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08/01/2006

Informations de la CARMF.

La CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) est, comme son nom ne l’indique pas, obligatoire pour tout médecin exerçant dans l’hexagone.

La CARMF sait tout de nous, et ses registres sont donc une mine d’informations.

 

J'ai reçu la semaine dernière une petite brochure mensuelle, ma foi, fort intéressante.

Première page, première surprise, il y a près de 3 vice-présidents à la tête du bureau du conseil d’administration. Ils doivent avoir une sacrée peur de la vacance du pouvoir. Le poste suprème doit être à haut risque. J'imagine des conspirations, des poudres versées dans les bouteilles de Vittel, avant les réunions. Pire que les "Rois Maudits", en somme.

 

Le conseil compte parmi ses membres 2 médecins retraités (« normal » pour une caisse de retraite), et de manière plus étonnante, la conjointe d’un médecin décédé (« normal » aussi, la caisse versant une partie de la retraite d’un médecin décédé, à son conjoint).

Je ne fais pas de mauvais esprit, car je n’imagine pas une seconde qu’une partie des quelques 2319 euros forfaitaires que j’ai versés l’an passé (2005 étant ma première année) serve à rétribuer ces 3 rouages essentiels de cette belle machine qu’est la CARMF.

Je pense, bien évidemment, que les membres du conseil exercent leur charge de manière totalement bénévole, pour le bien de tous.

Progressons dans la petite brochure.

Page 21 : tableau d’espérance de vie des médecins de plus de 50 ans en 2005.

Globalement, on vit bien : 32.67 années à 50 ans pile, pour un homme, 37.89 pour une femme.

Page 23 : ce que chaque spécialité gagne par an. Je ne vais pas toutes les citer, ce serait fastidieux. En secteur 1 (honoraires fixés), les mieux lotis sont les radiothérapeutes avec 153788 euros, les moins bien lotis : les endocrinologues avec 40597 euros.

Les cardios ne sont pas trop mal lotis: 96126 euros.

La moyenne des généralistes est à 66279, celle des spécialistes à 88361 (secteurs 1+2).

En France, il y a 61711 généralistes, et 50556 spécialistes en exercice. Les obstétriciens purs (non gynecologues) peuvent quasiment se réunir dans une cabine téléphonique (en plus, leur spécialité s'y prête pas mal ;-) ), ils ne sont que 40 en France. Les psychiatres "généraux" sont les plus nombreux (heureusement, vous le verrez plus tard...): 5673.

La répartition selon le sexe montre une très nette féminisation de la profession.

Ainsi, 68% des généralistes âgés de 25 ans sont des femmes, de même que 47% des spécialistes de 30 ans. Dans les âges plus élevés, la répartition était plutôt du genre 80/20 pour les hommes.

De quoi souffrons-nous ?

Et bien, c’est assez curieux : 28.8% d’affections cancéreuses (ici, pas de surprise), juste devant les affections psychiatriques (18.7%). Les affections cardio-vasculaires sont loin derrière, avec 10.6%.

Lorsque l’on s’intéresse aux pensions d’invalidité, les affections psychiatriques sont largement devant avec 39.1%.

Etre médecin rend fou !

Du moins, c’est ce que me répète à longueur de journée mon ami invisible !

Vieux, argenté, mais dépressif ou fou.

 

Quel avenir !!

20:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4)

05/01/2006

Quizz du jour.

Un petit quizz rapide que je viens juste de repérer chez une patiente de la clinique en faisant le tour.

Femme de 66 ans.

Remplacement valvulaire aortique par une valve mécanique, il y a peu.

Diabète non insulino dépendant.

Histoire de sepsis post opératoire, mis sous antibiothérapie.

 

 

 

 

Bilan biologique du jour :

TCA P/T : 2.35

INR : 1.62

TP : 55

Na : 138

K : 4.4

Créatinine : 95

Traitement :

Calciparine 0.30*3

Lasilix 20*1

Oflocet 300*1 à arrêter le 14/01

Rifadine 300*2 à arrêter le 14/01

Kardégic 160*1

Inexium 20*1

Diamicron 30*2

Novonorm 1*3

Amlor 5*1

Previscan 1+3/4 depuis le 02/01

Remarques ?

