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28/08/2008

Un choix cornéen.

Imaginez la situation.

 

Un laboratoire pharmaceutique commercialise deux molécules qui, à vue d'oeil, semblent marcher sur la même maladie (la dégénérescence maculaire, en l'occurence).

L’une, celle qui a l’indication, coûte 2000 dollars par jour de traitement. L’autre, qui n’a pas l’indication entre 40 et 60 dollars.

La logique purement médicale voudrait que l’on mette en route un essai clinique afin de comparer ces deux molécules afin de savoir quelle est la meilleure, en terme de rapport coût/efficacité.

Le laboratoire traîne des pieds, ce qui est économiquement compréhensible.

Mais un comité sénatorial étasunien ne le voit pas de cet œil…

 

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Study outcome won't sway company on eye drug

By Kevin Freking

The Associated Press.

The Washington Post

Wednesday, August 27, 2008; 4:49 PM

 

 

 

10:41 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Petites précisions sur ce sujet qui préoccupe les ophtalmologistes depuis longtemps (mi-2005 pour être plus précis) :

- Ces deux molécules sont injectées à l'intérieur de l'oeil (injection dite intra-vitréenne), à un rythme variable selon la molécule (la demi-vie de la "première" étant plus courte que la "deuxième") et l'évolution de la maladie, au plus une injection tous les mois.

- Les prix sont donc par injection (et non par jour) : environ 1000€ pour la "première", et de l'ordre de 50€ pour la seconde.

- Parmi ces deux molécules, seule la "première" a une AMM, un remboursement et une présentation pour l'utilisation en ophtalmologie; la deuxième est conditionnée en flacon pour perfusion, avec une AMM pour le traitement de certains cancers : si utiliser un flacon par patient resterait économiquement intéressant (environ 350€ par flacon), cela devient encore plus intéressant en fractionnant son contenu : il devient possible de traiter une vingtaine de patients avec un seul flacon (la préparation devant alors avoir lieu sous hotte etc...).

- Les études comparant les deux molécules sont en cours (sans financement par le laboratoire évidemment) : les inclusions ont démarré aux USA (étude CATT) et dans certains pays européens; un projet français (financé par un PHRC et la CNAM, dont on comprend aisément l'intérêt dans une étude...) est également sur le point de débuter (étude GEFAL).

Pour la petite histoire (en référence au billet du 24 aout), le design de ces études est le plus souvent de type "non-infériorité", ce qui dans le cas présent, semble tout à fait légitime ;-).

Et puisque nous sommes chez un cardiologue, signalons que persiste un doute quant à l'association de ces traitements avec une augmentation du risque d'accident thrombo-embolique... ce d'autant qu'ils sont administrés à des patients "à risque"...

Quelques renseignements complémentaires sur http://oph.girmens.fr/tag/anti-vegf/

Écrit par : JFGirmens | 02/09/2008

Merci pour les précisions!

Écrit par : lawrence | 02/09/2008

Les commentaires sont fermés.