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24/06/2007

R.I.P.

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Les laboratoires Sanofi-Aventis ont le regret de vous faire part de l’enterrement du Rimonabant aux Etats-Unis, à l’unanimité des experts de la FDA le 14 juin dernier.

 

 

In memoriam ici, ici et ici.

 

 (En Allemagne, ça ne va pas fort non plus)

 

18:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)

Le temps passe.

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Le temps passe très vite pour le cardiologue car les techniques dont il dispose ont littéralement explosé depuis quelques années.

 

Le problème est que ces progrès fulgurants ont en laissé pas mal sur le chemin.

En rangeant mes papiers, j’ai retrouvé un courrier adressé par un confrère à mon ancien patron. J’avais photocopié le courrier et la réponse de mon patron alors que je musardais au secrétariat, tant je trouvais l’une et l’autre assez fabuleuses dans leurs genres.

Malheureusement, je ne peux pas la retranscrire, car même si je la rends anonyme, son style et l’histoire de la patiente pourraient facilement être identifiés par son rédacteur, si hasard improbable, mais non impossible, il me lisait.

 

Pour résumer, une patiente de 25-30 ans est régulièrement suivie par son cardiologue pour une « légère augmentation du gradient moyen trans-aortique ». Par ailleurs, il suspecte une malformation assez commune de la valve que l’on nomme bicuspidie.

 

La mesure du gradient était (et reste encore un peu) le moyen de savoir si une valve aortique est rétrécie ou non.

Pour donner une idée, si le gradient moyen était supérieur à 50 mm Hg, on posait une indication opératoire. C’est ce que j’ai appris à la fac, et qui maintenant est devenu partiellement caduc car on privilégie la mesure de la surface fonctionnelle de la valve (et mieux, on l’indexe à la surface corporelle).

Mais ne rentrons pas dans les détails…

 

Bref, le brave cardiologue est visiblement inquiété par ce gradient car il reconvoque la patiente plusieurs fois et il note dans son courrier que l’on a déjà contre indiqué une tocolyse pour sa première grossesse à cause « de ce problème cardiaque ».

Seconde grossesse en cours, inquiétude de la part de tout le monde : gynéco, anesthésiste… Tout cela  « à cause de ce problème cardiaque », encore une fois.

 

Il demande donc un deuxième avis  à mon patron.

 

Quel est donc la valeur de ce gradient moyen qui fait reculer tout le monde d’effroi ?

Et bien il est compris entre 4 et 6 mm Hg selon les examens, et comble de l’horreur, il est passé de 4 à 6 mm Hg au cours de la surveillance.

 

Les cardiologues qui me lisent savent que ces valeurs sont parfaitement normales et que, de plus, la grossesse a tendance à faire augmenter le gradient moyen du fait de la majoration du débit cardiaque (2 organismes à nourrir au lieu d’un).

Donc cette patiente n’a strictement rien.

 

La réponse de mon patron, après avoir échographié la patiente est grandiose, bien à son image : une lettre « diplomatique » mais brève où il précise que l’état de cette jeune fille ne l’inquiète pas et un compte rendu d’examen remarquable de concision :

  • Ventricule gauche de taille et de cinétique normales
  • Pas de bicuspidie aortique, valves normales
  • Pas de fuite ni de sténose significative.

 

« Mene, Mene, Tekel, Parsin »

18:32 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4)

23/06/2007

Suite suédoise.

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Instant fugace difficile à capturer et à exprimer.

 

Je suis en train de faire le plein sur une aire d’autoroute.

Une voiture immatriculée en Suède dépasse la mienne par la gauche et va se garer devant la pompe juste à côté.

Trois jeunes filles en sortent, mais je n’en vois qu’une.

Blonde (rien d’étonnant jusque là), svelte,  cheveux courts, petit chapeau rond fait de paille fine et jaune claire orné d’un petit bouquet de fleurs bleues.

Elle souriait, virait, virevoltait presque entre deux flaques d’essence ou de gasoil, simplement pour décrocher le pistolet. Tant de grâce pour un geste si vulgaire, cela en était presque douloureux.

Elle devait se rendre dans le Sud pour les vacances, avec deux autres copines.

Un soleil chaud, doré et vibrant au lieu d’une lumière froide et cristalline. Les apéritifs sous les tonnelles de glycines, bercés par la stridulation des cigales et ponctués par les exclamations venues du terrain de boules d’à côté. Les soirées ou le soleil ne semble pas vouloir se coucher, et quand il se décide, il fait encore tellement chaud que l’on l’imagine déguisé en nuit pour chanter la sérénade à la lune en toute discrétion.

Je la vois souriante et épanouie sous son petit chapeau de paille et j’aimerais être celui qu’elle rencontrera au cours d’une de ces merveilleuses soirées d’été. Je suis spirituel, détendu, ma bedaine débutante a disparu et mon anglais limpide.

