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03/12/2008

Iconographie.

En ce moment, champagne pour l’iconographie vasculaire sur Grange Blanche !

Le service de chirurgie vasculaire a fait l’acquisition d’un nouvel appareil d’échographie, j’ai eu la chance de pouvoir l’utiliser en premier.

Comme l’appareil est livré avec une sonde doppler 3D, je n’ai pas pu résister de m’amuser un peu avec. Et comme cette sonde n'est commercialisée que depuis 3 mois, les images suivantes sont probablement parmi les premières à être disponibles sur la toile, hors site du constructeur.

Et après quelques réglages personnels (l’ingénieur application n’est pas encore venu nous expliquer comment utiliser le 3D), j’obtiens ceci :

 

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Les images 1, 2 et 3 représentent les trois plans de l’espace, et l’image 4 la reconstruction 3D.

En conclusion, totalement parnassien, beau, mais ne sert à rien.

Quel est l’intérêt d’avoir une reconstruction 3D d’une sténose vasculaire ? D’autant plus, que d’après ce que j’ai compris, cette sonde ne permet que la visualisation de structures superficielles, c'est-à-dire en pratique les carotides. De plus, comme le montre la photo suivante, tirée du site du constructeur, la sonde est grosse, très grosse, ce qui interdit la visualisation de toute bifurcation un peu haute. Or, la visualisation 3D de la bifurcation carotidienne serait peut-être le seul point potentiellement intéressant d’un point de vue pratique.

 

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Je vais essayer de trouver une bifurcation (très) basse pour vous la faire voir, la mienne étant déjà trop haute pour être analysée correctement. Je vais aussi essayer de faire une bifurcation fémorale sur un patient pas trop gros…

Dans tout les cas, ce sera uniquement pour flatter l’œil.

12:06 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (9)

02/12/2008

Ceux qui croyaient au ciel ceux qui n'y croyaient pas.

JD Flaysakier m’a fait découvrir deux articles publiés à exactement onze jours d’intervalle sur le même sujet, les médicaments génériques.

 

Ceux qui croyaient au ciel ceux qui n'y croyaient pas. Un texte qui recueille des opinions personnelles, des observations éparses non documentées et faites par des tiers. Un autre repose sur une méthodologie scientifique rigoureuse, discutable certes, mais validée.

Ceux qui croyaient au ciel ceux qui n'y croyaient pas. D’un côté la croyance, de l’autre la science.

Ceux qui croyaient au ciel ceux qui n'y croyaient pas. D’un côté la foi, de l’autre, la connaissance.

Ceux qui croyaient au ciel ceux qui n'y croyaient pas. D’un côté, le chamanisme, de l’autre la médecine.

Ceux qui croyaient au ciel ceux qui n'y croyaient pas. D’un côté, «La Croix» du 21 novembre, « De très nombreux cardiologues ont des soucis avec des génériques. Certains osent en parler, d’autres non », « Il y a quelques mois, j’ai évoqué, au cours d’un congrès les problèmes liés aux génériques. Et aussitôt, dans la salle, plus d’une vingtaine de confrères ont évoqué des difficultés plus ou moins identiques »

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Source.

 

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, de l’autre, le JAMA du 3 décembre, « Whereas evidence does not support the notion that brand-name drugs used in cardiovascular disease are superior to generic drugs, a substantial number of editorials counsel against the interchangeability of generic drugs. ».

 

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Merci, Jean-Daniel pour ce moment de franche rigolade, et encore bravo aux très éminents médecins, notamment cardiologues, qui ont démontré encore une fois leur prescience.

Toutefois, pour être juste, je leur concède bien volontiers l'immense mérite, presque miraculeux, d’avoir trouvé une autre tribune, le quotidien « La Croix », qui leur convienne tout aussi bien que les revues médicales de publicités rédactionnelles dans lesquelles ils dispensent habituellement leurs opinions d’experts.

 

Pour nos leaders d'opinion, c'est vraiment la croix et la bannière (publicitaire) !

21:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (7)

La transition épidémiologique.

Cette expression un peu barbare, traduite mot à mot de l’anglais nomme l’évolution des maladies humaines dans les pays en voie de développement, au fil de ce dernier.

 

Une série d’articles et d’éditoriaux publiés par la même équipe, et sur la même série de patients en mars dans le Lancet, et très récemment dans Circulation a mis en évidence cette transition dans une banlieue noire et pauvre de Johannesburg, SOuth WEstern TOwnship, bien plus connue sous son acronyme, SOWETO.

Le spectre des maladies de la population de Soweto est entrain de s’occidentaliser, avec une augmentation de la prévalence de l’hypertension artérielle, de l’obésité et du diabète, un peu comme les pauvres indiens Pima, et une diminution des maladies épidémiques (hors HIV).

Si l’on se focalise sur l’étiologie des nouveaux cas d’insuffisance cardiaque, on retrouve encore un éventail très différent de celui observé chez nous, mais qui n’est déjà plus celui observé il y à quelques dizaines d’années.

Ainsi, les insuffisances cardiaques liées au rhumatisme articulaire aigu ne sont qu’en cinquième position (8%), largement derrière les cardiopathies hypertensives (33%), les cardiopathies idiopathiques (28%), les insuffisances cardiaques droites (27%) les cardiopathies ischémiques (9%). Les auteurs ont très surpris par la fréquence des insuffisances cardiaques droites, qui sont rares chez nous (autour de 3% en Europe). Ils suspectent une origine environnementale comme la pollution. Mais on retrouve aussi d’autres causes, comme des connectivites, ou des tuberculoses évoluées.

L’insuffisance cardiaque touche une majorité de gens jeunes, puisque l’âge moyen de cette population est de 55 ans. Et pour être plus précis, une majorité de femmes (57%). Ces femmes sont dans, leur immense majorité, obèses avec un BMI supérieur à 30 (87%) et hypertendues (88%)

 

Vingt pour cent de cette population a un débit de filtration glomérulaire inférieur à 60 mL/min / 1.73 m². Tu vas avoir du boulot, là-bas, Stéphane.

Le nouveau tueur qui émerge doucement mais sûrement en Afrique, l’hypertension artérielle touche principalement des femmes jeunes, dont l’âge tourne autour de 54 ans.

Comme vous le savez, cette maladie longtemps asymptomatique nécessite une prise en charge diététique et médicamenteuse longue, quotidienne, souvent ingrate. Autrement dit, le premier pas vers la prise en charge de cette épidémie d'un nouveau genre passe par une amélioration radicale de l'éducation de cette population hautement défavorisée.

 

 

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Simon Stewart, David Wilkinson, Craig Hansen, Vinesh Vaghela, Robert Mvungi, John McMurray, and Karen Sliwa. Predominance of Heart Failure in the Heart of Soweto Study Cohort: Emerging Challenges for Urban African Communities. Circulation. 2008;118:2360-2367; published online before print November 24 2008, doi:10.1161/CIRCULATIONAHA.108.786244

 

Michelle Asha Albert. Heart Failure in the Urban African Enclave of Soweto: A Case Study of Contemporary Epidemiological Transition in the Developing World. Circulation. 2008;118:2323-2325, doi:10.1161/CIRCULATIONAHA.108.819821

 

Harvey D White, Anthony J Dalby. Heart disease in Soweto: facing a triple threat. The Lancet, Volume 371, Issue 9616, 15 March 2008-21 March 2008, Pages 876-877

 

Karen Sliwa, David Wilkinson, Craig Hansen, Lucas Ntyintyane, Kemi Tibazarwa, Anthony Becker, Simon Stewart. Spectrum of heart disease and risk factors in a black urban population in South Africa (the Heart of Soweto Study): a cohort study. The Lancet, Volume 371, Issue 9616, 15 March 2008-21 March 2008, Pages 915-922

20:38 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)