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05/02/2005

L'art conceptuel et vous ?

Le XXième siécle a vu apparaitre un courant artistique particuliérement déconcertant, l'art contemporain.
Il est déconcertant de part sa diversité (autant de mouvements ou styles que de grains de sable dans une paume de main), que par sa signification(parfois aucune), ou ses buts (parfois aucun...).
Une trait particulier, toutefois, faire table rase du passé, et brûler, ridiculiser tout que ce l'art a produit depuis Lascau.
De Piero Manzoni, et sa"boite de merde d'artiste", à Andy Wharol, et sa "Factory" qui produisait des oeuvres d'art en série, chaque artiste est allé de plus en plus loin dans le déboulonnage de l'Art (avec un a majuscule, c'est à dire A...).

Ils se sont attaqué notamment à deux "dogmes" fondateurs de l'Art (et de son très lucratif Marché...):
- L'oeuvre d'art est unique
- L'oeuvre d'art est l'aboutissement du travail d'un artiste (c'est à dire de ses capacités, de son talent, de son intuition, de sa sensibilité...).

L'art conceptuel va plus encore plus loin, il tend vers la disparition de l'oeuvre d'art, qui doit laisser la première place au concept qu'elle soutend...
Pour caricaturer à peine:

 
 
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Ceci (je n'ai pas dit "oeuvre") s'appelle "transfini et continu IV", il conceptualise (toujours placer ce mot dans la conversation...) la destinée humaine se heurtant à l'infini de la Mort, et est en symbiose avec le monde actuel de part sa virtualité (Qu'importe le sens....)
Je le vends 15000€ (HT).


Ne ricanez pas, je suis raisonnable....
Ainsi , Le producteur Claude Berri (un des plus grand collectionneur d'art contemporain en France) a acquis il y à plusieurs années une oeuvre de Robert Ryman pour 8.000.000 de francs (il en a trois ou quatre dans sa fabuleuse collection).
Vous trouverez ici et ici , une partie de son oeuvre.
"Etonnant, non" disait le défunt Pierre Desproges.

Bref, tout çà pour dire que j'ai été confronté à l'art conceptuel cet après midi.
Ma galiériste préferrée informe ses clients de l'arrivée d'une nouvelle oeuvre par mail.
C'est redoutable d'efficacité, car je passe des samedis aprés-midi chez elle (au lieu de jouer au train avec mon fils ainé...).
Le dernier mail disait ceci:

"Bonjour,

Sensible au travail d'Ulrike Bolenz,

vous trouverez en pièces jointes une de ses créations

actuellement en exposition à la galerie de Marseille.

Par les thèmes qu'elle traite, l'artiste cherche à interroger le spectateur sur certains dilemmes de notre société.

L'intégration de l'image photographique à ce travail très plastique, lui permet de transmettre une image à la fois réaliste et abstraite.

Une sorte d'hybride entre la photographie et la peinture, une symbiose où ni l'un, ni l'autre ne domine, voire une nouvelle conception de l'image.

Afin de connaître son travail et ses différentes expositions à travers le monde

je vous invite également à visionner son site

http://www.ulrikebolenz.de/

À très bientôt

Delphine"

 

Le site m'a plu, ainsi que le concept (le mot est lâché...) de mélanger intimmement l'humain et la technologie (spires d'ADN, image digitalisée et pixellisée, et corps nu de femme). Presque une métaphore des blogs (LOL).

J'y suis allé, et le contact avec l'oeuvre a été décevant.
Deux morceaux de plexi fixés à une plaque métallique émaillée blanc (la même que ma cuisinière...).
Une oeuvre même pas unique (16 ex.), et mécanisée.
La côte de cette artiste "monte" en flèche (nombreuses expos dont la FIAC), donc on peut à la rigueur envisager son achat comme un placement financier.
Mais je n'arrive pas encore à acquérir une oeuvre pour autre chose que le plaisir qu'elle va me procurer.
J'ai quand même passé l'aprés midi à parler art avec Delphine (toute ma culture confituresque (la culture, c'est comme la confiture....) vient de ces entretiens devant une tasse de café bleue accompagnée d' un chardon mauve).

A propos, "transfini et continu IV" ne vous tente pas ??
pour 12500...

12000.....

19:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

04/02/2005

Les pommes pourries

Quand on trouve une pomme pourrie dans un panier, il est habituel de la jeter. sauf quand la pomme est un confrère, et le panier, sa propre spécialité.

Ce matin, nous (mon compère de toujours et moi) examinions un patient vasculaire (c'est à dire malade des artéres). Un temps fondamental de l'examen(http://www.anaes.fr/anaes/Publications.nsf/wEdition/RA_LI...) consiste à prendre la pression artérielle au bras (la classique prise de tension), et au mollet (moins connue mais "classique" quand même). Le quotient de la seconde sur la premiére se nomme l'IPS (Indice de Pression Systolique).
Le plus souvent, on mesure l'IPS au repos, mais on peut le faire après un effort pour sensibiliser la mesure.
Une grande partie des décisions à prendre sur le patient vasculaire se prend grâce à cette mesure (traitement médical, pontages, voire amputation)
La seule façon de la faire correctement est d'utiliser un appareil de döppler continu.

