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05/06/2007

La tentation du pire.

Ceux qui travaillent en cabinet le savent, on prend souvent quelques libertés avec les recommandations pour simplifier la prise en charge de patients qui veulent rester ambulatoire.

Ainsi, le cas le plus typique : le casse-tête terrible pour le cardiologue qui désire mettre en place un relais calciparine/AVK en ville.

Il faut trouver une IDE qui vienne à domicile toutes les 8 heures, prévoir des prélèvements réguliers dans un laboratoire d’analyses médicales, et arrêter la calciparine en temps et en heures, puis, last but not least, surveiller l’INR qui est toujours un peu capricieux au début.

Pour compliquer le tout, le patient n’est parfois pas du tout ambulatoire et/ou peu inspiré par les Dieux.

 

Prenons le cas de la prévention du risque thrombo-embolique dans la fibrillation auriculaire.

Bien qu'hostile à l’emploi des HBPM dans cette indication, je l’utilise parfois en ville. Sachant qu’aucune HBPM n’a d’AMM idoine, que se passerait-il en cas de soucis médico-légal ?

Probablement le pire.

 

Un stade au dessus : ne pas faire de relais, et débuter directement les AVK, sans héparine. Je crois l’avoir fait une seule fois en me disant que de toute façon, le patient était déjà en ACFA longtemps avant sa consultation.

On trouve toujours une foule de mauvaises raisons, souvent liées au confort du patient, d’ailleurs.

 

Et bien, je ne ferai plus ni l’un, ni l’autre.

La MACSF qui m’assure, comme tant d’autres nous envoie régulièrement le résumé de décisions de justice rendues dans le domaine médical.

En 1999, un cardiologue n’a pas fait de relais et a débuté les AVK sans héparinothérapie. Le patient fait un AVC 19 heures après la consultation.

Bilan des courses: aphasie et épilepsie résiduelles, et 167596 euros d’indemnisation.

 

Conclusion : le manque de rigueur nuit gravement à la santé du patient et au porte-monnaie du médecin.

13:03 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Mmmh
Heureusement moi mes patients ils sont en PAPIERS (lol) !

Tous les soirs y en a un ou deux qui sort avec des séquelles de ma consultation...mais j'ai pas pb ^^

Écrit par : Serillo | 05/06/2007

j'ai eu la meme frayeur en pire devant mes pratiques ,le problème est toujours au niveau de l' expert qui n'a jamais vu un patient en urgence après l'heure de fermeture des pharmacies, qui ignore la recherche problèmatique des infirmières libérales qui refusent largement les nouveaux patients....trois fois aujourdhui comment écrire avec force dans un dossier qui pourra aller au tribunal que le patient est beaucoup trop" fou " pour avoir des avk et alors pourquoi prescrire une héparine avant l'aspirine ? moralité zen toujours expliquer tres précisèment au patient,à sa famille ,au généraliste nos choix thérapeutiques :s'ils ne comprennent pas ils se souviendront peut etre que nous leur avons parlé longuement et gentiment avant de nous assigner !

Écrit par : doudou | 05/06/2007

Peut être faudrait-il revoir votre hostilité vis à vis des HBPM ;)
Pas facile de jongler avec les recommandations sur papier et parfois la pratique...

Écrit par : Picorna | 06/06/2007

je suis partant pour un grand débat philosophicothérapeutique: pourquoi un cardiologue ne peut pas aimer les hbpm meme s'il est un grand adepte de l'EBM ! mais après les vacances
de notre blogueur préféré

Écrit par : doudou | 06/06/2007

Les commentaires sont fermés.