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05/04/2007
La théorie des cordes.
C’est le nom du dernier bouquin de José Carlos Somoza, auteur d’origine cubaine, dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises.
Après l’antiquité grecque (La caverne des idées), le milieu de l’Art (Clara et la pénombre) et les conclaves de sorcières (la Dame numéro 13), Somoza explore le milieu de la physique théorique de haut vol.
La physique théorique est le domaine de recherche de personnages tels que Einstein et Hawking.
Dans le roman, un groupe de 10 scientifiques, isolés sur une île et dont les recherches sont financées par une mystérieuse organisation, réussissent le tour de force de pouvoir faire revivre le passé via un simple projecteur de cinéma.
Ils assistent ainsi à des scènes qui se sont déroulées au temps des dinosaures et au temps du Christ (qu’ils espèrent bien voir, d’ailleurs).
Bon, j’en suis à la moitié du roman (page 256, pour être précis) et le récit n’a pas vraiment démarré. L’auteur nous dit bien que l’on va être terrifié par ce qui va se passer la page d’après et qu’on va voir ce que l’on va voir, mais il ne se passe pas de quoi effrayer un chat. Pour le coup, la « Dame numéro 13 » était bien plus anxiogène. Enfin, même si je lis rapidement (Somoza n’est pas un manche pour écrire), je n’arrive pas à rentrer dedans comme je l’avais fait avec mon préféré, le fabuleux « Clara et la pénombre ».
Les personnages sont finement décrits (Somoza est psychiatre de formation), mais il s’englue un peu dans la description des théories physiques complexes qui permettent à nos héros de contempler un vrai dinosaure sur un écran de cinéma tout en mangeant des chips.
On s’imagine bien que le passé révélé va interagir avec le présent (le fameux « paradoxe temporel »), mais pour l’instant, je reste sur ma faim.
Difficile de renouveler le « Voyageur imprudent » de Barjavel.
On y retrouve les traits habituels des romans de Somoza : un génie inaccessible, une organisation mystérieuse et inquiétante qui épie une belle et jeune héroïne fragile, mais qui va se révéler être bien plus résistante que prévu. Un certain érotisme ambiant, mais sans aucun passage à l'acte.
Un psychiatre, je vous l'avais bien dit. Si Somoza avait été cardiologue, il y aurait des scènes de sexe débridé toutes les 3 pages.
« Tu vas l’avaler, dis, ma grosse sonde (d’ETO) », des scènes de bondage électrocardiographique, des scènes de suce décalage ST, "Montre moi ton QT, que je le mesure"...
Enfin, vous voyez ce que je veux dire….
Bon, je poursuis ma lecture.
Si il se passe quelque chose de palpitant, je referai une nouvelle note.
08:25 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3)
02/04/2007
Histoire d’ECG.
Encore une, me direz-vous mais l’ECG et sa science sont infinis.
Amen.
En l’occurrence, Amène.
Vous allez comprendre.
Ce matin, je vois un patient en consultation, adressé par un service de gastro-entérologie.
82 ans, colite ischémique, ulcère duodénal ancien, pas vraiment interrogeable (Parkinson).
Le courrier me demande une conduite à tenir devant une fibrillation auriculaire diagnostiquée le 21/03 sur un ECG. Le courrier précise aussi que l’ECG du 23/03 est sinusal mais en BAV du premier degré.
Je regarde l’ECG joint : sinusal, il est de bonne qualité et date du 26/03. Il y a en effet un BAV 1.
Bon, que faire ?
L’indication de l’anticoagulation est un peu délicate chez ce patient (Quel est son entourage social ? Pourra-t-il gérer les AVK, une fois sorti du service ? Tombe-t-il souvent ? Quid de son ulcère duodénal ?...).
Mais primo, il me faut récupérer les ECG.
Encore une autre règle d’or en cardiologie : ne jamais faire confiance à un autre pour interpréter un ECG. Notamment un non cardiologue.
Je téléphone, tombe sur interne qui n’est pas au courant (c’est un pléonasme, le lundi matin). Toutefois il me fait descendre les tracés.
Le tracé du 23/03 est en sinusal, tout comme celui du 21/03. Mais ce dernier est tellement parasité qu’on pourrait en effet croire en une fibrillation auriculaire.
Courrier de réponse (de mémoire) :
« Cher confrère,
Merci de m’avoir adressé Monsieur XXX, âgé de 82 ans, pour une fibrillation auriculaire.
Le tracé du 21/03 est d’une qualité technique déplorable, mais on peut toutefois voir qu’il est sinusal.
Il n’y a donc aucune conduite à tenir particulière, si ce n’est d’insister auprès des personnes qui font les ECG sur l’importance d’obtenir des tracés de bonne qualité.
Je vous laisse imaginer les conséquences médicales et médico-légales d’un diagnostic porté à tort sur un tracé ECG de mauvaise qualité.
Bien confraternellement.
Dr Lawrence Passmore ».
Et encore, dans ce cas, il n’avaient pas traité cette supposée fibrillation auriculaire (ce qui est d'ailleurs assez curieux puisque entre le jour de constatation et aujourd’hui, se sont écoulés près de 13 jours).
L’an dernier, un patient s’était pris 5 jours de calciparine pour un tracé parasité.
12:04 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (8)