Maître Goupil (un vieux cardiologue très rusé, voire filou) entre dans la salle.
Nous saluons en coeur:
"-Bonjour Docteur Goupil....(avec une déférence confinant à l'ironie)
-Bonjour les jeunes, que faites-vous?
-Nous mesurons les IPS de repos et d'effort pour dépister une ischémie....
-C'est très bien...
Il sort
Nous sourions, il revient 45 sec plus tard...
-C'est quoi un IPS d'effort?
-Ben, c'est un IPS mesuré à l'effort... (fous rires contenus...)
-C'est bien...
-Quand j'étais jeune (A long time ago, in a galaxy far, far away...), nous en faisions tous, puis la sécu n'a plus remboursé cet acte, et plus personne ne l'a fait."

Nous avons hurlé de rire aprés son départ.
Il avait tout résumé en deux phrases (malheureusement)

20:40 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)

01/02/2005

Gnogo Onivogui

Plan international est une organisation caritative existant depuis 1937.
Son but est de permettre à des enfants défavorisés du Tiers-Monde d'être parrainés.

En décembre, ma compagne et moi avons été boulversés comme tous par les ravages du tsunami.
Notre conscience du malheur des autres, qui était profondémment endormie (a-t-elle jamais ouvert un oeil?) s'est étirée, a baillé et s'est demandée ce qu'elle avait fait dans sa vie.
Le bilan est donc facile à faire:rien
Just do it !
Ce matin au courrier, nous avons reçu le dossier de notre fillieule.
C'est une petite fille guinéenne de 9 ans, très joliment dénommée Gnogo Onivogui.

 

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Elle n'a pas grand'chose d'exceptionnel, elle est comme de milions d'enfants africains (nous en avons rencontrés des centaines au décours de nos pérégrinations africaines).
Mais elle personnifie le drame de ce continent: une région assez récemment en guerre (deux des pays limitrophes sont le Liberia et la Sierra Leone...), des parents agriculteurs, et l'absence complète de confort (eau potable dans un puisard à 1 Km).
Elle n'a pas l'air malheureuse (mais elle ne connait que son quotidien, et la société de consommation ou l'on ne désire que ce que les autres ont, ne l'a pas encore atteinte) ni surtout dénutrie sur les photos.
L'association encourage à lui envoyer du courrier.
C'est en rédigeant ce qui n'est qu'une lettre simple, destinée à une enfant de 9 ans, que je mesure les années lumières qui nous séparent.

Que lui dire, une fois dépassée le stade des présentations de ma petite famille?
Et encore, est-ce aussi simple?
Je me rappelle avoir estomaqué un brave berger masai des hauts plateaux du Kenya en lui disant que j'avais "eu" ma compagne "gratuitement" (Une dot moyenne au Kenya équivaut à 1500€ en troupeaux ce qui est astronomique pour des bergers). Il voulait venir chez nous pour faire son marché!!

Lui parler de ce que j'aime?
Peinture et musique, certes, mais ce qui pour moi représente un aimable passe-temps est pour elle soit non concevable, soit emprunt d'un sens mystique (elle est animiste) qui rend difficile la compréhension de notion de plaisir.
Mes 2 dernières acquisitions de tableaux équivalent à 10.88 fois le PNB/habitant de son pays (données 1997)

Lui parler de mes soucis?
Mon souci principal actuel:mon activité libérale est déficitaire (je ne vois que 3-6 patients par semaine...), soit environ un déficit de 600€ par mois (hors imposition), soit 1.54 fois le PNB/habitant de son pays par mois (0.030 fois notre PNB /habitant).
Mon deuxième souci?:mon surpoids qui se majore avec le temps (Ah, le fameux pneu de la trentaine), là, même pas besoin de faire de commentaires...
Les occidentaux meurent de sur-alimentation, les habitants du Tiers-Monde de sous-alimentation.
Un traitement pour lutter contre l'hypercholestérolémie (souvent secondaire à une mauvaise alimentation) coûte 652.47€ par an et par patient, et ils sont des millions rien qu'en France.

Lui parler de notre démarche?
Qu'elle est basée sur de la compassion, pour ne pas dire de la pitié?
Pourquoi le parrainage?, pour pouvoir observer de visu les effets de notre "bonté" (on peut se rendre dans son village, si on le désire...).
Je me demande si un don aveugle n'aurait pas été plus désinteressé (donc plus "louable"?)
D'un autre côté, cette expérience peut s'avérer être enrichissante pour elle et nous si nous arrivons à communiquer sur le long terme.

L'avenir le dira...

Il faut que j'arrête d'écouter les partita de Bach, interprètées par Hilary Hahn.
C'est beau, mais elles rendraient un enfant neurasthénique, et elles rendent floues (yeux embués?) des notions qui me semblaient simples.