 

Je reviens à la réalité quand les enfants et Sally me demandent d’accélérer le mouvement car ils ont envie de pisser et de se dégourdir les jambes.

22/06/2007

"Docteur Cesar Millan".

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Le mot « culte » a probablement été inventé pour cette série animalière que j’ai découverte récemment sur France 3. J'adore le titre de la version originale: "Dog Whisperer". L'homme qui chuchotait à l'oreille de son Pincher.

Je ne dirais pas un mot de plus, vous devez aller voir au moins un épisode, ça passe en semaine de 16h30 à 16h55.

Il y a aussi un site web ici.

De retour.

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Ahhhhhh, ce que c’est bon, les vacances !

 

Finalement, ce qui en fait le grand charme, c’est le capharnaüm des petits ennuis quotidiens (professionnels et autres) qu’elles permettent de rejeter provisoirement loin de son esprit.

C’est ce que je me dis alors que je dois reprendre le joug lundi ; sans travail, pas de vacances moelleuses.

A force de me le répéter, je vais finir par le croire !

 

Contrairement à ce qu’insinue Jacques, je ne suis pas allé à Malte.

Que nenni, je ne suis pas embrigadé ; moi.

Sally, les deux Nicolas et moi-même avons sillonné les routes au volant de notre Peugeot Partner bleue EDF-GDF, baptisée depuis peu « Paloma ».

 

Le principe général est le suivant : ne rien prévoir à l’avance, faire des sauts de puce d’un endroit à l’autre et coucher le plus souvent possible en chambres d’hôtes.

Nous nous étions fixés trois « incontournables », toutefois : le château de Castelnaud en Dordogne, rendre visite aux cousins de La Rochelle et visiter le Puy du Fou.

 

Première nuit en chambre d’hôtes près de Figeac : 45 euros pour 4, petits déjeuners pantagruéliques compris. Je crois que je ferai une note spéciale chambre d’hôtes, car ce mode d’hébergement nous a définitivement conquis au cours de ce voyage.

Puis direction le château de Castelnaud en Dordogne. 

Pourquoi ce château en particulier ?

Et bien, car un numéro de l’émission « C’est pas sorcier » y a été tournée, et que les petits, en pleine période châteaux forts-trains à vapeur en bavaient à chaque nouveau visionnage du DVD (Tellement nombreux que j’ai découvert que le laser avait fini par laisser son empreinte sur le DVD !).

Le site est enchanteur (La Dordogne coule paresseusement aux pieds du château) et la visite intéressante pour les petits et les grands.

 

Ensuite départ pour la belle Sarlat que nous n’avons fait que traverser pour nous concentrer sur la visite de Lascaux. Lascaux II, bien entendu, puisque l’originale est interdite au public depuis avril 1963.

Prévoyez une petite laine, car la grotte reconstituée dans une ancienne carrière remblayée est fraiche (environ 13 degrés). Je m’attendais à être déçu, mais on sort ému de là. On oublie rapidement qu’il s’agit d’une reproduction pour être touché par cet art primitif.

A la sortie, je reniflais.

C’était peut-être le froid car je n’avais pris qu’un petit T-shirt de coton.

 

Direction Cognac ou nous avons visité les caves de la maison  « Otard ». Pas parce qu’il est meilleur (ni Sally ni moi n’en buvons), mais parce que les caves occupent le Château de Cognac qui a vu naitre François 1er. Joies des vacances hors saison, nous avions une guide pour nous seuls. Petite digression, car je n’y reviendrai pas, ces vacances en juin nous ont permis de profiter de sites touristiques quasiment seuls, avec tous les avantages que l’on peut imaginer (multiples places pour « Paloma », guides disponibles, tarifs « basses saison », extensions du circuit initialement prévu…). Malheureusement, il faut dire aussi que c’est la dernière année ou nous pouvons le faire, car le grand Nicolas (que l’on surnomme affectueusement « Nicolas le grand ») commence les choses sérieuses l’an prochain à l’école.

 

L’étape suivante a été Rochefort avec son arsenal (notamment La corderie royale et le chantier de l’Hermione). Les petits ont adoré la corderie, moins le chantier. Un peu comme nous, mais nous ne sommes pas des marins compulsifs.

 

Nous nous sommes un peu posés à La Rochelle, accueillis comme des rois par nos cousins. La ville est magnifique. L’aquarium est fabuleux, à ne manquer sous aucun prétexte.

Nous avons fait une escapade dans le marais poitevin, fait un tour en barque (bien mieux qu’à Venise) et dégusté de l’Anguille (miamm).

