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23/06/2006
De Moïse à Moïse, il ne s'en leva aucun comme Moïse
En recherchant le texte antique du Serment d’Hippocrate sur Wikipedia, je suis tombé sur une variante, attribuée au médecin et philosophe Moïse Maïmonide.
La première phrase glorifie l’amour pour son métier et la Vie, la seconde met en garde contre l’appât du gain.
Rien n’a donc vraiment changé depuis le XIIème ; les Hommes demeurent des Hommes, et ce, à jamais !
En allant à Cordoue, j’avais regardé sa statue, mais je n’étais pas allé plus loin.
L’article qui lui est consacré est, comme souvent, très intéressant.
Encore une autre façon de voir notre métier !
« Mon Dieu, remplis mon âme d'amour pour l'Art et pour toutes les créatures. N'admets pas que la soif du gain et la recherche de la gloire m'influencent dans l'exercice de mon Art, car les ennemis de la vérité et de l'amour des hommes pourraient facilement m'abuser et m'éloigner du noble devoir de faire du bien à tes enfants. Soutiens la force de mon cœur pour qu'il soit toujours prêt à servir le pauvre et le riche, l'ami et l'ennemi, le bon et le mauvais.
Fais que je ne voie que l'homme dans celui qui souffre. Fais que mon esprit reste clair auprès du lit du malade et qu'il ne soit distrait par aucune chose étrangère afin qu'il ait présent tout ce que l'expérience et la science lui ont enseigné, car grandes et sublimes sont les recherches scientifiques qui ont pour but de conserver la santé et la vie de toutes les créatures.
Fais que mes malades aient confiance en moi et mon Art pour qu'ils suivent mes conseils et mes prescriptions. Éloigne de leur lit les charlatans, l'armée des parents aux mille conseils, et les gardes qui savent toujours tout: car c'est une engeance dangereuse qui, par vanité, fait échouer les meilleures intentions de l'Art et conduit souvent les créatures à la mort. Si les ignorants me blâment et me raillent, fais que l'amour de mon Art, comme une cuirasse, me rende invulnérable, pour que je puisse persévérer dans le vrai, sans égard au prestige, au renom et à l'âge de mes ennemis. Prête-moi, mon Dieu, l'indulgence et la patience auprès des malades entêtés et grossiers.
Fais que je sois modéré en tout, mais insatiable dans mon amour de la science. Éloigne de moi l'idée que je peux tout. Donne-moi la force, la volonté et l'occasion d'élargir de plus en plus mes connaissances. Je peux aujourd'hui découvrir dans mon savoir des choses que je ne soupçonnais pas hier, car l'Art est grand mais l'esprit de l'homme pénètre toujours plus avant. »
10:03 Publié dans Prescrire en conscience | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : médecine
Commentaires
Mais c'est une prière...
On peut rêver...
Écrit par : gazelle | 26/06/2006
Je demanderai à preter ce serment pour ma thèse. Je le trouve trés beau, etonnament moderne, et s'il demande à Dieu, il ne lui promet pas révérence...
Merci!
Écrit par : shayalone | 26/06/2006
Erreur sur la révérence... Moïse Maimonides, ou le Rambam comme on le connaît, est un des principaux piliers du judaïsme. Outre ses fonctions de médecins, il était aussi, et surtout, un formidable commentateur de la Torah et du Talmud, auteur du très philosophique Guide des égarés et du Misneh Torah, prédécesseur du Shulkhan Arukh, qui établit les bases de la pratique et de la philosophie juives. C'était un homme profondément pieux, sa prière s'adresse donc bien à D-ieu et n'est pas un exercice de style.
J'aime beaucoup votre blog et celui de shayalone aussi, d'ailleurs.
Écrit par : danny | 27/06/2006
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