Petit dictionnaire médico-technocratique (6).

Nouvelle réunion pour quelques expressions de plus… Mais comme je l'ai déjà dit, on tourne un peu en rond.

 

 

On a essayé d’identifier les processus…

Uhmm, je suis incapable de me rappeler de quels processus il s’agit. Mais je crois que sur le coup, je n’ai pas compris non plus de quoi on parlait. L’important finalement n’est pas le processus lui-même, mais le fait de l’avoir correctement identifié et formalisé.

 

Constituer des groupes de travail.

Préalable à tout.

Vous ne saviez pas, mais la Bible a été tronquée par des moines copistes négligents.

Le vrai début est :

« Avant le commencement, Dieu créa un groupe de travail. »

 

Vous ferez les réunions et vous coterez.

Quoi, on ne sait pas. Mais il s’agit d’un autre verset tronqué de la Genèse.

 

On bidouille informatiquement.

Nouvel adverbe qui devrait entrer dans la future édition du « Robert ».

 

Je propose que S… formalise l’arborescence de la cartographie des processus.

Pauvre S…, on lui a réservé un bien sale boulot.

 

On va assurer une logique de gestion des horaires du personnel.

Synonyme du trop simple « on va adapter les horaires du personnel ».

Mais logique et gestion sont des mots qui comptent double dans le scrabble médico-technocratique.

 

Je vais impulser la démarche.

Verbe dérivé de impulsion. Son seul intérêt est qu’il ressemble vaguement à un terme anglais. Ca fait chic dans une phrase.

 

C’est le circuit de la procédure.

Silverstone ? Monza ? Nürburgring ? ou le bureau de la cellule qualité (départ à partir du tapis de souris, 25 tours et arrivée à la machine à café) ?

 

On va essayer de faire vivre ça.

Me rappelle vaguement un dialogue de « Frankenstein » (celui de 1931).

Le Dr Frankenstein était qualiticien avant de devenir un savant fou (ou l’inverse, je ne me souviens plus…).

Tout ce qui est exagéré est insignifiant et vice versa (suite et fin ?)

Comme vous le savez probablement, Note2bib s’est tu.

 

Les concepteurs nous donnent une explication de la tragédie sur leur site.

 

Je leur offre cette élégie, singeant le magnifique texte du grand Malraux (pour bien le faire, il faut le déclamer "à la Malraux") :

 

« Comme note2be entra aux oubliettes d’internet, avec son cortège d'exaltation sous les lazzis des enseignants, entre ici, Note2bib, avec ton terrible cortège d’hommes et de femmes en position de faiblesse. Avec tous ceux qui sont morts dans les cabinets des intouchables praticiens sans avoir parlé, et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé.

 

Écoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles d'Altavista avec son moteur de recherche, de Netscape avec son navigateur, de celles du Kobby enterré par le téléphone portable, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à ce site internet comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas pu juger les médecins ; ce jour-là, elle était le visage de la France... ».

 

 

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J’ai mis en ligne durant environ 2h30 un texte bien plus long et ironique sur le sujet.

Mais à la réflexion, je l’ai trouvé médiocre, boursouflé et surtout inapproprié. Je n'ai en effet pas l'habitude de frapper quelqu'un à terre, même si il est horripilant au possible.

 

Et comme le dit le titre de la note, « Tout ce qui est exagéré est insignifiant et vice versa (suite et fin ?) »…