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18/11/2007

Deuxième journée Néthique (2).

Les plus observateurs d’entre vous doivent se demander pourquoi je postule à une certification pour « Grange Blanche » alors que je critique sans cesse celle que l’on m’impose à la clinique.

 

Pour ceux qui n’avaient rien remarqué, ce n’est pas grave, vous ne loupez rien d’essentiel. Rendormez vous.

 

Pour les autres, la suite arrive.

 

La certification de la clinique a sa propre logique qu’il ne m’appartient pas de juger, mais ce qui me fait bondir est la logorrhée médico-technocratique qui l’entoure.

A quoi peut-elle bien servir ?

A mon avis, à faire croire aux gens qui l’utilisent qu’ils sont importants. Cela fonctionne très bien, puisque tout le monde leur emboîte le pas pour se faire bien voir, ou pour avoir l’impression qu’ils sont importants, eux aussi, ou peut-être plus simplement pour le faire croire aux autres.

Chaque réunion me rappelle furieusement le conte l’Andersen : « Les habits neufs de l’empereur ».

Comme tout le monde a une famille à nourrir (moi y compris), personne n’ose crier comme le petit enfant « Mais il n’a pas d’habit du tout ! ».

 

Les choses sont un peu différentes pour l’éventuelle certification de Grange Blanche.

Nous allons partir du principe que le web x.0, et  les maintenant désuets blogs sont « importants ». Bon, c’est discutable, mais faisons comme si.

 

Parlons maintenant de déontologie.

Ce mot, à l’origine de la conférence d’hier agite très régulièrement la blogsphère.

Un blogueur peut-il tirer des revenus de son blog, peut-il faire des « publi-reportages » en échange d’avantages financiers ou en nature sans perdre sa « crédibilité », et sans manipuler ses lecteurs ?

Si vous voulez obtenir une belle éruption volcanique de notes ou de commentaires dans un blog, posez cette question.

Mais l’enjeu est de taille : pour le blogueur, le dernier N.k.a, le dernier S.ms.ng, ou des sous et l’immense satisfaction de se croire important, et pour la société commerciale une belle publicité à moindres frais (le fameux buzz).

 

Imaginez maintenant tout cela transposé dans le domaine de la santé.

Au lieu d’un buzz sur un portable, un buzz sur des boites de médicaments ou des produits financiers liés à la santé.

Ca fait un petit peu plus peur, d’autant plus qu’il n’existe à ma connaissance aucune barrière réglementaire bien nette.

Dans une certaine mesure, en temps que médecin, j’ai des contraintes ordinales et réglementaires que je respecte dans le sens ou tout ce que j’écris est parfaitement anonyme. J’assume parfaitement d’être un peu « limite » parfois. Mais un auteur non contraint pourrait en théorie aller bien plus loin, notamment motivé par des avantages financiers ou en nature.

Par ailleurs, il est très simple à une société commerciale de créer à volonté des blogs publicitaires plus ou moins masqués.

 

Science-fiction ?

Anticipation ?

 

Il y a quelques mois, j’ai été contacté (comme d’autres blogueurs s’intéressant au domaine de la santé) par une grande compagnie d’assurance afin de faire migrer mon blog sur leur plateforme. J’avais l’assurance de garder le contrôle total du contenu éditorial de « Grange Blanche », et je pouvais bénéficier de leur plateforme « novatrice ». Bien entendu, tout cela en échange de ma petite audience.

Le lancement s’est fait lors d’une soirée probablement très web x.0 et très « nous sommes les maîtres du monde ».

J’ai poliment décliné.

Par curiosité, je suis allé voir cette plateforme il y a quelques jours.

Six blogs y sont hébergés.

Le logo et le nom de la société sont assez présents sur la page d’accueil de la plateforme, puis bien plus discrets lorsque l’on rentre dans les blogs proprement dits.

Cette plateforme n’est qu’un élément d’un site de prévention bien plus vaste qui est adossé à celui de l’assureur.

Je ne suis pas particulièrement opposé à ce genre d’initiatives, si elles permettent de faire passer les messages de prévention, et surtout si il est parfaitement clair que ces messages sont financés directement ou indirectement par un organisme commercial parfaitement identifié.

 

Bien évidemment, vous pouvez imaginer sans peine les dérapages qui pourraient se produire en cas de promotion plus ou moins déguisée, directe ou indirecte via des campagnes de prévention, d’une molécule ou d’un dispositif médical par une société qui les commercialise.

 

L’objet de la certification à laquelle j’ai postulée est justement d’annoncer clairement aux visiteurs que le blog ou le site certifié respecte des règles de transparence précises.

 

Une sorte de code de bonne conduite, en somme.

 

J’ai donc un peu modifié « Grange Blanche » pour rentrer dans les critères de cette certification. Les rares modifications que j’ai eu à faire pour passer l’examen initial m’ont déjà rassuré sur ma ligne éditoriale.

« Grange Blanche » sera ensuite visité et audité par des membres du comité de certification. Ils me feront alors part de leurs conclusions et de leurs éventuelles recommandations si tout ne cadre pas parfaitement à leurs exigences.

L’intérêt pour moi est double.

Premièrement, annoncer clairement à mes visiteurs que ma démarche est transparente.

Deuxièmement, en cas de certification, participer à la diffusion de ce code de bonne conduite.

 

En cas de succès, de recommandations ou d’échec, je vous tiendrais au courant.

Pour l’instant, vous le comprenez bien, je préfère rester discret.

11:13 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

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