal de remous en 2005.

Pour faire simple, afin de conserver la rentabilité de son atorvastatine (TAHOR), la firme Pfizer s’était débrouillée pour que les études (dont ILLUMINATE) ne prennent en compte que l’association atorvastatine-torcetrapib.

Les recommandations ne reposent que sur ce type de grandes études. En cas de positivité, ILLUMINATE aurait donc permis de continuer à vendre de l’atorvastatine en association,  bien au-delà de l’expiration de son brevet en 2010.

Commentaires

Le titre de la pharmaceutique Pfizer (PFE) s’est transigé en baisse de 15,6% à l’ouverture lundi, effaçant près de 30G$ US de capitalisation boursière, après que le plus grand fabricant de médicaments au monde eut mis fin abruptement au développement de l’un de ses plus importants médicaments sous expérimentation.
Les observateurs pensent que Pfizer sera contraint d'acheter d'autres produits pour combler le vide laissé par l'arrêt du développement du médicament torcetrapib contre le cholestérol dans son pipeline de nouvelles moléculesé. Le laboratoire comptait en effet beaucoup sur ce produit pour prendre le relais de son Lipitor, un autre traitement du cholestérol qui est aujourd'hui le médicament le plus vendu au monde, quand son brevet tombera dans le domaine public en 2010 ou 2011.

Le groupe a annoncé samedi l'arrêt des recherches sur son nouveau traitement, destiné à faire monter le niveau de ce qu'on appelle le bon cholestérol, une commission de sécurité indépendante ayant évoqué une augmentation des décès et des problèmes cardiaques parmi les patients traités en dernière phase des tests cliniques, rappporte l’agence Reuters.

Les observateurs s'attendent à ce que l'américain Abbott Laboratories (ABT) profite de l'échec de son compatriote. Il est en effet en train d'acquérir le laboratoire américain de biotechnologies Kos Pharmaceuticals (KOSP), propriétaire du Niaspan, principal produit d'une autre classe d'anti-cholestérol plus ancienne, les niacines.

Contenant une vitamine du groupe B, ces produits font baisser le «mauvais cholestérol» - le processus classique qu'utilise également le Lipitor de Pfizer - mais aussi monter le «bon cholestérol», de 15 à 25% seulement toutefois alors que le torcetrapib affichait un taux de 60%.

Merck (MRK) teste lui aussi en ce moment un produit de la famille des niacines ainsi qu'un autre produit qui lui serait associé pour éviter un effet secondaire de cet anti-cholestérol, les rougeurs au visage.

Un marché très prometteur mais risqué

Selon les analystes, l'ensemble du compartiment pharmaceutique risque cependant d'être secoué par la nouvelle, qui constitue un brusque rappel des risques associés au développement d'une nouvelle molécule et du danger d'une trop grande dépendance à quelques produits vedettes.

«Quand on vit sur les blockbusters, on peut être durement touché quand l'un d'eux finit pas ne pas se matérialiser», commente Heather Brilliant, analyste chez Morningstar.

Les anti-cholestérols sont la catégorie de médicaments la plus vendue au monde en raison de la forte demande émanant des pays industrialisés où les maladies cardiovasculaires sont un fléau de premier plan.

Tout excès de cholestérol peut se déposer sur les parois des artères et former des plaques graisseuses qui gênent le passage du sang. Il existe un seul cholestérol mais deux systèmes de tranport dans le sang. Le «bon cholestérol» récupère l'excès de cholestérol et le ramène au foie ou il est transformé pour être éliminé, et le «mauvais» qui transporte le cholestérol du foie vers toutes les cellules de l'organisme.

Plusieurs classes de médicaments ont soulevé de grands espoirs, parfois contrariés. Si le torcetrapib augmente le taux de bon cholestérol, il accroît aussi légèrement la pression sanguine, ce qui multiplie le risque d'accident cardiovasculaire contre lequel il était censé lutter.

Avant lui, le groupe allemand Bayer (BAY) avait retiré en 2001 le Baycol après que celui-ci eut été associé à plusieurs décès, jetant alors un doute sur une autre famille prometteuse pour la lutte contre le cholestérol, celle des statines.

Certains analystes précisent toutefois que l'action Pfizer pourra rebondir par la suite car le groupe pharmaceutique dispose de suffisamment d'autres atouts. Ils font référence au cas Merck: le groupe américain a chuté de 27% le 30 septembre 2004 lors du retrait de son anti-inflammatoire Vioxx pour raisons de sécurité, mais l'action a désormais effacé l'intégralité de ses pertes grâce au lancement de nouveaux produits.

Pfizer a maintenu samedi son objectif d'introduire environ six médicaments par an à compter de 2010.

Écrit par : Martine | 05/12/2006

Oui, les articles fleurissent ce matin...
La morale de l'histoire: Pfizer a eu le courage de freiner au bon moment, c'est tout à leur honneur.

Écrit par : lawrence | 05/12/2006

Les commentaires sont fermés.