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12/02/2006

African scam

J'adore l'Afrique et ses escroqueries un peu simpliste.

Ne riez pas, des centaines de gogos se font avoir chaque année.

J'ai reçu le scam suivant hier:

   

 

       

"Kevin Mama Abidjan(Cote D'Ivoire). TELL:22507177275 E-mail:kevin_mama9@yahoo.ca Bonjour, Je viens par la présente solliciter de votre haute bienveillance, une assistance de grande importance. Je me nomme Monsieur Kevin Mama je suis le fils de feu Dr.DONATUS Mama ex Directeur des Mines de la république de Sierra-Leone. Mon père était assassiné par des rebelles de Sam Bockary lors d'une visite sur un site d'exploitation d'or et de diamant situé à 230 KM de FREETOWN,la capitale de notre pays. Après le décès de notre père,la vie est devenue très difficile pour nous,car nous étions constamment menacé par les rebelles.Compte tenu de cette situation difficile, ma mère s'est arrangée avec un des meilleurs amis de mon défunt père pour nous faire quitter le pays. Ma mère a donc pris sur elle tous les biens de mon père qui étaient dans son coffre fort qui est une caisse mettalique et tous ses documents importants qu'elle a emmené avec moi en Côte d'Ivoire . Nous sommes présentement en Côte d'Ivoire avec des biens y compris la somme de 12 millions des dollar Américains.Comme nous ne connaissons personne en Côte d'Ivoire,ma mère a décidé de déposer cette caisse metallique dans une compagnie privée de sécurité de la place afin de les sauvegarder et protéger cette importante somme d'argent que nous ne pouvons garder sur nous à l'hôtel. Compte tenu du climat politique instable en Cote D'Ivoire et que notre famille est très connue dans la sous région, ma mère a décidé de chercher un partenaire afin d'investir cette somme hors du continent dans des domaines rentables,c'est donc la raison pour laquelle nous venons vers vous pour solliciter votre assistance et nous aider à investir dans votre pays. La meilleure méthode pour conclu cette transaction vue la tention politique en cote d'Ivoire, sera d'expédier les fonds dans un autre pays comme le votre . Dès l'arrivée de ces fonds dans votre pays, vous allez les récupérer et les sauvegarder et engager les démarches pour nous aider à venir nous intaller dans votre pays. Nous avons prevu pour vous 15 % du montant total des biens. Répondez-moi le plus tôt possible. QUE DIEU VOUS GARDE. SINCEREMENT,

Kevin Mama.

 

   

Pour les anglophones, je conseille de lire le scam "Mupesa Solomon" en bas du lien donné, c'est un véritable chef d'oeuvre du genre.

14:05 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (5)

Fac et dépendances

Un petit message personnel pour l'auteur du blog "fac et dépendances": pourrais-tu me donner ta nouvelle adresse, après le passage de l'ouragan "20six"?

Je n'arrive plus à te lire!

Pour les autres sinistrés, soit ça marche, soit j'ai mis à jour les liens.

 

Merci.

07:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)

11/02/2006

Recherche médecin désespérément.

J’ai regardé le reportage d’Envoyé Spécial de jeudi dernier sur la désertification médicale des campagnes. Et bien, ça m’a déprimé, presque mis la larme à l’œil.

     

L’objectif principal des médecins devrait être de soigner la population. De toute évidence, et ce reportage le pointe douloureusement, nous avons largement perdu notre cap.

Nous avons abandonné de larges portions du territoire, laissant des populations entières largement défavorisées en terme de besoin de santé.

Je dis « nous », car tout le monde à beau jeu de critiquer le gouvernement depuis 30 ans, moyen très simple, et sempiternel de se défausser ; mais notre responsabilité est criante.

De quel ordre est-elle ?

Je pense d’abord que nous avons oublié les « fondamentaux » de la médecine (comme on dit au rugby).

Je vais un peu jouer ici mon « Caton », censeur de la République, rigoriste et austère ; mais c’est salutaire, parfois.

  

1). On ne fait pas médecine pour gagner de l’argent. Il y a des métiers ou le rapport « Revenus/Etudes+responsabilité » est bien meilleur.

 

2). On fait médecine pour servir des gens malades, ou à risque de l’être (j’emploie à dessein le verbe « servir »). Si un médecin commence à se comporter comme un fonctionnaire fermant le rideau à 15h55, qu’il fasse autre chose.

