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01/11/2008
Trop de médecine…
tue la médecine.
85 ans, ancienne infirmière, un mari pharmacien, un fils radiologue, une belle-fille anesthésiste, et aucun suivi médical digne de ce nom.
A la consultation, la première, je lui trouve une TA à 180/90 et une sténose carotidienne gauche limite.
Je lui conseille de se faire suivre « sérieusement », au lieu de se faire prescrire quelques radios et bilans biologiques par son fils, au gré de son envie, et de « piquer » son traitement quotidien dans sa pharmacie.
Elle repousse l’idée d’une main osseuse qui porte une belle émeraude, certes un peu nuageuse, mais de taille respectable :
« Et que va-t’il me dire, que tout va bien ? ».
« La seule chose que je craigne est l’AVC ».
Ben, justement….
C’est certain, consulter un médecin n’a aucun intérêt si on se fait sa propre consultation dans sa tête avant même d’y aller.
J’ai fait un courrier à son fils pour qu’il fasse un scanner des TSAO.
Je pense qu’il lui donnera rapidement son rendez-vous.
J’ai aussi demandé que sa belle fille lui fasse un bilan d’hémostase. Elle a des bleus spontanés un peu partout, et il faudrait que je débute un traitement anti-agrégant….
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Un contrepoint intéressant, celui de l'excellent Dr Sangsue.
17:59 Publié dans Des patients... | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Ce billet m a fait rigoler...Comme d autres lavent leur linge sale en famille, chez eux ,c est la medecine en famille, contraire a la deontologie du reste qui recommande aux medecins de " ne jamais traiter membres de la famille"... J ai bien aime aussi le regard de Lawrence sur le doigt de la rombiere , une emeraude...." certes un peu nuageuse, mais de taille respectable"...
Esperons qu elle ne finisse, depitee, par consulter Docteur Google.
Écrit par : therese Priest | 02/11/2008
Je nuancerais ces propos.
Il m'est arrivé, en début de carrière, de soigner... jusqu'à "la fin" mon beau père et la grand mère d ma femme. Mais, c'était encadré par mes différents correspondants spécialistes avec tenue de dossier médical et... patients observants (eh oui,ça existe !). Cependant le le reconnais,'est plus dur à gérer, outre l'aspect secret professionnel, qui bien souvent n'est qu'un secret de polichinelle, il y a surtout l'aspect affectif voir nourrir de façon professionnelle un proche n'est jamais facile, le plus important est surtout... l'aspect familial, parfois au décours du traitement on peut sentir une famille "qui ne te soutiens pas du tout" et encore heureux si...
C'est surtout pour cela que e ne le ferais plus.
Écrit par : Dr Sangsue | 02/11/2008
"Il ne faut jamais soigner ceux pour qui nous éprouvons amour et affection et qui en éprouve autant envers nous"
Je sais plus d'où ça sort (je retrouverai) mais je m'y tiens.
Pas d'avis.
Pas de commentaires.
Pas de diagnostics.
On écoute.
Écrit par : Serillo | 02/11/2008
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