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31/07/2006

"La Richmobile" suite et fin

Deuxième partie de l'extrait de la note précédente.

Bonne lecture!

  

  
 

 

"Sally commençait à perdre patience face à mon obsession. « par pitié, tu n’as qu’à aller l’essayer, et si la bagnole te plaît, tu l’achètes », m’a-t-elle dit. (Elle a une Ford Escort, elle en change tous les trois ans après un coup de téléphone de deux minutes à son concessionnaire, et n’y pense plus.) Je suis donc allé faire un essai. Et, naturellement, la bagnole m’a plu. J’ai adoré la conduire. Elle m’a totalement séduit, enchanté. Mais, j’ai dit au vendeur que j’avais besoin de réfléchir. « Pourquoi as-tu besoin de réfléchir ? m’a demandé Sally quand je suis rentré à la maison. Elle te plaît, tu as les moyens de te l’offrir, pourquoi ne pas l’acheter ? » La nuit porte conseil, ai-je dit. Ce qui signifiait, bien entendu, que j’ai passé une nouvelle nuit blanche, à me torturer. Le lendemain matin, au petit déjeuner, j’ai annoncé que ma décision était prise.

- Ah, bon ? a dit Sally sans lever les yeux, plongée dans la lecture de l’Independent. Laquelle ?

- J’ai décidé d’y renoncer. Même si mes scrupules sont complètement irrationnels, ils ne m laisseront jamais en paix, mieux vaut donc que je ne la prenne pas.

- D’accord. Quelle voiture vas-tu acheter à la place ?

- En réalité, je n’ai aucun besoin d’en acheter une. Celle que j’ai peut parfaitement me faire encore un an ou deux.

- Très bien, a conclu Sally.

Mais elle semblait déçue J’ai recommencé à me tourmenter, à douter d’avoir pris la bonne décision.

Au bout de deux ou trois jours, je suis passé devant le magasin d’exposition et la voiture avait disparu. Je suis entré et j’ai sauté sur le vendeur. Je l’ai pratiquement arraché à son fauteuil en le tenant aux revers de sa veste, comme on voit dans les films. Quelqu’un d’autre avait acheté mon auto ! Je ne pouvais pas le croire. J’avais l’impression qu’on avait enlevé ma fiancée la veille du mariage. J’ai clamé que je voulais cette voiture. Il me fallait cette voiture. Le vendeur m’a dit qu’il pouvait m’en procurer une dans un délai de deux ou trois semaines mais, après vérification sur son ordinateur, il n’en existait pas de modèle identique, de la même teinte, sur notre territoire. Ce n’est pas l’une de ces marques japonaises qui ont ouvert des usines en Grande-Bretagne ; celle-ci est importée du Japon autant que le permettent les quotas. Il  s’en trouvait une, m’a-t-il informé, à bord d’un porte conteneurs quelque part en haute mer, mais la livraison n’aurait pas lieu avant deux ou trois mois. En résumé, j’ai fini par allonger mille livres de plus que le prix établi afin de doubler le misérable qui venait d’acheter ma voiture.

Jamais je ne l’ai regretté."


 

18:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Moi je parie que cet autre acheteur était en fait Sally. Soit elle voulait lui offrir la voiture, soit elle voulait le pousser à l'acheter enfin pour ne pas le regretter jusqu'à la fin de ses jours.

Écrit par : Merlin | 01/08/2006

Oui, et elle a partagé les 1000 Livres avec le vendeur ! Quelle honte !

Écrit par : Jacques | 01/08/2006

Ah non, vu qu'elle négocie le changement de sa voiture en quelques minutes, elle serait plutôt du genre à ne pas négocier le prix très fort et laisser une grosse marge au vendeur. Je dirais donc plutôt qu'elle s'en fout des 1000 livres mais que le vendeur s'est bien frotté les mains.

Écrit par : Merlin | 02/08/2006

j'adore ce genre d'hypothèses sur un extrait dont vous ne connaissez pas la suite!!
C'est pour cela que je vais bien me garder de vous donner mon avis ;-)

Mais, je crois me souvenir que je pensais comme Merlin lors de ma première lecture...

Écrit par : Lawrence | 02/08/2006

Les commentaires sont fermés.