 

3). On ne fait pas médecine pour avoir un statut social élevé, pour être un notable. Les « notables » de ce siècle sont des affairistes, des footballeurs et des starlettes au Q.I. limité. Nous n’avons pas notre place dans ce groupe.

  

4). On ne fait pas médecine pour être spécialiste.

 Ce n’est pas le nirvana à viser. Ceux qui n’ont pas intégré le 1) ne peuvent pas comprendre, passez au paragraphe suivant. Pour les autres, le médecin généraliste est la clé de voute de l’ensemble du système de santé. Il est décrié, mal formé par rapport son immense tâche, et souffre d’une comparaison hâtive et superficielle avec le spécialiste. Mais, croyez moi, c’est lui qui fait tout.

   

En conclusion, la médecine est par essence une « vocation », et pas un métier, une orientation scolaire comme les autres, comme je l’ai entendu dans le reportage.

J’avais envie de prendre par la main le groupe de 5-6 dégingandés qu’ils ont interrogés, pour leur faire connaître tous les médecins qui ont donné leur vie et leur santé pour soigner les autres. J’ai utilisé le passé, mais le présent est valable aussi. Pensons à tous nos confrères qui œuvrent en faveur des déshérités dans le monde entier, dans des conditions effroyables, au mépris de leur confort, voire de leur vie.

« Un métier comme un autre », « Le droit aux loisirs », j’ai effroyablement honte pour eux. S’il vous plait, faites autre chose, je le dis sans haine, faites autre chose, ce sacerdoce n’est pas fait pour vous. Décompresser, passer du temps avec sa famille, jouer du trombone à coulisse ou que sais-je est vital, nécessaire ; mais faire passer « les loisirs » comme un droit, avant de parler de notre devoir principal, qui est de s’occuper des patients me laisse bien pantois. Encore une fois, nous ne sommes que le reflet d’une société qui prône la prééminence des droits, au mépris des devoirs.

 

Beaucoup d’entre nous se plaignent de la disparition du respect qu’éprouvaient les patients. C’est bien normal, nous le méritons de moins en moins. Horaires « 35 heures », refus de visite, âpreté au gain sont nos couronnes d’épines.

Ce pauvre généraliste de Normandie, qui se débat pour trouver un associé puis un remplaçant a bien compris le problème. Il fait partie de ceux qui sont à la limite entre deux conceptions du métier. Resté sur des notions anciennes, il se tue à la tâche au service de ses patients, en déplorant l’absence de relève, de « jeunes » (depuis 10 ans, a précisé une de ses consœurs).

Enfin, honnis soient ceux qui ont tiqué devant la provenance des deux « sauveurs » du reportage : une diplômée belge, et un diplômé tunisien.

Sans ces « supplétifs », dernières roues bafouées du carrosse, le système aurait implosé depuis bien longtemps.

Je leur souhaite bonne chance, en espérant qu’ils seront aimés de leurs patients, autant qu’ils les aimeront.

18:30 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (21)

Norman E. Shumway

Le Dr. Norman E. Shumway est décédé hier à 83 ans d’un cancer à son domicile de Palo Alto (Calif.).

Cet homme, peu connu du grand public, en tout cas moins que le premier à réussir une transplantation cardiaque, le flamboyant Dr Barnard, a néanmoins largement aidé à diffuser cette technique.

Il a réalisé un peu plus de 800 transplantations cardiaques, ainsi que la première transplantation combinée cœur-poumon en 1981, avec le Dr Bruce Reitz.

Il était aussi doté d’un solide sens de l’humour, comme quand on l’interrogeait sur l’inflation galopante des dépenses de santé :

 

"The expense is monumental and enough to make you a Christian Scientist, which is the only way to solve the health care situation."

 

Paix à son âme.

16:12 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)

09/02/2006

Le tabou.

Aujourd’hui j’ai brisé un grand tabou, j’ai expliqué à un de mes patients qu’un de mes confrères cardiologues était une ordure.

Ce patient a fait de la rééducation dans la clinique, après un deuxième infarctus compliqué de mort subite.

Il n’avait pas de cardio, nous avons sympathisé, et il m’a demandé de le suivre.

Après son deuxième infarctus, je lui ai fait l’épreuve d’effort systématique, recommandée par les sociétés savantes. Elle a été tout à fait rassurante.

Je le revois aujourd’hui, car il était inquiet devant une rougeur du visage, peut-être iatrogène.

Au cours de la conversation, il me dit qu’ « on » lui a fait une coronarographie dans l’intervalle de nos visites.

