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01/12/2007

Fantôme.

Internet est vraiment un univers inattendu, on y trouve même des fantômes.

 

Je naviguais sans réel but quand je suis tombé sur le site d’un élève de mon ancien lycée.

Cet élève qui est bien postérieur à mon époque a mis en ligne quelques photos de profs.

Je suis presque tombé de mon siège en revoyant mon prof d’histoire sur un cliché daté de 2002, un enseignant qui a marqué tous ceux qui ont eu la chance de faire partie de sa classe. Un type brillant, drôle, sensible, volontiers iconoclaste. Ce lycée était privé et dirigé par un Père. Vous imaginez donc que la moindre parcelle de liberté et de fantaisie prenait à nos yeux un éclat incomparable. Ses heures de cours étaient un délice.

Par ailleurs, il était malade, très malade, ce qui entretenait encore l’épaisseur de la nuée mystérieuse qui l’entourait.

En fait il était dialysé chronique, mais pour nous, adolescents, ce terme n’évoquait rien de bien précis.

Je ne l’ai pas reconnu d’emblée car il avait pris 12 ans.

Mais ce qui m’a le plus marqué c’est qu’un ancien condisciple m’avait confirmé son décès il y a quelques années (2003-2005, il ne savait plus trop).

 

Une photo d’outre tombe.

Paix à ton âme, Gabriel.

22:51 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (1)

30/11/2007

Paul.

C’est fou quand même. Je n’ai que des soucis microscopiques dans la vie (pourvu que cela dure…), mais je m’en suis créé un faux qui accapare de plus en plus  mon esprit.

Et bien évidemment, depuis que je me lui créé de toute pièce, je tombe régulièrement nez à nez avec.

Je n’ose même pas évoquer ma frustration  tellement c’est infime et ridicule.

Je me suis mis une écharde dans la chair.

Le biais de financement.

C’est un nouveau biais à rajouter à notre catalogue (déjà bien long) de paramètres à surveiller lorsque l’on évalue une étude clinique.

Vous savez qu’en général, le statut de celui qui finance influe sur le résultat des études publiées.

On peut y voir deux explications « acceptables ».

La première est que le laboratoire qui compare sa molécule maison va le faire contre un compétiteur dépassé, ou en sous dosant sa posologie.

Par exemple, l’étude COMET a montré la supériorité du carvédilol sur le métoprolol dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.

Le carvédilol est commercialisé par les laboratoires Roche qui ont co-financé l’étude avec GSK.

Le métoprolol est commercialisé par Astra Zeneca.

Jusque là, tout va bien.

Mais là où le bât blesse, c’est que la forme galénique et la posologie du métoprolol qui ont été employées n’étaient pas optimales, loin de là.

Elles l’étaient peut-être au moment ou COMET a été conçue, mais elles ne l’étaient plus du tout au moment de sa publication. Astra Zeneca a modifié sa formule alors que l’étude se déroulait et finalement la galénique proposée à l’AMM pour le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique n’était plus celle utilisée pour COMET.

Pourtant les visiteurs médicaux de Roche ont largement communiqué sur la déroute en rase campagne du compétiteur du carvédilol…

L’autre explication est que le financeur ou le promoteur vont avoir tendance à ne pas faire publier une étude qui leur est défavorable.

Selon une étude publiée par une équipe lyonnaise dans le BMJ, et citée par « Prescrire », une étude qui confirme l’hypothèse du promoteur a 4.6 fois plus de chance d’être publiée qu’une étude qui l’infirme.

Quel est l’impact de ce biais de financement ?

Un article publié dans PLoS Medicine de juin 2007 tente de répondre à cette question.

Lorsqu’une étude compare l’efficacité d’une statine versus un autre hypocholestérolémiant (statine ou non), et qu’elle est financée par une firme qui commercialise un des produits, les résultats sont « favorables » au financeur en moyenne 20.16 fois plus que dans les cas où le financement est indépendant.

Pour la conclusion, le « risque relatif » monte à 34.55.

Conclusion des auteurs :

« RCTs of head-to-head comparisons of statins with other drugs are more likely to report results and conclusions favoring the sponsor's product compared to the comparator drug. This bias in drug–drug comparison trials should be considered when making decisions regarding drug choice. »

A prendre en compte, donc.

 Références:

Poole-Wilson PA, Swedberg K, Cleland JGF et al. Comparison of carvedilol and metoprolol on clinical outcomes in patients with chronic heart failure in the Carvedilol Or Metoprolol European Trial (COMET): randomised controlled trial. Lancet 2003;362:7-13.

Bero L, Oostvogel F, Bacchetti P, Lee K. Factors Associated with Findings of Published Trials of Drug–Drug Comparisons: Why Some Statins Appear More Efficacious than Others.  PLoS Medicine Vol. 4, No. 6, e184 doi:10.1371/journal.pmed.0040184 

Decullier E, Lhéritier V, Chapuis F. Fate of biomedical research protocols and publication bias in France: retrospective cohort study. BMJ, Jul 2005; 331: 19 ; doi:10.1136/bmj.38488.385995.8F