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« Une époque se termine. | Page d'accueil | Bonne question, mais réponse récente. »

21/03/2007

Le point de bascule.

Ce matin, döppler systématique chez un diabétique de 75 ans.

Il est aveugle à cause d’un glaucome.

Sa fille l’accompagne et m’aide à l’installer.

 

Döppler des TSAO : pas de problème.

Aorte : pas de problème.

Je cherche les iliaques. Je croise la route, comme bien souvent, de la vessie qui est pleine.

Je vois alors une masse tissulaire qui a vraiment une sale tête, d’un peu plus de 50 mm, se développant aux dépens des tissus péri-vésicaux et qui s’avance comme une péninsule dans la vessie.

 

Je demande au patient si il a des problèmes de vessie et s’il urine rouge.

 

« Non, pas de problème, et je ne me vois pas uriner. Pourquoi ?

Euh, ah oui. Non, pour rien. ».


Membres inférieurs : pas de problème.


Je dicte mon compte rendu en précisant qu’il faut réaliser d’autres examens (je suis bien entendu incapable d’analyser une masse vésicale).

 
Cancer de la prostate ou de la vessie à un stade avancé ? Je fais un signe discret à sa fille pour lui dire ce que je pense avoir trouvé.

 

La vie de son père vient de basculer.

Commentaires

ou volumineux adénome de prostate ?

Écrit par : bateman | 21/03/2007

>bateman: je ne crois pas trop, malheureusement. Une image de grande taille, compacte, un peu granitée, très anfractueuse, avec une rupture des couches musculaires de la vessie.

Écrit par : lawrence | 21/03/2007

Hum... je viens d'apprendre la question sur les tumeurs de la vessie...

Écrit par : Sevi | 22/03/2007

situation ordinaire mais le titre point de bascule me rend logorrhéique: déja trois axes:
-penser, rechercher le pdb de la première anomalie physico-chimique perturbant l homéostasie présumée parfaite jusqu à la maladie et nous arrivons toujours tellement plus tard
-pdb tellement impressionnant pour les patients de notre pouvoir de nomination:j'étais mal foutu, la parole médicale me transforme ici immédiatement en cancéreux avancé
-pdb de la pratique médicale :la gestion des incidentalomes me semble devoir devenir un des problèmes les plus pénibles des cas complexes: quand le premier responsable du patient sort son gourdin,on y arrive sinon bonjour les dégats
mes jeudis sont très penibles excusez moi..

Écrit par : doudou | 22/03/2007

C'est vrai que l'incidentalome introduit une variable totalement aléatoire dans la relation médecin-malade.

On avait en quelque sorte rationalisé la démarche diagnostique, à tel point que certains patients viennent avec une idée préconçue de ce que l'on va leur faire. D’autres s’attendent plus ou moins au diagnostic.

Cette connaissance médicale aurait du rassurer avec le temps.

Mais la surprise (parfois mauvaise, parfois bonne quand on arrive à temps) provient de là où on l’attendait le moins, c'est-à-dire de la multiplication des examens para-cliniques.

Je comprends la peur renouvellée du patient : « Qu'est ce qu’il va encore me trouver ? ».
Je vais voir le médecin avec un diabète, et je ressors avec un cancer pelvien avancé.

Écrit par : lawrence | 23/03/2007

Je trouve plutôt rassurant de savoir que les spécialistes ne se concentrent pas sur leur domaine.
Il était fumeur ?

Écrit par : Esculape | 23/03/2007

Et je ne peux m'empêcher de songer à un examinateur peu scrupuleux, pressé par le le rendez-vous suivant déjà en retard, faisant l'économie du temps nécessaire a) à examiner cette vessie bizarre au lieu de passer directement à la suite et b) à expliquer posément la situation à la fille.
(parce que je ne te vois pas faire "voilà c'est tout ça fera xxx euros et faites quelque chose pour la vessie, elle craint...")

Écrit par : Jacques | 23/03/2007

>Esculape: ancien gros fumeur. C'est la question que j'ai posée.
>Jacques: c'est le minimum, et ça ne prend pas beaucoup plus de temps

Écrit par : lawrence | 23/03/2007

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