Il avait prévu cette visite depuis longtemps  avant l’infarctus (il aurait vu un autre que moi pour deuxième avis, cela ne m’aurait pas gêné, je ne suis pas du tout choqué par ce besoin qu’ont certains patients d’aller voir ailleurs), et « on » lui a proposé de faire un contrôle coronarographique, alors que tout allait bien.

Là, j’ai explosé, froidement, comme à mon habitude.

Le contrôle systématique (ici à 3 mois post infarctus), en dehors de certains cas très particuliers, n’est rien d’autre que du vol qualifié pur et simple (code de tarification CCAM : DDQH009, soit 288 euros).

Le principe est simple, "on" arrive toujours à trouver une lésion (même si elle n'y est pas), on la dilate, si possible avec un stent (DDAF006, soit 397.10 euros). On contrôle 6 mois-1 an après: 30% de resténose avec les stents conventionnels: nouvelle dilatation simple ou avec stent. Et ainsi de suite, une véritable rente viagère.

Entendez vous les écus qui tintent?

gling-gling

gling-gling

gling-gling....

  

Et ensuite, que faire lorsqu'il y a des stents de partout, et que tout est resténosé?

Et bien là, on ne peut même plus ponter, on ne peut que redilater, sans fin.

Mon voisin, suivi par un autre requin, a 7 stents dans les coronaires. Il en est très content: "il a fait un super travail!".

Beati pauperes spiritu.

Le pire est que la coronarographie est entachée d’un pourcentage, certes faible, mais incompressible, de complications parfois graves.

J’ai donc pris mon temps, en lui expliquant pourquoi le « on » était une ordure (très connu sur la place pour cela, d’ailleurs).

Ce n’est pas bien, mais cette fois, je n’ai pas pu me retenir (pour mon voisin, j'ai plus ou moins fait intervenir ma femme auprès de sa femme, pour le suggèrer d'arrêter la métallisation de ses coronaires...).

Le premier qui me parle d’éthique, je la lui fais bouffer.

08/02/2006

La trypanosomiase et le poipoil.

La trypanosomiase africaine, ou maladie du sommeil (Trypanosoma brucei rhodesiense et T.b. gambiense) est une parasitose qui menace 60 millions de personnes, et en touche environ 45.000 par an, en fait probablement 10 fois plus (source OMS).

 
La mortalité est de 100%, en l’absence de traitement.

Les foyers endémiques sont : Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée, Ouganda, République unie de Tanzanie, Tchad, à un moindre degré : Bénin, Burkina- Faso, Guinée Equatoriale, Kenya, Mali, Mozambique, Togo et Zambie.

Comme vous pouvez le constater, ces pays sont éloignés, pauvres (absence de pétrole), et habités par des populations noires.
Ce qui explique, primo que personne n’entende parler de ce fléau, et que secundo, peu de gens se débattent pour le combattre.

Vous me direz qu’en occident, on se bat contre deux autres fléaux africains : le paludisme, et le HIV.

 
C’est déjà pas mal, pourrait-on dire.
Certes, mais si le palu ne touchait pas quelques touristes occidentaux chaque année, si il ne gênait pas le commerce, et si nous n’étions pas touchés par le HIV, que ferions nous réellement pour aider l’Afrique ?

Mais revenons à notre trypanosomiase.

 
N’étant pas un spécialiste de cette pathologie, je vais faire court, pour ne pas faire faux.
L’arsenal thérapeutique est particulièrement limité, il n’existe que trois traitements anciens ( la Suramine découverte en 1921, la Pentamidine découverte en 1941 et le mélarsoprol découvert en 1949).
Ces traitements ont des effets secondaires diaboliques.
Ainsi, le mélarsol, le seul utilisable dans les formes avancées, est un dérivé de l’arsenic. Dans 10% des cas, il provoque une encéphalite suraigüe, mortelle dans 60% des cas.
Autrement dit, tout le monde sert les fesses quand on débute la perfusion.
Que vient faire le « poipoil » dans cette triste histoire ?
Et bien, dans les années 90, le laboratoire Bayer, expérimente un anti cancéreux, l’eflornithine.
Malheureusement, cette molécule n’apporte rien dans le traitement du cancer, mais un certain Cyrus Bacchi découvre (je ne sais pas comment), qu’elle est efficace sur la trypanosomiase.
A la suite d’un cas de guérison exceptionnelle en Belgique, on l’appelle « the resurrection drug ».