Ensuite, nous nous sommes enfoncés en Vendée ou nous avons visité un vieux moulin à eau en fonction à Nieul sur l’Autise. Cette maison de la meunerie reconstitue fidèlement l’habitat d’un meunier au début du XXème siècle. Amoureux des lampes Pigeon, de certificats de première communion et de photos couleur sépia sur les mûrs chaulés, vous serez servis.

 

Enfin dernière étape, la petite commune des Epesses, qui resterait inconnue à la plupart d’entre nous, si elle n’abritait pas le parc du Puy du Fou.

Je ne vais pas vous faire un descriptif des attractions qui serait fastidieux (pour voir des vidéos, reportez vous à ce superbe blog). Les reconstitutions sont extraordinaires car elles ne font pas « carton pate ». Tout le contraire de l’univers d’Eurodisney. Par exemple, en entrant dans l’immense stadium gallo-romain (très largement inspiré des amphithéâtres romains), j’ai vraiment eu l’impression de ressentir ce qu’un romain pouvait éprouver en pénétrant dans le Colisée.

Il y a 5 grands spectacles qui sont difficiles à voir sur une journée (nous sommes arrivés à en voir 4) et en dehors du parc, tout à côté de l’entrée, la fameuse « Cinéscénie » qui est un spectacle nocturne en quelque sorte indépendant du parc (nous ne l’avons pas fait).

Le parc est sillonné d’acteurs en costume d’époque qui apportent une animation sympa et bon enfant et on y trouve des artisans qui font revivre les métiers d’autrefois.

 

Les spectacles et le parc valent largement le détour, mais je voudrais faire une remarque. Pour ceux qui ne le savent pas et pour planter le décor, Le Puy du Fou est en grande partie l’œuvre de Philippe de Villiers et se situe en Vendée, une région encore marquée par « Dieu et le Roi ».

Quasiment chaque spectacle, notamment celui des Vikings et surtout celui des gladiateurs est nimbé de morale chrétienne. Voir un acteur jouer un Saint Philibert revenu d’entre les morts arrêter les hordes vikings ou des lions se couchant aux pieds d’une actrice déclamant son amour pour le Christ m’a fait un peu tiquer. A la fin du spectacle des gladiateurs, d’immenses rubans portant l’ichthus recouvraient le sable de l’amphithéâtre.

Bon, on peut croire ou pas et cela fait partie de notre culture, mais mon côté athée n’a pas trop apprécié. Heureusement pour moi (un Dieu doit exister pour les athées), une dame âgée a fait un malaise vagal au milieu de la déclamation de la Sainte Blandine de service,  Sally et moi lui avons donc porté assistance. Un secouriste est venu, mais le temps qu’elle revienne à elle, nous avions heureusement échappé aux deux tiers du spectacle.

Idem si vous êtes républicains convaincus, la visite du parc peut vous donner quelques plaques d’urticaire. Je conseille ainsi de prendre un Atarax ou un Zyrtec avant de pénétrer dans « Le chemin de la mémoire » du parc qui évoque le souvenir des guerres de Vendée.

Certes, les colonnes infernales du Général Turreau ont semé la désolation et l’horreur (entre 20000 et 200000 morts, sans compter les viols, les tortures et les destructions) en Vendée, mais ce « Chemin de la mémoire » la perd très opportunément quand il s’agit d’évoquer le contexte de l’époque et le fait que les vendéens n’étaient pas non plus blanc-bleus (si j’ose dire). J’aurais préféré une présentation un peu moins grandiloquente (à la fin, les deux petits orphelins, représentés par des mannequins, priant dans une église dévastée…) et un peu plus pondérée.

Mais bon, encore une fois, les opinions, croyances et ressentis par rapport au passé sont individuels, et personne ne m’a forcé à y aller.

Mon prurit a bien vite passé et j’ai réellement apprécié cette journée. Les enfants étaient ravis et en redemandent.

Nous avons prévu de refaire un tour en Vendée, peut-être l’an prochain.

 

Le retour s’est fait sans mal et sans personne sur les routes.

Vive le hors saison!

L’égyptologue.

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Cet excellent roman d’Arthur Phillips a accompagné mes vacances de manière tout à fait agréable.

Il se présente comme un vrai thriller, et pas comme une nième quête mystique à la recherche d’une relique plus ou moins sainte, ou d’un secret particulièrement secret.

Ce roman nous fait plonger en plein cœur du milieu des égyptologues en 1922.

Le décor ne fait pas carton pate, mais le lecteur n’est pas non plus étouffé par les détails historiques.

Le récit est écrit du point de vue de deux narrateurs, et nous observons les lignes se croiser et s’entrecroiser jusqu’au dénouement final qui est surprenant.

 

Un bon roman d’été, captivant mais pas assommant.

Bonne pioche, donc.

 

 

 

L'égyptologue.

Arthur Phillips.

556 pages.

Eds: Le cherche midi.

08:35 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (5)