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15/01/2007

La mort vue par…

Michel Déon.

 

«Depuis quelque temps, il m’arrive de me demander ce que serait la mort en Grèce et de ne plus lui trouver le même néant désespéré. Je regarde les cimetières clos de murs chaulés, piquetés de cyprès, gardés par une chapelle immaculée. Tous sont beaux. Tous dorment sous un ciel divin. Tous regardent la mer. La mort y paraît moins aride, moins brutale. Ce n’est pas possible qu’elle soit ici la chute atroce dans le vide que j’imaginais ailleurs. Quelque chose de cette terre doit retenir prisonnières les âmes. Il ne peut pas être dit que l’on quitte ces rives pour toujours. J’aime à tout le moins croire qu’on les quitte lentement, que les corps pourrissants conservent jusqu’à la dernière poussière un peu d’une âme qui regrette infiniment le sel de la vie…»

 

Michel Déon

« Le balcon de Spetsai » dans les « Pages grecques ».

Editions Gallimard.

21:10 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Déon, de l'académie française comme il est d'sage publicitaire de le rappeler à la Montée du soir "comme tous les autres""tous ceux qui souffrent d'orgueil, s'accroche à l'idée puérile de laisser une trace, et si ce n'est pas le Panthéon, Hamlet ou la IX symphonie, ce sera, au moins une griffure...." à la manière d'Oscar comme une parenté d'humeur entre l'ubac et l'adret de la vie, de la mort: "Le riche parfum des roses embaumait l'atelier et quand la légère brise d'été remuait les arbres du jardin, il venait, par la porte ouverte, une lourde odeur de lilas ou l'arôme plus délicat des aubépines rougissantes (....) Par instants, des vols d'oiseaux projetaient leurs ombres fantastiques sur les hauts rideaux de tussor tiré devant la fenêtre aux larges baies, et produisaient momentanément une sorte d'effet japonais (....) Dans un bourdonnement maussade, des abeilles s'évertuaient à fendre les hautes herbes mûres, et s'obstinaient dans une ronde monotone, autour des urnes dorées et poudreuses d'un chèvrefeuille solitaire ; et leur murmure alourdissait encore une accablante paix. Les bruits confus de Londres arrivaient, pareils aux notes bourdonnantes d'un orgue éloigné."
Wilder ecrit que la littérature est l'orchestration des platitudes..... C'est certainement vrai, mais putain ce que c'est beau !!

Écrit par : Kropotkine | 16/01/2007

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