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01/05/2008

Passé, présent, futur (2).

Fin 2007, j’avais écrit cette note sur la possible évolution de l’hospitalisation privée (et publique, en creux).

Et bien pour une fois, mes prédictions semblent s’avérer exactes (en général, je me trompe toujours sur l’avenir).

Une grosse clinique familiale achetée l’an dernier par un fond de pension vient d’être cédée à une grosse compagnie d’assurances/mutuelles. Le fond de pension avait pourtant promis, via sa filiale, une ère de prospérité et de stabilité aux employés inquiets.

Cette ère a duré moins de six mois.

Le maillage se forme donc petit à petit.

Des patients assurés auprès de la mutuelle X seront un jour probablement incités à être pris en charge dans des établissements appartenant à cette même mutuelle.

Comme je l’ai déjà dit, la boucle de l’argent est bouclée. Il n’y a que des avantages pour la mutuelle : bénéfices à tous les étages et contrôle des coûts,

Ca ne va pas se faire brutalement, mais tout doucement, et comme cela se fera dans un contexte de désengagement de l’Etat, peu de voix s’élèveront pour critiquer la concentration du système de santé dans la paume d’un seul acteur.

La puissance financière de ces groupes leur permettra d’avoir les meilleurs équipements et les meilleurs médecins, qui jusqu’à présent étaient plutôt l’apanage des hôpitaux publics.

D’où une magnifique médecine à deux vitesses. D’un côté, les patients pouvant se payer une bonne mutuelle (ou les salariés d’entreprises la payant pour eux) iront dans des établissements privés et modernes, les autres, les démunis, se contenteront d’ l’hôpital public, réminiscence des hospices.

 

J’ai hâte de voir les premiers dépliants publicitaires des mutuelles qui vont vanter tout l’intérêt de se faire soigner dans un établissement « maison ».

Nous serons alors vraiment à l’aube du meilleur des mondes (Braaaaaziiil ; Braaaaziiil…).

 

12:47 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (9)

Commentaires

ça y est, depuis le temps que je vous (te?) lis avec beaucoup d'intérêt, je me décide enfin à laisser un petit commentaire. Je trouve toujours ici des liens vers des articles de la littérature médicale intéressants et des conseils en statistiques pour ma thèse... Bref, tout ça pour dire que les laboratoires d'analyses médicales sont en train de vivre le même genre de révolution que les cliniques.
http://www.lesechos.fr/info/sante/4721782.htm

Écrit par : une lectrice discrète et biologiste | 01/05/2008

"te" me va très bien. merci pour le commentaire et l'article.

Écrit par : lawrence | 01/05/2008

exemple encore plus chou d'achat de grosse clinique :fonds d'investissement américain achat parité euro dollar= 1,3, revente 4 mois plus tard un peu au dessus du prix d' achat parité 1,6 bénéfice en dollar :25 % !,ceux qui ont cru 5mn au projet de relanceont gagné un oignon pour pleurer encore plus longtemps ....

Écrit par : doudou | 01/05/2008

J'adore ce film, j'adore la BO. Il me rappelle plein de trucs.
Pour le monopoly, nous vivons dans un monde globalisé, donc tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. Heureusement, il y a brazil, de Niro dans ce film m'a toujours fait rêvé.

Écrit par : stéphane | 01/05/2008

C'est vrai que si le mouvement se confirme, c'est inquiétant: le public endetté pour les pauvres et les cliniques privées de pointe pour les riches, et les classes moyennes...

Écrit par : petitsecouriste | 03/05/2008

Ouais, c'est sûr, dès que le privé s'en mêle, c'est la cata assurée, alors que l'Etat (forcément généreux et désintéressé) ne peut que nous sauver de nous même et de nos fâcheux penchants.

Les pays étatisés à outrance seraient donc d'indépassables eldorado de la santé, entre autres !
Plutôt être mal soigné, ou pas du tout, mais de façon égalitaire alors là l'honneur est sauf.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, l'égalité en tout est une chimère, la médecine à 10 vitesses existe déjà.

L'état et le collectivisme sont le problème, pas la solution...

Écrit par : Doc38 | 03/05/2008

Ben tiens, Doc 38, comme nous ne sommes pas égaux dans la réalité, c'est que l'inégalité est naturelle, et donc "bonne" pour la société, et que la poursuivre est une chimère... C'est vrai, n'essayons pas, acceptons tout, et allons vers encore plus d'inégalités!
C'est mensonger comme tout en plus, on n'est pas mal soigné en France (mais ça pourrait être beaucoup mieux!).
Un système égalitaire est le seul qui puisse être efficace à l'echelle de la société, sauf à considerer que les pauvres peuvent bien mourir, on les remplacera par des plus pauvres venus d'ailleurs et encore moins regardants!

Écrit par : shayalone | 05/05/2008

Mais ouvrez les yeux : les ex-pays communistes avaient une médecine de merde, et en plus l'égalité dans les soins n'y était pas du tout respectée (médecine "occidentale" pour les apparatchiks, la "soupe populaire" pour les autres) !!

Pour en revenir à la nature juridique des hôpitaux français, je ne vois pas en quoi le fait que certains soient gérés comme des entreprises privées est forcément un mal. Cela existe dans de nombreux pays (exemple en Allemagne), et permet d'économiser des gaspillages, et ainsi d'optimiser l'allocation des ressources, qui, je le rappelle ne sont pas illimitées. N'oublions pas que les cliniques privées réalisent 60 % des hospitalisations en France, pour une dotation de 20 % je crois du budget consacré à l'hospitalisation. Et qu'on ne vienne pas dire qu'elles sélectionnent leurs patients, c'est entièrement faux : elles sont statutairement obligées de recevoir tous les patients qui se présentent. Pour beaucoup elles ont même des services d'urgences qui participent sensiblement au désengorgement des CH publics.

Écrit par : Doc38 | 07/05/2008

Sauf que je ne généralise pas, moi, je regarde ce qui se passe ici. L'hopital coute cher parce qu'il est blindé d'administratifs, de plus en plus, et c'est un choix politique, justement pour le faire eclater, mené depuis des années. Et, si, les cliniques privées selectionnent le type de pathologies qu'elles prennent en charge, et les urgences privées, qui bossent en général bien, quand c'est trop lourd, transferent à l'hopital.
Au chu de montpellier y a un nouveau directeur, en plus, tous les mois. Autant vous dire que les effectifs de soignants ne croissent pas aussi vite.

Écrit par : shayalone | 07/05/2008

Les commentaires sont fermés.