Conduite à tenir ?

14:55 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (7)

03/01/2006

Gaffe 2/2

La plus belle, il faut bien l’avouer, n’est pas de moi.

 

Il y a pas mal d’années, une surveillante de la clinique fait de la voile avec son compagnon, et un couple d’amis.

Tout le monde sait que l’homme de ce couple trompe sa femme depuis longtemps, avec une coiffeuse.

Tout le monde, sauf sa femme, bien sûr.

 

Le séjour est idyllique, et le couple d’ami roucoule, heureux.

Ils ont amené, nouveauté pour l’époque, un caméscope.

Ils demandent au compagnon de ma surveillante de les filmer.

Tout d’un coup, n’y tenant plus, ma surveillante dit à son homme ce qu’elle pense de cette situation, à voix basse, bien entendu.

Elle dit que cette fameuse coiffeuse devrait voir que ce couple est heureux ensemble…

Elle raconte tout, en le décortiquant.

 

Les vacances se terminent.

La femme trompée, appelle ma surveillante quelques jours après.

Elle lui demande si son mari la trompe.

Grand déni scandalisé, mais non, voyons, que vas-tu imaginer…

« Tu sais, les caméscopes enregistrent très bien le son…. »

Grand silence consterné.

 

J’imagine bien le visionnage des vacances sur le poste, avec peut-être les voisins, parents et amis, et une voix-off qui balance tout, bien malgré elle…

Gaffe 1/2

Encore sous le coup de ma dernière gaffe, je me lamentais à la clinique hier.

Ca m’a rappelé une ancienne gaffe, maintenant assumée ; et nous nous sommes raconté nos plus grosses bourdes, successivement, à la manière des alcooliques anonymes.

 

Mais d’abord la mienne.

Je vais voir une nième entrée, en fin d’après midi.

 

La patiente, la cinquantaine a « bénéficié » (comme on dit) de l’implantation d’une chambre implantable il y a 2 ans pour une hémopathie maligne (je ne sais plus laquelle).

Elle est donc suivie régulièrement, et tout va bien jusqu'à ce que le cathéter de la chambre se thrombose.

Le thrombus augmente de taille, et part dans les artères pulmonaires, d’où embolie pulmonaire. Ce n’est pas très fréquent, mais cette complication est connue.

Comble de malchance, l’embolie est sévère, et la patiente s’en sort de justesse.

 

Je vais la voir, mais sans connaître son traitement, qui devait être faxé plus tard.

 

Je rentre dans la chambre, et je mets un peu le pilote automatique.

Entrée sans grande difficulté, routine des explications, fin de journée…

 

A un moment, elle regrette à haute voix de ne pas avoir poussé l’hématologue à enlever cette chambre l’année précédente.

Elle regrette vraiment.

Ah ! Si seulement elle avait insistée, tout cela ne sera pas arrivé.

 

Je veux compatir, lui dire un mot gentil.

« Vous savez, vous n’avez pas à vous culpabiliser, la plupart des cas, il faut remettre la chambre quelques mois après l’avoir enlevée ; vous avez bien fait ! ».

 

Elle me regarde, se met à pleurer, et me dit : « ce n’est pas très réconfortant ce que vous me dites…. ».

Je m’en vais penaud, en marche arrière, en ânonnant quelques phrases confuses.

J’arrive dans l’infirmerie, le fax est arrivé.

Son traitement comporte au moins quatre psychotropes avec plusieurs anxiolytiques.

Ce n’était vraiment pas la personne qui était prête à entendre une connerie comme ça.

Ses 21 jours de séjour ont été un calvaire, elle nous a fait craquer, tout symptôme, même le plus petit hoquet annonçant une nouvelle flambée de son hémopathie.

 

 

 

Image trouvée ici