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15/08/2007
Borobudur (3).
La construction et la redécouverte (ou pour parler « bouddhique », la naissance et la renaissance).
Le Borobudur a été édifié à Java avec une pierre volcanique nommée andésite.
C’est tout ce que l’on sait de certain, tout le reste n’est que conjecture.
On n’a en effet retrouvé que très peu de documents qui relatent son existence, et encore moins sa construction.
Il aurait été édifié par une dynastie royale locale, les Shailendra entre 760 et 850 de notre ère.
Sa structure et son usage ne sont pas clairs : parcours initiatique, gigantesque stupa, lieu de pèlerinage, satisfecit de la dynastie régnante, monument à la gloire du bouddhisme dans une région ou le brahmanisme était encore vivace... Le mystère reste entier, là aussi.
Plan du Borobudur en "Mandala" avec de l'extérieur vers l'intérieur: le soubassement et 4 galleries en vert, les 3 terrasses des stupas en jaune et enfin le stupa central en rose.
Coupe du monument avec notamment le soubassement ("encasement base") et la base cachée("hidden foot")
Son nom même, « Borobudur » est d’origine incertaine, et source de dizaines de conjectures.
Sa taille l’est aussi, car sa structure a été profondément remaniée par les tremblements de terre et les glissements de terrains.
Dans l’état actuel des choses, il mesure 123 m dans sa direction N/S, 117 dans sa direction E/O si l’on excepte la terrasse de terre battue qui l’entoure. Sa hauteur totale est environ de 30 m.
Entre son édification et 1814, date de sa redécouverte par Sir Stamford Raffles, nous ne savons rien.
Java passe à la fin du XIXème sous domination hollandaise, et ce sont ces derniers qui vont publier les travaux princeps sur le monument.
Malheureusement pour nous, eux aussi, comme les mots sanskrits, ont des noms imprononçables et non mémorisables (est-ce vraiment un hasard ?).
Cette fin du XIX coïncide avec le développement de la photographie, et l’étude du Borobudur sera un des premières à bénéficier de cette nouvelle technique.
Ainsi, ce beau cliché pris par Isidore van Kinsbergen en 1873.
Entre 1926 et 1931, N.J. Krom et Th. Van Erp vont répertorier et photographier les 2500 mètres de sculptures et de bas reliefs. Ils seront à l’origine de la nomenclature « Krom et Van Erp » qui permettra de classer chaque panneau sculpté avec précision dans ce dédale de pierre.
De 1975 à octobre1982, des travaux pharaoniques de conservation vont être menés par le gouvernement indonésien et l’UNESCO. En effet, le monument, fragilisé par les infiltrations et le passage du temps menaçait de s’effondrer sous son propre poids.
Depuis 1814, les différents sondages et travaux de conservation vont permettre de faire quelques découvertes assez troublantes, mais nous n’allons en considérer que deux.
La première, la fameuse « base cachée » a été faite en 1885 par Ijzerman.
Alors qu’il faisait déplacer des pierres du soubassement du monument, il mit à jour 160 panneaux sculptés, dont certains encore inachevés. Il les photographia et reconstruisit le soubassement à l’identique. Au cours de la campagne 1975-1982, ces panneaux furent à nouveau dégagés. On se demanda alors si il fallait les laisser au jour. Des considérations financières, architecturales (le soubassement entoure le monument proprement dit et lutte contre son affaissement), et aussi religieuses (on le verra plus tard) ont fait que les archéologues ont préféré le recouvrir de nouveau, à l’exception de 5 panneaux.
Cliché pris en 1885 montrant l'excavation faite par Ijzerman dans le soubassement et surtout la base cachée avec ses panneaux sculptés.
La seconde, faite dans les années 1950 par un architecte japonais, Chihara Daigoro est le socle d’un gigantesque stupa qui aurait dû occuper la place des trois derniers niveaux circulaires du monument actuel. Ce stupa aurait eu une hauteur et un diamètre de 50 m. On pense que les concepteurs ont été obligé de modifier leur projet initial à cause du risque présumé d’affaissement, ou à la suite de défauts structurels apparus en cours de construction.
Le problème de l’interprétation du Borobudur est que nous ne pouvons nous reposer que sur des conjectures et qu’en plus, personne ne sait si il faut prendre en compte ces deux derniers éléments architecturaux : la base qui est cachée, et le stupa qui n’a pas été réalisé.
Prochaine note : une tentative d’interprétation avec, contrairement à celle-ci, plein de mots sanskrits bien longs et compliqués.
Vous voulez dès à présent jeter un coup d'oeil au monument, sans attendre la fin ? Pas besoin de prophylaxie anti paludéenne, ni de sauter dans un avion, ça se passe ici.
09:10 Publié dans Divers et variés | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Mais il est merveilleux ce site de visites en images panoramiques ! Merci. J'ai pu visiter Fontainebleau sans prophylaxie anti paludéenne, c'est quand même formidable.
Écrit par : hoplàlavoilà | 15/08/2007
Oui, ce site est superbe.
On y trouve notamment le plus bel endroit du monde:
http://www.world-heritage-tour.org/europe/fr/lyon/map.html
En toute objectivité!
Écrit par : lawrence | 15/08/2007
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