« Une dernière sur Sarko. | Page d'accueil | Fatigué... »
25/04/2007
Les choses sont claires.
J'ai survolé (pas trop de temps en ce moment) un article (ici en PDF) du dernier numéro de PLoS Medicine .
Il s’intéresse à la façon dont les visiteurs médicaux (VM) font de nous des amis, dans le but de mieux prescrire leurs produits.
L’article, assez factuel est entrecoupé de petites phrases et aphorismes d’un VM « repenti ».
Celle que je préfère est la suivante :
During training, I was told, when you’re out to dinner with a doctor, “The physician is eating with a friend. You are eating with a client.”
—Shahram Ahari
Je me suis rappelé de certains repas « conviviaux »...
Un peu plus tard, je ferai une note dessus, si son intérêt se confirme.
Dans le même numéro, on trouve un article (et son éditorial) assez effrayant sur les conditions dans lesquelles se déroulent les exécutions par voie médicamenteuse aux Etats-Unis.
06:55 Publié dans Prescrire en conscience | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Cet article est d'ailleurs commenté dans USA Today (édition du 24/4). C'est assez atterrant en effet.
Écrit par : Jacques | 25/04/2007
Je suis d'accord avec toi.
Aussi les VM commencent souvent par :" alors ces vacances, c'étaient commet? etc etc"......même si tu n'as pas pris de vacances....
De plus les VM souvent présente bien Petites blondes très sexy ou beux gosses ténébreux...
Leur métier est basé sur le relationnel, il faut l'accepter , je pense.
A nous et à notre intelligence pour ne pas tomber dans le copinage mais à nous de faire la distinction entre un bon produit et une ...merde!
Dans mon bureau, j'ai des tonnes de stylos, de posters de gadgets publicitaires, je suis souvent invité à des repas (ce qui me permet de rencontrer des confrères, de parler de nos difficultés, mais aussi de peaufiner mes réseaux de soins (et finalement c'est tout bénéfice pour mesz patients!!!), mais je ne reste un prescripteur éclairé!
Sans les relations avec les labos, on aurait moins de Formations (FMC EPU) organisées et gratuites, on aurait moins de relationnels avec les hospitaliers, les specialistes , avec nos confrères, on aurait moins accès aux nouveautés de traitements...
Il faut arreter de voir le mal partout et puis si apres 10 ans d'etudes on arrive pas à se repérer ...c'est grave!
Je ne suis pas pro-labo mais , je pense qu'ils sont tres utiles et on un role à jouer dans la bonne marche du système de soin.
A bientot
MJ
Écrit par : Docteur Mailler | 25/04/2007
je suis bien content parce que c'est un truc que je pense depuis longtemps, c'est d'ailleurs ce que j'avais dit sur un commentaire chez le dr coq ... (http://docteur-coq.over-blog.com/article-6313535.html) ...
pour moi c'est le truc le plus genial et le plus pervers que les commerciaux ont inventé ... devenir le pote de ton client ...est ce que tu peux refuser à un mec qui devient petit à petit ton ami aprés une longue pratique de soirées passées ensemble, qui vient te voir parce qu'il n'a pas tenu ses objectifs et qui te demande de prescrire son medoc alors que ça ne change presque rien pour toi ?...
Écrit par : urgences matin | 25/04/2007
J'ai eu un exemple hier.
Un patient connu pour une insuffisance cardiaque vient en consultation pour une décompensation.
Je regarde le traitement: l'antidiabétique qu'il prend est formellement contre-indiqué en cas d'insuffisance cardiaque. C’est un produit assez récent et qui a bénéficié d’un battage marketing intense (la DCI se termine par –tazone…).
Je suis certain que le médecin prescripteur s’est vu présenter 20 fois cette molécule, sans que ses contre-indications aient été évoquées.
« A cet égard, la revue Prescrire estime que, lors de 74 % des visites médicales, les effets indésirables du produit sont passés sous silence et que les contre-indications et interactions médicamenteuses ne sont évoquées que lorsque le médecin pose la question, c’est-à-dire dans 76 % des cas. Ces résultats sont obtenus à partir du témoignage d’un réseau de médecins volontaires auprès de la revue. »
"Les conditions de mise sur le marché et de suivi des médicaments - Médicament : restaurer la confiance". Rapport sénatorial déposé le 8 juin 2006.
Écrit par : lawrence | 26/04/2007
Les commentaires sont fermés.