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23/01/2007

Hubert, reviens…

Ils sont tous devenus fous.

 

Vous vous souvenez peut-être de ce cri du cœur lancé par un lecteur du « Monde » après y avoir lu un publi-reportage sur le « Viagra »

J’en avais parlé ici.

 

J’ai lu hier un petit article du 22/01/07 qui me semble être bien peu conforme à l’image de rigueur que voudrait se donner ce journal. Mais peut-être reflète-t-il finalement une certaine évolution.

L’article en question parle de Pfizer, la première société pharmaceutique du monde.

 

 

Le titre est accrocheur : « Pfizer affiche de bons résultats pour 2006 et supprime 10 % de ses emplois dans le monde ».

Le premier paragraphe l’est aussi : « La firme Pfizer a annoncé, lundi 22 janvier, un bénéfice net plus que doublé à 19,337 milliards de dollars (14,9 milliards d'euros), sur l'année 2006. Ces bons résultats ne remettent cependant pas en cause la restructuration annoncée du groupe. »

 

Malgré des bénéfices exceptionnels, ils licencient pour les augmenter encore. Et pas une petite charrette, 10% des effectifs !

Ensuite, l’article cite une phrase lénifiante et passe-partout du PDG : « Même si nous avons atteint tous nos objectifs financiers pour l'année, nous continuons d'être confrontés à un environnement difficile, y compris une forte concurrence et les risques inhérents au développement de nouveaux médicaments »

Ensuite, l’article précise le nombre d’employés concernés puis termine en récapitulant les mauvaises nouvelles qui ont émaillé l’année 2007 pour Pfizer. Mais après le premier paragraphe, on y porte finalement assez peu d’attention.

 

Je me dis, quels salauds !

L’homme de gauche (modéré) qui est en moi se souvient alors de cette magnifique profession de foi : « L'homme ne sera libre que lorsqu'il aura pendu le dernier patron avec les tripes du dernier curé !». Allez me chercher le patron de Pfizer et un curé ! Ah, on me signale qu’il n’y en a presque plus… On utilisera donc une corde toute simple !

 

Je me suis demandé quelles étaient les variations du cours de l’action Pfizer ces derniers mois (du genre, elle a du grimper en flèche après l’annonce de ce plan de licenciements…).

Je regarde donc Boursorama.com, le site d’information numéro un chez les cardiologues libéraux (Que celui qui ne l’a pas dans ses favoris me jette la première pierre !). En l’occurrence, il est en très bonne place chez moi.

 

Pas de variation nette de l’action.

Par contre je tombe sur un article du même jour que celui du Monde (le 22/01/07).

Le titre est plus nuancé : « La valeur du jour à Wall Street - PFIZER, résultats en trompe-l'œil ».

Je vous laisse lire l’article. Le bénéfice a en effet grimpé de 246% en un an, mais du fait de la vente d’une partie des actifs de Pfizer à « Johnson & Johnson ». En excluant cette vente exceptionnelle, l’augmentation de ce dernier n’est « que » de 6%.

Par ailleurs, l’article décrit plutôt un grand corps malade obligé de se séparer d’une partie de ses actifs qu’une société florissante comme la lecture du « Monde » le laisse à penser. Bien sûr, je ne vais pas pleurer sur Pfizer, mais le tableau décrit n’est plus du tout le même.

 

Ci-dessous, l'évolution de l'action depuis 3 ans  (NYSE).

Photobucket - Video and Image Hosting

 

Intéressant comme différence de point de vue ?

 

Mais dans ce cas, peut-on vraiment lire ensuite l’article du « Monde » avec une certaine indulgence en arguant justement qu’il montre la même histoire avec un point de vue différent ?

Je pense plutôt que c’est l’histoire qui est déformée, et que le pigiste qui l’a rédigé n’a même pas seulement approfondi l’information.

« La prochaine fois, regarde dans Boursorama, je te ferai voir comment on fait ! »

 

Je le dis avec beaucoup d’amertume, car c’est un journal que je lis tous les matins sur le net, et dont j’aime beaucoup les analyses.

 

Sic transit gloria mundi. 

Commentaires

Je le lis tous les soirs au sortir de ma boîte aux lettres, et je trouve qu'il a une certaine tendance, depuis quelques temps, à être un peu approximatif sur certains sujets que je connais, ce qui met parfois le doute sur ceux que je ne connais pas.
Si j'étais vache, j'écrirais qu'un journal avec Alain Minc dans ses hautes sphères (d'influence) ne saurait être pris pour parole d'évangile...hun.
(Mais que dire alors d'un groupe de presse présidé par un industriel inefficace et geignard...?)
*soupir*

Écrit par : Jacques | 26/01/2007

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