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04/07/2005

Le caïman.

medium_lacoste1.3.jpgLe caïman.

Taille 5, la même que lorsque j’avais 14 ans.
Son violet a pris une patine digne des vieux meubles en 19 ans d’utilisation.
Je l’ai porté hier pour la première fois depuis des années, Sally me l’ayant lâchement subtilisé au début de notre histoire.
Nous avons tout fait ensemble, le Collège public et ses sorties (je me souviens des Hospices de Beaune, et du tryptique de Van der Weiden, des voyages linguistiques à Margate, des booms de garage), le Lycée privé bon chic bon genre, véritable nid de caïmans dans tous les sens du terme, le Bac, le début de médecine.
Je l’ai un peu oublié au fond du placard ensuite.
A chaque anniversaire, j’ajoutais une couleur à ma collection, vert anis, bleu chiné, rouge, bleu marine…
Mais mon premier, « Le » violet restait enfoui au fond de ma mémoire, vieux compagnon de ma jeunesse doré.
Il est réapparu récemment, pour participer à ma trentaine, dorée, elle aussi.
C’est le signe de reconnaissance des professions libérales en vacances, les classes supérieures préférant plus clinquant.
Je me rends compte que j’ai tous les attributs des libéraux : Caïman, Rolex, Bedaine.
Manque plus que faire de la voile, et avoir une grosse voiture (je n’aime pas trop la voile, et encore moins les voitures…).
Ca ne me perturbe pas trop, je n'ai pas l'habitude de me renier au chant du coq.

Sally et moi avons deux conceptions de nos gardes robes.
Elle préfère acheter peu coûteux, mais changer souvent de vêtements.
Je préfère mettre le prix pour avoir la qualité (sans avoir aucune fascination pour les marques, en dehors de la qualité intrinsèque de leurs produits), mais, je ne jette rien, et la durée de vie de mes vêtements dépasse largement celle de la moyenne actuelle.
Cela me donne parfois un peu un look d’ancien riche, ou d’aristocrate en fin de race.
Qu’importe, je suis à l’aise dans mes vêtements un peu défraîchis, mais chargés de ma propre vie.

J’espère que nous irons loin ensemble, mon polo et moi.



Commentaires

Pur enrichir le débat, je dirai que nous compromisons : notre garde-robe est un panaché de vieux trucs (certains datant de la fac, et la fac date de 20 ans !), d'autres passant difficilement l'année.
Mais pas de Rolex (un cardiofréquencemètre Polar qui pose son marathonien...)
Malheureusement, la bedaine tape l'incruste. Depuis trente ans, entre nous...
Mais dans les attributs d'aisance financière, rassure moi : aucune chemise "de broker" bleue ou rose à manches et col blancs ?

Écrit par : Ian | 05/07/2005

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