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30/04/2008

Prescrire et le Canard, même combat ?

En tout cas, aujourd’hui j’ai reçu les deux, et j’ai eu la surprise de trouver le nom de Sanofi cité en première page du Canard Enchaîné.

Un journaliste, Hervé Liffran a pu se procurer un document de Sanofi-Aventis qui énonce un plan d'action qui a pour but de sauver l’Acomplia pour 2008. Vaste programme, Mon Général, comme dirait l’autre.

 

J’ai scanné le document reproduit dans l’article et le dessin de Cabu (j’espère que le Canard me pardonnera) :

 

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Le laboratoire précise dans ce document, selon le Canard : les « retombées presse grand public (…) inquiètent les patients sous Acomplia, mettent le doute chez les professionnels de santé, donnent des arguments aux payeurs (Cnam) (et) atteignent la conviction des collaborateurs de Sanofi-Aventis France »

 

Ce qui me paraît fou dans cette histoire, et aussi le plus inquiétant est que le labo envisage sans rire que des articles de la presse grand public puissent faire douter les professionnels de santé.

Primo, car je pense qu'il n'y a pas de doute à avoir, secundo, soit Sanofi se trompe et l’image que nous donnons à l’industrie pharmaceutique est particulièrement peu flatteuse, soit le labo a raison, et nous sommes effectivement tombés bien bas.

Je suis aussi particulièrement impatient de constater la validité scientifique de "l'opération Prestige" que Sanofi-Aventis nous concocte pour nous pousser à prescrire ce produit...

 

Sinon, le numéro de Prescrire est excellent, comme le plus souvent.

 

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  • La dernière évaluation du magazine Prescrire (septembre 2007).

 

  • Quelques notes sur le rimonabant :

Un problème de poids (1)

Un problème de poids (2)

La première pierre dans le jardin.

R.I.P.

 

 

  • La méta-analyse de la Cochrane Library des études "RIO":

Curioni C, André C. Rimonabant for overweight or obesity. Cochrane Database Syst Rev 2006;(4):CD006162. DOI: 10.1002/14651858.CD006162.pub2

 

 

  • La méta-analyse du Lancet sur les risques psychiatriques:
Christensen R, Kristensen PK, Bartels EM, Bliddal H, Astrup A. Efficacy and safety of the weight-loss drug rimonabant: a meta-analysis of randomised trials. Lancet. 2007 Nov 17;370(9600):1706-13. Review. Erratum in: Lancet. 2008 Feb 16;371(9612):558.

PMID: 18022033 [PubMed - indexed for MEDLINE]

 

 

  • Un peu plus récemment, l’étude STRADIVARIUS ne retrouve pas d’amélioration de l’athérosclérose coronaire sous rimonabant :

Nissen SE, Nicholls SJ, Wolski K, et al. Effect of rimonabant on progression of atherosclerosis in patients with abdominal obesity and coronary artery disease. The STRADIVARIUS randomized controlled trial. JAMA 2008; 299: 1547-1560.

(Bof, je n’en ai même pas parlé quand elle est sortie, car il s’agit encore d’une étude de critères intermédiaires. Mais même là, ça ne marche pas).

Commentaires

En plus de la conclusion de Prescrire qui résume assez bien les choses :
"L'importance des effets indésirables neuropsychiatriques du rimonabant se confirme, alors que son intérêt cardiovasculaire reste à démontrer au-delà de la perte de quelques kilos. Autant ne pas utiliser le rimonabant, même quand il est important de perdre du poids."

La prescription est actuellement plutôt restritive :
dixit Vidal
Remb Séc soc à 35 % selon la procédure des médicaments d'exception (prescription en conformité avec la fiche d'information thérapeutique), chez les patients obèses (IMC >= 30 kg/m2) et diabétiques de type 2, insuffisamment contrôlés par une monothérapie par metformine ou par sulfamide, et dont l'HbA1c est comprise entre 6,5 % et 10 % ; le traitement doit être associé au régime et à l'activité physique.

sans oublier .... 71.63 euros (28 comprimés).

Écrit par : Guillaume | 01/05/2008

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