Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Elever le niveau. | Page d'accueil | Le duo des fleurs »

28/09/2008

Les Buddenbrooks

Ce roman de Thomas Mann m’avait vraiment impressionné.

Il raconte la grandeur d’une famille de Lübeck qui atteint un sommet avec l’élection de Thomas au poste de sénateur, juste avant une chute brutale puisque Hanno, son fils, le dernier des Buddenbrooks, va mourir dans la misère.

Je n’ai pas encore lu « Le Guépard » de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, mais j’en imagine les grandes lignes.

 

La famille de mon épouse a eu un peu la même trajectoire: grandeur et décadence vertigineuses.

Nous avons rencontré samedi des cousins adorables qui nous ont donné quelques clichés datant de la fin du XIXème et ont comblé quelques lacunes.

 

Tout un monde inimaginable et disparu s’est alors étalé devant nos yeux.

Un monde alors à deux doigts du précipice, mais qui n’en avait absolument aucune conscience. Un monde où une première communion en 1895 a déplacé rien moins qu’un Cardinal et deux Evêques. Mais aussi un monde où les premiers communiants n’apparaissent qu’à peine sur les photos de leur cérémonie, l'apparat social prenant le pas. Un monde, en effet, où les enfants devaient porter des corsets thoraciques avec mentonnière si ils ne se tenaient pas droits à table. Un monde, enfin où ces mêmes enfants étaient terrorisés devant la vitrine qui contenait la relique la plus réverée du Château: un pan de la chemise ensanglantée de Louis XVI.

 

Ce panorama m’a laissé sans voix.

Je vous le laisse découvrir:

Photobucket

Incroyable cliché, non ? Le lion soutient des armoiries de la famille. (non datée).

 

Photobucket

La procession de la première communion passe devant les fermiers endimanchés de Monsieur le Duc. (1895)

 

Photobucket

Remarquez la mendiante en sabots, au pied des marches du Château. (1895)

 

Photobucket

Agrandissement de la précédente.

 

Photobucket

L'arrière grand père de mon épouse, le Duc, est assis à l'extrême gauche. La Duchesse est la seule femme assise (non datée)

 

Photobucket

Le cardinal, au milieu, je présume. (non datée, peut-être 1895)

 

Photobucket

Agrandissement de la précédente.

Commentaires

ces photos sont exceptionnelles !
merci !

Écrit par : zeclarr | 28/09/2008

Cela me rappelle la tragedie des Romanoffs qui eux non plus n avaient pas vu le danger venir et ont fini massacre, meme si les photos sont exceptionnelles selon Zeclarr, celle qui m a frappee est celle de la mendiante, sa descendance aura eu grace a des bouleversements socio economiques , la chance d une vie non seulement meilleure mais surtout digne. Les regimes repressifs benis par l eglise ne sont regrettes que par des attardes integristes.

Écrit par : therese Priest | 29/09/2008

C'est édifiant, en effet ! Merci pour ces phoos. Je n'arrive plus à me concentrer sur mon travail. Mais qu'est devenue la mendiante ? Y a-t-il des écrits (tes cousins pourront-ils t'en dire plus ???) et le domaine dans quelles mains est-il passé ?

Écrit par : Elise | 29/09/2008

Je ne pense pas que quelqu'un sache ce que cette mendiante "méritante" (je pense qu'elle fait partie intégrante de la "mise en scène") ou ses descendants sont devenus.

Dans le milieu des années 30, tout était "compté, compté, pesé, et divisé".
La faute à pleins de facteurs internes et externes à la famille...

Écrit par : lawrence | 29/09/2008

photos très intéressantes pour la réflexion :bon exemple de ce qu'un historien pouvait appeler la persistance de l'ancien régime dans les débuts de la république,ses personnages nous semblent totalement étrangers mais ils nous sont bien connus de la duchesse de Guermantes à Raboliot ,les plus pauvres comme toujours ne laissent pas de témoignage surtout comme ici dans les zones de grande tenure,après deux guerres mondiales l'industrialisation l'exode rural massif notre paysage a totalement changé mais il nous demeure proche par le souvenir des générations intermédiaires : j'ai croisé quelques années mon arrière grand père qui à la meme époque des années 1890 quittait difficilement la ferme pour le village ce qui est le geste initial de l'ascension sociale familiale...
le Guépard est une lecture très recommandable indépendamment du film magnifique,plein d'autres auteurs italiens sur la disparition du monde rural sujet à mon avis mieux traité qu'en france, l'histoire de la noblesse moderne est un autre débat mais plus de sociologie

Écrit par : doudou | 29/09/2008

Quelle belle preuve en images, si besoin en était, que la religion est une contruction purement sociale.
La religiosité est du ressort de chacun, la religion est sociale.

Vive la république et vive l'Europe!

Écrit par : xavier | 30/09/2008

Extraordinaires photos! Quelle débauche de signes du prestige et du respect des traditions! Quelle étiquette! Quel miroir social! Et que de séminaristes! On aimerait en savoir plus sur la grandeur et décadence de cette famille...
Il y a certainement de quoi faire un livre (pour un historien ou un romancier).
C'est la première fois que je commente sur votre blog, que je lis avec beaucoup d'intérêt (en décrochant lorsque c'est trop médicalement technique, malgré tout!)

Écrit par : anne | 01/10/2008

Les commentaires sont fermés.