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20/02/2008

Mon Dieu, que la nuit du dimanche est longue

Les filles de nuit sont nulles, et le médecin de garde hier, pas mieux.

Combien de fois n’ai-je pas entendu cela au petit matin  en salle de détente devant le café soluble et les biscottes sans sel?

 

Mais ces récriminations ataviques ont depuis aujourd’hui une base scientifique.

Une étude publiée dans le JAMA du jour montre en effet des différences assez nettes dans le pronostic d'un arrêt cardio-circulatoire en fonction de l’heure de survenue.

 

Le registre étudié regroupe 86748 arrêts survenus dans 507 centres hospitaliers américains entre 2000 et 2007.

 

 

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18% de différence relative et 5.1% de différence absolue pour la survie jusqu'à la sortie de l’Hôpital, ce n’est pas anodin…

 

Il existe aussi une différence significative entre la semaine et le samedi-dimanche pour les arrêts survenus de jour (respectivement 20.6% de survie, vs 17.4%), alors qu’il n’en existe pas pour les arrêts survenus la nuit (respectivement 14.6% vs 14.8%).

 

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Nouvelle petite prière à rajouter au bréviaire du patient croyant:

« Mon Dieu, mon Dieu, faites que je fasse mon arrêt durant les heures ouvrables ».

 

(Quelques autres petites prières :

 

 

« Mon Dieu, mon Dieu, faites que si mon chirurgien est alcoolique, il ait eu le temps de boire un verre ce matin. »

 

« Mon Dieu, mon Dieu, faites que mon médecin n’ait pas de pension alimentaire à payer

 

« Mon Dieu, mon Dieu, faites que l’interne soit francophone. »

 

« Mon Dieu, mon Dieu, faites que les endoscopies ne soient pas en rupture de stock de Diprivan, comme la dernière fois. »

 

« Mon Dieu, mon Dieu, faites que l’anesthésiste n’ait pas oublié ce qu’il a appris avant ses RTT. »

 

« Mon Dieu, mon Dieu, faites que ma maladie ne soit pas trop rare et intéressante. »

...)

 

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Shelley Wood. Nighttime, weekends the worst times for cardiac arrest, in-hospital . theheart.org. [HeartWire > News]; February 19, 2008. Accessed at http://www.theheart.org/article/844421.do on Feb 20, 2008.

 

 

Peberdy M, Ornato JP. Larkin GL, et al. Survival from in-hospital cardiac arrest during nights and weekends. JAMA 2008; 299:785-792.

 

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« 

 45 Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur tout le service

 

46 Et vers la neuvième heure, le patient s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, où est l’interne de garde ?

 

47 Quelques-unes de celles qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Il appelle l’interne de garde.

 

48 Et aussitôt l'une d'entre elles courut chercher un défibrillateur et prendre deux rectangles de gel, qu’elle lui colla sur la poitrine.

 

49 Mais les autres disaient: Laisse, tire un tracé et voyons si l’interne viendra le défibriller.


50 Le patient poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. 

 
51 Et voici, la porte de la chambre de garde s’ouvrit, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,

 

52 les draps s'ouvrirent, et le corps de l’interne de garde qui était profondément endormi ressuscita.

»

 

 

 

Petite variation sur le même thème, très très librement inspirée de Matthieu 27:45-52 (Louis Segond, toujours)

 

12:55 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

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