Tout n’est pas rose, les effets secondaires étant ceux d’un anti cancéreux, mais dans le désert thérapeutique de la trypanosomiase, cette molécule est une oasis.

 
En 1995, la production est néanmoins cessée, pour cause de non rentabilité.
Rassurez-vous, nos amis africains ne sont pas oubliés, le laboratoire Bayer, puis Aventis, puis Sanofi (au fil des rachats) offre le brevet de fabrication à l’OMS.
Mais l’OMS est incapable de trouver un fabricant pour une molécule chère à fabriquer, et qui ne sera jamais rentable.
On vide donc inéluctablement les stocks d’Aventis depuis 1995.
C’est là que le poipoil fait son apparition. Une autre firme pharmaceutique (BMS) découvre qu’une crème à base d’eflornithine a un effet dépilatoire « décoiffant » dans les cas d’hirsutisme facial des femmes (pathologie au combien majeure dans nos pays, presque un problème de santé publique !).
Là, c’est rentable.
BMS fabrique donc cette crème, en accord avec Sanofi.
L’OMS contacte BMS qui leur alloue 60.000 ampoules par an, pour un prix raisonnable, pour une durée…à déterminer.
De son côté, Sanofi débloque 5 millions de dollars par an pour la recherche et le développement de nouveaux anti trypanosomiques.
Ouf, on a eu chaud.
Merci les poipoils !!
Comme d’habitude, les morales de cette histoire :
- Mieux vaut être riche que pauvre, occidental qu’africain (ce n’est pas nouveau).
- Les firmes pharmaceutiques sont là pour s’enrichir, ne croyez donc pas leurs publicités humanistes. Par ailleurs, je ne leur reproche pas cette recherche du profit, ce sont des industries comme les autres. Mais il faut le savoir une bonne fois pour toutes, pour ne pas être déçu.
-L’OMS est, comme d’habitude un tigre aux dents de papier, incapable de faire fabriquer 60.000 ampoules, par faute d’un manque de moyens. Toutefois, sans son action efficace, les firmes n’auraient pas lâché du lest. Une bien belle victoire à la Pyrrhus.

-Dormez tranquilles, nous ne risquons rien en France. Dans le cas contraire, on aura vite fait de trouver une molécule efficace, et sans effets secondaires. Non, mais oh !!

       

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PS: c'est un article dans "Prescrire" du mois de février qui m'a donné l'envie d'écrire cette note. Mais il existe des dizaines de pages web sur le net.

A vous de "googler"!

11:55 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

07/02/2006

Hasta siempre!

J’ai terminé en garde « Les rois maudits », dans « la plus totale indifférence », comme on aurait dit, si j’avais été plusieurs.

Le dernier tome, « Quand un roi perd la France », est un récit des premières années du roi « Jean le Bon », sa lente descente aux enfers, et celle du Royaume, puisqu’ils sont indissociablement liés.

A la mort de Robert d’Arras, à la fin du tome précédent, l’auteur a visiblement perdu l’envie d’écrire.

 

  

Et moi de lire.

 

Enfin, n’exagérons pas, la fin est bien écrite, mais n’est plus animée par le souffle des pages précédentes.

Mais, hormis ce dernier tome, j’ai pris un plaisir immense à lire cette épopée.

Je poursuis la bio du « Che » (« Ernesto Guevara connu aussi comme le Che » de Paco Ignacio Taibo II (Ed. Métailié/Payot).).

Ce médecin (et oui…), spécialisé dans l’allergie est porteur d’un asthme ancien et sévère. Seule une volonté presque inhumaine va lui permettre de mener la vie de guérillero qu’on lui connaît.

Là, il vient de débarquer à Cuba avec Fidel Castro et 80 autres. Ils doivent lutter contre les 35.000 hommes de Batista, cachés dans un maquis inhospitalier.

  Le « Che » doit se faire des intra-veineuses d’adrénaline (quand il arrive à s’en procurer) pour faire céder ses crises d’asthme !! 

Il soigne d’abord les blessés les plus graves, qu’ils soient de l’armée de Batista, ou des siens (quand il est le médecin de l’expédition, avant d’être nommé « commandant » par Fidel Castro).

Dans les coups de force, son courage est légendaire.

Le récit est bien enlevé, et plaisant.

Comme d’habitude, en lisant le récit du début d’une lutte contre l’oppression telle que celle-çi, je mesure la distance qui sépare les idéaux initiaux des résultats à long terme.

L’enfer est décidemment pavée de bonnes intentions.

19:10 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)