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15/08/2007

Borobudur (4).

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Dernière partie, ou nous allons nous mettre à la place d’un pèlerin bouddhiste de l’an 800 qui arrive au pied du monument.

 

Le pèlerin qui arrive sur la terrasse en terre battue se retrouve devant cette masse énorme hérissée de Bouddhas et de stupas. Il ne voit pas les dernières terrasses, qui font partie, comme on va le voir, du monde sans forme, le monde du divin.

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Voit-il la base cachée ?

Mystère, car personne ne sait si elle lui a été accessible et si le soubassement a été édifié en même temps que la construction ou un peu plus tard.

 

C’est bien dommage en tout cas si il n’a pas pu l’admirer, car les 160 panneaux de cette base représentent le monde dans lequel l’immense majorité des êtres vivants évoluent, excepté quelques « boddhis » himalayens, c'est-à-dire le « Kāmādhātu », le monde des désirs.

Ce monde des désirs est rythmé par le samsāra (le cycle infini des renaissances) et le karma, dont nous avons déjà parlé.

Chacune de nos actions négatives nous fait descendre d’un cran alors que nos actions positives nous font espérer renaître dans une vie meilleure.

Petit exemple pratique.

Les deux images dessous sont la partie droite (première image) puis la partie gauche (image inférieure) d’un même panneau (panneau O21 selon la classification de Krom et Van Erp).

Les panneaux se lisent de droite à gauche.

 

 

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Qu’illustre ce panneau O21 : la médisance conduit à la laideur (c’est vrai que le groupe de gauche est particulièrement laid. Merde, je vais me réincarner encore plus laid….).

Autre exemple, même principe, le panneau O18 : les soins prodigués aux malades donnent vigueur et santé (exemple pas vraiment pris au hasard).

 

 

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Certains pensent que cette base cachée l’a été sciemment, car justement, ceux qui font ce pèlerinage ont déjà dépassé ce stade.

Débat complexe et filandreux dans lequel je ne rentrerais pas.

 

Le pèlerin monte l’escalier et prend la première à droite afin de suivre la première galerie. L’ascension initiatique ne se fait qu’en gardant constamment le monument à sa main droite.

Il rentre alors dans le Rûpadhātu ou "monde des formes", qui comporte donc 4 galeries.

Je n’ai pas vraiment compris la subtilité de la progression de la première galerie à la quatrième. On y apprend que la réalité n’est pas celle que l’on croit, qu’elle est en fait multiple. En gros, « la vérité est ailleurs ». La quatrième galerie est celle ou le pèlerin arrive au niveau supérieur de compréhension de ce monde des formes.

Avant d’aller plus loin, attardons-nous un instant sur la première galerie.

 

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Comme vous pouvez donc le remarquer sur cette image, cette femme n’a rien compris aux explications. Tant pis pour elle, elle n’ira pas au Nirvana. Par contre vous pouvez vous rendre compte que le pèlerin est totalement coupé du reste du monde par de hautes balustrades, elles aussi décorées. Il ne peut que s’abîmer dans la contemplation des fresques.

 

Arrivé à la fin de sa circonvolution autour de la quatrième galerie, le pèlerin va traverser une porte gardée par un « Kāla ».

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Traverser n’est pas le terme, c’est plutôt être avalé, puisque la porte n’est rien d’autre que la bouche immense d’un Kāla, monstre mythique dont on aperçoit le maxillaire supérieur sur le linteau. Le maxillaire inférieur est donc sous les pieds du pèlerin intimidé.

Par ailleurs, les pieddroits de ces portes sont décorés par un autre monstre, le makara, mi crocodile, mi tapir (le mélange est curieux) qui recrache des richesses, invitant les pèlerins à faire de même.

 

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Après avoir été avalé par le Kāla, le pèlerin va renaître et pénétrer dans le dernier des mondes, celui du « sans forme » ou Arûpadhātu.

 

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Ici, les formes se dissolvent, les murs tombent et le pèlerin découvre à ses pieds un magnifique panorama.

 
 

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Mais l’ascension vers la vacuité totale n’est pas terminée.

Il reste encore 3 terrasses comportant 72 stupas. On n’y voit plus aucune fresque.

La forme des terrasses n’est pas parfaitement circulaire, elle se situe entre le carré et le cercle parfait.

Le carré représente le monde terrestre, dédié aux humains (c’est le vêtement du Bouddha plié en carré, souvenez vous), et le cercle parfait le monde divin (le bol d’offandes renversé)

Chaque stupa et ajouré et renferme un Bouddha Vairochana. Certains sont éventrés et permettent de voir le Bouddha dans sa totalité.

 

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Mais ce n’est pas là que réside la spiritualité.

Les stupas sont donc ajourés, mais les ouvertures losangiques et nombreuses au niveau des deux premières terrasses deviennent carrées et moins nombreuses à la troisième.

Plus le pèlerin progresse dans sans monde sans forme, moins il voit le Bouddha qui le guidait jusqu’à présent. Cela pour faire comprendre au pèlerin ce qu’est la vacuité ou Śūnyatā. Le stupa central, parfaitement circulaire, but du pèlerinage ne montre aucune ouverture, et par ailleurs, il est vide. L'axe qui passe par ce stupa (le bâton de pèlerin de Bouddha) est l'axe autour duquel tourne le monde bouddhique.

Arrivé là, proche de l'axe du monde, le pèlerin a atteint la Śūnyatā.

 

Et nous aussi, car cette série de notes est achevée.

Commentaires

Wouah, moi je veux y aller!

Écrit par : shayalone | 17/08/2007

Je n'avais pas encore pris la peine de lire ces notes. Je viens de le faire d'une traite....
C'est fort intéressant, bien simplifié pour le commun des mortels dont je suis. Et les liens pour compléter... parfaits.
Merci de nous avoir fait partager celà !

Écrit par : anita | 17/08/2007

Les commentaires sont fermés.