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19/03/2007

Le mélanome

Il y a quelques semaines, je faisais une vacation hospitalière de döppler.

Alors que je dictais, l’infirmière, qui venait d’installer le patient suivant vient me voir la mine fermée.

« Tu verras, le prochain, c’est horrible… ».

En sachant qu’elle est en chirurgie vasculaire depuis 15 ans, et qu’elle  a probablement tout vu, du pied diabétique à la gangrène, j’étais un peu inquiet. Le service de dermatologie demandait un döppler veineux sous clavier pour éliminer une thrombose profonde chez un patient porteur d’un mélanome métastatique.

En fait, son mélanome et ses métastases cutanées couvraient l’ensemble de son torse : un immense champ martien (l’ensemble de la peau était inflammatoire) couvert de cratères et d’excroissances noirâtres et nécrosées. Un peu comme les moulages en cire  du XIXème que l’on n’ose pas trop montrer dans les musées médicaux de l’Assistance Publique. Mais en vrai, avec un homme dessous. Je lui fais son döppler en me concentrant sur l’écran.

Le patient est un éthylo-tabagique qui a dû laisser évoluer sa maladie.

En fin d’examen il me demande, la voix ferme mais les yeux humides du sevré récent si « on peut vivre longtemps avec ça ».

Que répondre ?

Ponce Pilate.

« Vous devriez le demander aux dermatos. Mon examen est normal, il n’y a pas de phlébite ».

Il remet son T-shirt, et l’infirmière le ramène dans la salle d’attente.

 

 

 

 

 

 

Lapsus corrigé ("je devriez...") le19/03 à 20h49

Commentaires

Woï ça me fait penser au moment de solitude avec les patients quand tu trouves une masse trés supecte chez un patient qui vient pour alteration de l'etat general à qui tu expliques qu'il faut les reconvoquer pour contrôler une image embétante, ça fait en général assez mal, mais que se soit en urgences ou en consultation je ne sais pas si c'est le meilleur endroit pour se lancer dans des trucs chocs ou incertains alors que c'est pas toi qui va ramasser les morceaux à la petite cuillere derrière ...

Écrit par : urgences matin | 19/03/2007

A nous vous pouvez nous le dire : peut-on vivre longtemps avec ça ?

Écrit par : Rosa | 19/03/2007

j'aime assez le lapsus : "je devriez le demander..." c'est dur la médecine

Écrit par : docteur coq | 19/03/2007

T'aurais pas une photo, histoire de voir à quoi ça ressemble ?

Écrit par : Niluje | 19/03/2007

et ouais dur,dur meme réponse pour les jours personnellement difficiles,sinon au feeling selon ce l'on sait du service initial depuis les horribles ne parlant pas aux patients où l on peut
apporter les premières informations jusqu'à la recherche par le malade d'une parole apaisante support d' une dénégation défensive dans le cas contraire, jouons à l' ouverture:
qu'est ce que l on vous a dit ? qu' en pensez vous ?

Écrit par : doudou | 19/03/2007

"A nous vous pouvez nous le dire : peut-on vivre longtemps avec ça ?"

A Rosa: il n'en sait rien ce n'est qu'un plombier, ne l'oublions pas! :D (okay je retourne bosser l'ENC...)

Écrit par : LL | 19/03/2007

>LL: ouarff
>docteur coq: en effet, beau lapsus révélateur! Je l'ai corrigé car ça fait un peu désordre...

Écrit par : lawrence | 19/03/2007

Je suis de très nombreux mélanomes; et malheureusement je ne suis pas sûre que sa situation vienne du fait qu'il est "laissé évoluer" sa maladie. Le mélanome donne assez fréquemment des métastases cutanées, qui peuvent être florides dans certains cas. Et malheureusement les traitements sont peu efficaces! Bref ce n'est pas gai...

Écrit par : zoe | 19/03/2007

>Zoe: mais en combien de temps ce processus peut couvrir tout le torse? Quelques semaines?

Écrit par : lawrence | 20/03/2007

La cardiologie est à la plomberie ce que la dermatologie est au ravalement de façades? Hum.. il est bien plus intéressant (sur un plan financier) de combler des fissures aux botox que de faire de la prévention du mélanome... Humour noir dans le contexte, j'en conviens.

Écrit par : mamzelleallo | 20/03/2007

Il est difficile de répondre, mais il existe des formes florides évoluant en qq semaines (ou qq mois, très variables selon les patients)...J'ai eu une seule fois le cas que tu décris, c'était vraiment affreux...et nous étions complètement impuissants...

Écrit par : zoe | 20/03/2007

C'est vraiment instructif de fréquenter un blogue de médecins : au moins je saurai comment je suis considérée dans les coulisses.
Je crois que je vais retourner à mes chères études.

Écrit par : Rosa | 21/03/2007

Elle n'a pas tort, Rosa... qui a vu sa question complètement éludée ^^

Écrit par : Becky Wincky | 21/03/2007

> Rosa et Becky Wincky: pardon, c'est vrai que j'ai un peu perdu le fil des commentaires...

C'est aussi vrai que quand on commence à parler "boutique", on oublie un peu de répondre à des questions simples mais pourtant fondamentales.

Je pense que zoe ne va pas me contredire, même si mes connaissances théoriques sont lointaines (merci LL de me le rappeler!), si je réponds non.

Écrit par : lawrence | 21/03/2007

Les commentaires sont fermés.