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13/01/2006

30 minutes.

C’est le temps durant lequel j’ai côtoyé, Monsieur L. .

Je ne soupçonnais pas son existence avant, et après, c’était trop tard.

A 8 h, arrêt cardiaque, 8h30, fin de la réanimation.

Il avait 75 ans, et était malade du cœur.

Mais rien ne laissait prévoir cela.

Appel à une famille que je ne connais pas, et qui ne me connaît pas, en l’occurrence, sa fille.

Sonnerie

« Allo ?

-         Bonjour, vous êtes bien la fille de Monsieur L. ?

-         Oui ? (un peu inquiet)

-         Je m’appelle Lawrence Passmore, je suis cardiologue à la clinique XXX, je vous appelle parce que votre papa a fait un gros gros malaise ce matin à 8h. Pouvez-vous venir ?

-         Oui (elle a compris), j’arrive tout de suite ».

Elle arrive 20 minutes plus tard, avec ses deux frères.

Je leur annonce la nouvelle.

Ils sont effondrés, les frères un peu inquisiteurs et emportés.

Etait-ce prévisible ?

Hier il toussait, pourquoi n’avez-vous rien fait ?

Les infirmières sont-elles formées, le matériel est-il moderne ?

On ne  nous a pas dit que son cœur était fatigué, pourquoi ?

Pourquoi ne communiquez-vous pas entre médecins ?

 

Des questions en rafale, certaines n’ayant pas de réponses.

Surtout ne rien dire qui pourrait les choquer, ou les faire rechercher les fautes, là où il n’y en a pas. Y a-t-il eu des fautes ?

A vrai dire, j’ai toujours tendance à penser que oui.

La mort d’un patient est pour moi toujours un Mat, pour lequel il faut trouver le faux mouvement initial.

Alors que j’imagine ma propre mort comme faisant partie du cycle naturel, indissociable de ma vie.

Je compatis, et me retire, alors que commence pour la surveillante un dialogue éprouvant, mais qui déjà ne me concerne plus : levée du corps, inhumation avant ou après Shabbat….

12/01/2006

Le Che et le sexe.

J’ai trouvé cet extrait d’une lettre écrite en 1954 à son amie,Tita.

« Rappelle-toi que cette petite gêne qui s’appelle le sexe a besoin de ses distractions périodiques, sinon il envahit tous les moments de la vie et il en gâte les plus beaux aspects. Je sais ce que tu penses : ce ne sont là que des bêtises, mais dans le fond tu penses le contraire, je le sais bien ; ce ne sont pas des bêtises et c’est un peu la raison, et non des moindres, de ton désespoir. »

Cité dans « Ernesto Guevara connu aussi comme le Che » de Paco Ignacio Taibo II (Ed. Métailié/Payot).

11:00 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3)

Fin de partie.

Robert d’Artois vient de mourir, le flanc transpercé d’un trait d’arbalète sous les remparts de Vannes.

 Le royaume de France, premier de la Chrétienté, s’enfonce dans le chaos, malmené par une Angleterre bien moins puissante. L’Ecluse, Crécy, Poitiers. Trois désastres militaires, maintenant oubliés, mais à jamais impardonnables.

 Ceci par la faute d’une succession de médiocres et d’incapables au pouvoir.

Je suis entrain de finir « Le lis et le Lion », avant dernier volume des « Rois Maudits ». Alors que je parcours les dernières lignes, je regrette déjà de ne plus suivre les pérégrinations de ce personnage haut en couleurs.

Vingt neuf ans se sont écoulés depuis le début du roman, tous les personnages se sont éteints. Last but not least, Robert aussi.

 C’est là que Druon m’a surpris, en écrivant juste avant l’épilogue :

 

« …Et ici l’auteur, contraint par l’histoire à tuer son personnage préféré, avec lequel il a vécu six années, éprouve une tristesse égale à celle du roi Edouard d’Angleterre ; la plume, comme disent les vieux conteurs de chroniques, lui échappe hors des doigts, et il n’a plus le désir de poursuivre, au moins immédiatement, sinon pour faire connaître au lecteur la fin de quelques- uns des principaux héros de ce récit. Franchissons onze ans, et franchissons les Alpes… »

Rarement j’ai rencontré une telle fusion entre un auteur, et son lecteur.

Courage, buvons le calice jusqu’à la lie, il me reste à lire : « Quand un roi perd la France ».

09:50 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)

11/01/2006

Malade comme un chien, mais médecin.

Aujourd’hui, à l’hôpital, entre 16h00 et 17h00, ça n’allait pas.

Mais alors, pas du tout.

Une douleur épigastrique vrillante, de survenue brutale. Je me suis même demandé si je ne perforais pas un ulcère.

Ma vieille infirmière a fait le diagnostic immédiatement : « c’est la gastro, mon mari l’a eu, il s’est tordu pendant 4 heures ».

Superbe perspective.

Je me traîne à la clinique, en voiture sur l’autoroute, je manque de me vomir dessus.

Je me traîne presque littéralement à l’infirmerie.

Je murmure dans un souffle : « S’il te plait, fait moi ça en IVD », en montrant une ampoule dans l’armoire à pharmacie, à un infirmier tout juste diplômé (j’étais vraiment désespéré…).

Et hop, 20 minutes plus tard, je gambade allègrement dans les étages, et je tape ce billet, comme si ne rien n’était.

 

Plusieurs conclusions :

- pour le même résultat (en ayant de la chance), un quidam non médecin aurait attendu 4 heures aux urgences, ou 4 heures que le même produit en PO fasse effet : putain, comme c’est bon d’être médecin !

- La douleur, et bien… c’est vraiment douloureux (j’ai encore un peu mal, et j’ai du mal à élaborer).

- Johnny Hallyday veut prendre la nationalité belge (même remarque).