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09/07/2008

The Twilight Zone

J’en avais déjà parlé ici.

Cette librairie me parait de plus en plus étrange, peut être une zone de frictions entre notre continuum et un autre.

Des tas de bouquins dans des tas de rayons, et je n’arrive toujours pas à mettre le doigt sur les livres que je recherche.

Avant-hier, le catalogue de l’exposition de Hokusaï, une oeuvre quelconque d’Adonis,  hier, les « Mémoires d’Hadrien » de Yourcenar, et le Raul Hilberg dont a parlé Stéphane.

Aucun de ceux là.

J’en viens à croire que dans cette librairie, les livres n’ont d’existence que si je ne les recherche pas.

Pourtant, c’est une librairie généraliste, pas un sex-shop. Pourtant les bouquins que je cherche ne sont pas particulièrement difficiles à trouver.

Sont-ils inexistants préalablement à ma pensée ? Y trouvait-on le Yourcenar avant que j’envisage de l’acheter ?

Ou bien est-ce ma pensée qui les dématérialise ?

Hypothèse invérifiable scientifiquement.

Par contre, il y avait un livre sur Christophe Willem.

Là, dans le cadre de la seconde hypothèse, aucune chance que je le dématérialise.

 

A propos de zone de friction, j’ai trouvé un truc énorme.

Rien de sexuel, vous pouvez continuer à lire.

(Sex-shop et sexuel dans la même note, vivement que mon épouse revienne des Pyrénées).

Un truc vraiment énorme, inattendu, qui concilie l’inconciliable.

Depuis jeudi dernier, donc, je dois me faire à manger. J’ai donc tendance à balancer des pâtes à l’eau et à faire un steak haché. Sauf qu’au bout d’une semaine, ça lasse un peu, et j’ai des envies de légumes.

Et hop, le miracle est arrivé : de pâtes aux légumes !

Ce sont des pâtes avec toutes leurs qualités, et des légumes avec quelques unes des leurs (la couleur verte, principalement).

C’est très bon, et ça déculpabilise.

Quand madame téléphone et s’enquiert de mon repas, je réponds tout fier « J’ai encore mangé des légumes, comme à chaque repas ! ».

Elle en est presque inquiète.

 

Prochaine étape, rajouter les 5 fruits quotidiens dans les pâtes aux légumes. J’ai envoyé un mail à Lustucru, et j’attends toujours la réponse.

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Le Canard au firmament.

Aujourd’hui, c’est mercredi, jour du Canard Enchaîné.

Ce numéro est absolument excellent, à l'image de sa une : « Sarko carbure à l’héroïne colombienne ».

Il y en a un pour tous les goûts : le journal de Carla B., Delanoë qui se paye la tête de Rachida Dati dans « minimares », une sombre histoire de droits d’auteur chez un bijoutier de la place Vendôme, une mairie communiste qui utilise toutes les ficelles judiciaires pour ne pas régulariser une vacataire, le martyre pour rire de PPDA…

Le Canard se paye même le luxe d’être fier d’avoir été cité par Radio Vatican sur une histoire de suspicion de détournement de fonds à Lourdes. Pas mal pour un journal très largement anticlérical.

 

Un article parle aussi de la chute vertigineuse du nombre des adhérents UMP et PS. Quelques soient ses opinions politiques, ce n’est pas de bon augure pour la démocratie. 2012 devrait être encore une fois l’année de la tentation des extrêmes.

Mais il faut bien le dire, bien que loin d’être passionné par la politique, , je ne discerne absolument personne à droite comme à gauche ou au centre, qui a, ne serait-ce que l’ombre de la carrure d’un chef d’Etat qui se respecte, et qui voit au-delà de ses ambitions personnelles.

Quand la médiocrité est élevée en norme dans la chose publique, il faut toujours craindre l’irruption d’un courant extrémiste qui peut faire son beurre sur sa différence.

08/07/2008

Le double effet.

Photobucket

Une caricature réussie a au moins deux niveaux de lecture.

En voici une qui est pas mal.

Un dessin publié dans le « New Yorker » montre un médecin et son patient en pleine consultation. Le costume du médecin, et son matériel sont recouverts de publicités pour des firmes pharmaceutiques, un peu comme pour un pilote de F1.

Le patient fait la tête, se demandant peut-être si sa prise en charge ne va pas être plus dictée par les intérêts économiques du praticien que par son état de santé.

Hier, une note du  blog du WSJ montre une caricature très similaire, et antérieure à la première.

Même costume de pilote de F1 pour le médecin, et même gène chez la patiente.

Dans ce cas cependant, le dessinateur introduit une nouvelle notion, celle de « full disclosure », c'est-à-dire le fait pour le médecin de révéler l’ensemble de ses liens avec l’industrie pharmaceutique.

C’est une nuance, mais avec une conséquence similaire, le médecin sert d’homme sandwich pour l’industrie.

C’est là que l’histoire devient drôle. Le dessinateur du WSJ se sent lui aussi un peu gêné de voir une de ses œuvres quasiment recopiée trait pour trait « While it’s not uncommon for cartoonists to come up with similar ideas, this example is getting a little too close for comfort ». Le dessinateur du « New Yorker » clame sa bonne foi.

 

Les liens entre l’industrie pharmaceutique et les médecins ne gênent donc pas que les intéressés principaux, c'est-à-dire les praticiens et les patients.

Heureusement qu’en France nous n’avons pas ce problème…