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12/03/2007
Le staff de néphro.
Tout à l’heure, une interne de néphrologie m’a contacté pour me demander de participer à un staff afin de discuter de l’avenir d’une patiente.
Cette patiente est âgée, dialysée chronique, cataloguée démente, vivant seule à la maison et a une fibrillation auriculaire que je suis depuis quelques semaines, même si, comme vous pouvez constater, c’est loin d’être son problème principal.
C’est la famille qui a demandé à ce que je sois présent car « ils ont toute confiance en moi ».
Ca m’a vraiment touché, même si je ne sais pas ce que je vais pouvoir dire à un staff de néphro. On verra demain.
18:37 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)
Il ne va pas s'user, ton stétho!
11h30, le téléphone sonne.
Un interne des soins intensifs néphrologiques me demande une échographie cardiaque.
Je bougonne, je n’aime pas trop ces échographies urgentes que l’on découvre subitement en fin de matinée.
Le patient a une image douteuse sur la mitrale avec une petite fuite sur une échographie précédente, peut-être une endocardite.
Le patient s’est dégradé dans la nuit et l’interne suspecte une aggravation de la fuite mitrale.
Il me demande donc un contrôle en urgence.
- Et il y a un gros souffle à l’examen ?
- Euuuh, je ne l’ai pas écouté…
- Excellent, je te félicite !
En arrivant aux soins avec mon appareil, il m’accueille avec le sourire et un superbe stéthoscope « Littman Master Cardiology » (le même que le mien) passé autour du cou.
- Il n’y a pas de souffle.
Je n’ai pas pu m’empêcher, je me suis moqué.
J’ai fait l’échographie, la fuite ne s’est pas aggravée, mais il faudra tout de même faire une ETO (échographie trans oesophagienne).
14:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (8)
La couleur de la tolérance.
Je me suis lancé dans la passionnante biographie de Pierre Mendès France par Eric Roussel (Ed Gallimard). Je marque en effet un peu le pas dans la Révolution américaine ou l’auteur s’emberlificote dans les relations difficiles entre les trois représentants américains auprès de la Cour de louis XVI.
La biographie de Eric Roussel est très plaisante à lire, et bien évidemment j’y apprend plein de choses.
Ainsi, en décembre 1936, le maire de Louviers, qui n’est autre que Pierre Mendès France, organise un suffrage ouvert aux hommes ET aux femmes afin d’élire 6 « conseillères municipales » qui siègeront avec une voix délibérative.
Je vous rappelle que le droit de vote des femmes n’a été reconnu que le 21 avril 1944, soient 8 ans plus tard. Là encore, Pierre Mendès France s’est révélé être en avance sur son temps.
Eric Roussel fait ensuite une petite digression à mon avis assez significative.
Pourquoi ce qui nous semble évident, c’est à dire l’égalité hommes/femmes, notamment en matière législative, a été si tardive ?
De puissantes forces s’y sont opposées durant des années.
Quelles forces ?
Les forces de la "Réaction", une droite conservatrice et cléricale ?
Probablement, mais les plus ardents défenseurs de cette inégalité scandaleuse étaient des sénateurs radicaux (le propre parti de Pierre Mendès France) et du groupe de la gauche démocratique, donc plutôt ancrés à gauche. D’ailleurs, en 1936, alors que le « Front Populaire » était au pouvoir, il s’est bien gardé de légiférer en faveur des femmes.
Pourquoi ?
Tout simplement car ces messieurs pensaient que les femmes, alors sensiblement plus inféodées aux curés que les hommes, voteraient pour des partis conservateurs et cléricaux, c’est à dire contre la « République » comme ils se l’imaginaient. Ce raisonnement qui nous paraît curieux s’est toutefois révélé exact, puisque dans une circonscription majoritairement de gauche (Pierre Mendès France y était député et maire), c’est une liste de conservateurs féminine qui est passée haut la main.
Moralité de cette histoire.
La tolérance et l’ouverture d’esprit ne sont pas affaire d’affinité politique.
Ce n’est pas parce que vous êtes à gauche que… Et ce n’est pas parce que vous êtes à droite que…
Je rappellerais simplement cette phrase qui gardera toujours sa portée, au delà du temps et des hommes concernés: "Je trouve toujours blessant et choquant de s'arroger le monopole du coeur. Monsieur Mitterrand, vous n'avez pas le monopole du coeur... "
11:00 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)