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18/11/2008

Gomorra.

J’ai terminé ce roman de Roberto Saviano hier au soir.

 

Mon impression est un peu mitigée.

Contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit pas d’un roman, mais d’une énumération de trois cent cinquante six pages de faits sur la camorra. C’est un peu longuet…

D’un autre côté, si l’on va au-delà de cette présentation austère, on découvre l’étendue de l’emprise des clans camorristes sur la région napolitaine, et la taille de leur empire qui s’étend jusqu’à Aberdeen.

On y trouve quelques morceaux de bravoure.

Les gamins qui passent un rite d’initiation pour leur entrée dans la camorra, afin d’éprouver leur courage : on leur fait porter un gilet pare-balles et on leur tire une rafale de pistolet mitrailleur dessus.

Un parrain qui se fait construire une villa luxueuse dont les plans et la décoration intérieure sont les mêmes que la villa de Tony Montana dans le Scarface de Brian de Palma.

Quatorze mille six cent mètres, avec une base de trois hectares : la taille estimée du monceau d’ordures parfois hautement toxiques « traitées » illégalement par la camorra, c'est-à-dire enterrées, balancées dans la mer, ou brûlées, en dépit de toutes les règles communautaires. Un véritable génocide écologique.

« A la mondragonese ». Ce n’est pas une façon d’accommoder les pates, mais de se débarrasser d’un corps : on le jette dans un puits en pleine campagne, et on y balance ensuite une grenade. Le corps est réduit en bouillie et enseveli sous des tonnes de terre.

Depuis la publication de ce roman, Saviano vit sous protection policière, traqué par les clans de la Camorra.

 

 

Gomorra. Dans l’empire de la camorra

Roberto Saviano

Editions Gallimard.

 

08:13 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)

17/11/2008

La vieillesse est un naufrage…

Et la polymédicamentation un iceberg.

 

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A 75-80 ans on peut avoir beaucoup de problèmes de santé, c’est indéniable.

Mais comment expliquer et justifier une telle ordonnance ?

Le patient était tellement abruti par ce cocktail qu’il est tombé de sa hauteur, et s’est fracturé le col du fémur. Ce monsieur a donc été mon second transfert récent dans un service d’urgences.

Vingt lignes de médicaments, 33.5 comprimés, pilules ou sachets à prendre par jour.

Il faut rajouter à cette liste de la vitamine K en gouttes, prescrite pour antagoniser un INR supérieur à 6 le matin même de la chute qui s’est produite en début de soirée.

Vous remarquerez la superbe association previscan/plavix/kardégic, dont nous sommes,  il faut l'avouer, nous les cardiologues, uniques responsables.

Que dire aussi de l'association anxiolytiques/antidépresseurs/anti-épileptiques (il a effectivement fait une crise comitiale sur une séquelle d'AVC ancien)/anti hypertenseurs ?

En somme, tout pour tomber lourdement et saigner abondamment.

Une vraie potion du diable.

17:56 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (14)

La personne âgée est perverse.

J’ai fait récemment un joli diagnostic dont je ne suis pas peu fier.

Que ceux qui trouvent le diagnostic évident se rappellent que je suis cardiologue…

 

Une première infection urinaire chez une dame de 75-80 ans qui passe sous Noroxine®.

Bon, pas de quoi se relever la nuit (sauf pour la patiente…).

Deuxième infection urinaire mais cette fois les urines sont marrons et sentent vraiment très mauvais, la merde, pour appeler un chat un chat.

Donc fécalurie, intermittente par ailleurs.

Notion de diverticulose colique.

Donc fistulisation d’un diverticule sigmoïdien dans la vessie.

 

Quand j’ai transféré la patiente aux urgences, elle s’était mise en choc septique.

Le scanner a confirmé l’hypothèse diagnostique.

J’espère qu’elle s’en sortira, car par ailleurs, son état cardiaque est très précaire.

 

A part la fécalurie, et in fine le choc septique, elle n’avait aucun symptôme. A l’examen, à la fin, un simple plastron sous ombilical.

 

J’avais déjà vu passer une patiente à peu près du même âge qui avait rompu un diverticule sigmoïdien. Heureusement, le mésentère avait joué son rôle de pompier du péritoine et avait bouché la brèche.

Hormis 24000 blancs sur la NFS et une vague douleur abdominale, elle ne se plaignait de rien.

Là encore, c’est le scanner abdominal (fait à la recherche d’un abcès profond) qui a fait le diagnostic. Méfiance, méfiance donc, chez la personne âgée où les signes cliniques sont souvent assourdis et noyés dans une cacophonie d'autres plaintes.

17:26 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)