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« Moi aussi, je peux être romantique. | Page d'accueil | Histoires de chasse. »

18/12/2006

Souvenirs, souvenirs.

medium_sous_cutanees.jpgJe suis de garde ce soir et tout est calme. Cerise sur le gâteau, j’ai retrouvé celui qui a été mon PH pendant 2 ans. Nous avons bien sûr évoqué nos histoires de chasse. Je m’en suis souvenu d’une.

Mon premier choix d’interne, première semaine.

 Je suis aux soins intensifs cardiologiques d’un CHU. « J’hérite » d’un patient connu comme le loup blanc dans le service. C’est un SDF, avec une cardiopathie ischémique sévère. Il a déjà fait X décompensations cardiaques. Il est connu car il déambule nonchalamment dans les couloirs du service en traînant derrière lui sa sonde urinaire et une odeur acre de tabac froid et de crasse. Là, c’est un peu différent, il s’est présenté avec un emphysème sous cutané gigantesque, diffusé sur l’ensemble du tronc. Pour donner une idée, il ressemble à Bibendum. Un peu livré à moi-même, je vais demander un avis au Chef de service de pneumologie, deux étages en dessous. Très intimidé, je rentre dans son bureau et je lui raconte l’histoire. Il me regarde, silencieux puis me dit : « Tu devrais prendre une aiguille à sous-cutanées (les oranges) et lui crever toutes ses bulles ».

Fin de l’entretien.

 

De retour dans mon service, un chef qui passait par là s’est moqué de moi. Il semble, que sans le savoir, j’étais allé demander conseil au pire pneumologue du CHU. Le patient est mort peu après. Avec le temps, je pense qu'il était largement au delà de toute ressource thérapeutique, mais la réponse est restée gravée dans mon esprit.

23:25 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

je n' etais pas le chef de clinique en question, mais je dois dire que percer des bulles d'emphyseme les unes apres les autres, presser l' air pour degofler mecaniquement les bulles est quelque chose qui se fait de maniere tres classique, et je l' ai deja fait! bien evidemment, la recherhce de la breche pleurale ( scanner?) et d' une hypothetique breche tracheobronchique ( post traumatique par exemple) s' impose.. en attendant, a vos aiguilles..

Écrit par : peache | 19/12/2006

histoire de chasse pour hstoire de chasse ...

alors que j'étais interne en acheminant un patient en SMUR dans une grande clinique du sud ouest parisien pour un pneumothorax drainé, celui-ci a eu la "detestable" idée (a ces patients !!) de faire un emphyséme sous cutané qui a comméncé au thorax pour s'étendre au cou puis au visage et au conjonctive .... tout cela lancé a 80 - 90 km / hre sur un peripherique bondé ...

ne sachant pas du tout, mais alors, pas du tout quoi faire, je crois que de ma vie de docteur, ça été l'un des pires moments d'angoisse ...
le patient sentait alors confusément qu'il se passait quelques chose .... nous, l'infirmier aussi inexperimenté que moi, essayons maladroitement de le rasssurer d'un côté et de l'autre complétement paniqué en train de dire au chauffeur ACCELERE MIMICH' ACCELERE !! bon finalement arrivé à bon port avec le bonhomme michelin nous le déposons en réa ..

fin mot de l'histoire, il faut rendre à Cesar ... le réa pneumo qui nous a reçu, tremblant et trempés de sueurs, nous avait dit qu'eventuellement on aurait pu .. dégonfler les bulles avec une aiguille a sous cut' ... comme quoi ...

Écrit par : florenz | 19/12/2006

Excellent!

Ce blog aura au moins permis de réhabiliter dans mon esprit un type que je prends pour un clown depuis novembre 1998 !

Mais, péache, ça ne fait pas un mal de chien de servir ainsi de fakir ? (d'un autre côté, les patients doivent assez souvent être intubés et ventilés...)

En tout cas merci à tous les deux+++

Écrit par : lawrence | 19/12/2006

Oh ben j'aurais appris un truc aujourd'hui! Merci!

Écrit par : shayalone | 20/12/2006

Un souvenir marquant des urgences que ce pauvre camionneur allemand qui s'était crashé sur les routes françaises : multiples fractures et surtout pneumothorax bilatéral, avec emphysème sous-cutané monstrueux , des crépitations jusqu'aux chevilles et un truc curieux : même son sexe pointait au zénith, gonflé comme une baudruche...

Écrit par : bateman | 20/12/2006

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