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27/01/2007

Montée et descente : réponse.

Deux illusions se cachent dans cet autre dessin de Escher.

Saurez-vous les retrouver ?

 

La première illusion, la plus simple, est celle de l’escalier de Penrose.(Lionel Penrose 1898-1972 et son fils Roger)

Si l’on regarde bien, les moines montent et descendent perpétuellement

 

La seconde est une anamorphose.

Si vous imprimez l’image, et que vous la regardez du côté du bord inférieur « à regard frisant », vous allez avoir l’impression nette que le bâtiment sort de la feuille (et ce, sans avoir pris de substances illicites).

 

L’anamorphose la plus connue est celle du crâne caché dans le tableau de Hans Holbein le jeune «Les Ambassadeurs ».

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26/01/2007

C'est là qu'il est le plus fort...

"Jacques Chirac, infatigable collecteur de fonds

 

AP | 25.01.2007 | 15:50

 

Jacques Chirac s'est mué jeudi en impitoyable collecteur d'argent pour le Liban, poussant sans cesse les pays présents à la conférence "Paris III" à augmenter leurs offres d'aide et n'hésitant pas à sermonner les autres.

 

Que le chef de la diplomatie nippone se contente de rappeler que son pays avait déjà versé 11 millions de dollars pour le Liban depuis juillet dernier, et le président français a réagi vertement en jugeant "tout à fait indispensable que le Japon s'associe à l'ensemble de la communauté internationale pour faire un véritable effort comme ceux que font les autres pays". Un message que le ministre a été fermement prié de porter au Premier ministre Shinzo Abe.

 

De même, que le représentant koweïtien achève son intervention, sans donner de montant d'aide précis, par la formule consacrée "que la paix de dieu soit sur vous", et Jacques Chirac rétorque, cinglant: "je souhaite vivement que la paix de Dieu soit sur nous, mais la paix des moyens financiers doit aussi être sur nous!"

 

"Les Pays-Bas sont un pays riche!", fait-il aussi remarquer au ministre néerlandais Bernard Bot, qui s'excuse, penaud: "nous sommes un gouvernement démissionnaire en ce moment..."

 

"Je n'ai pas compris quelle est la contribution que vous apportez au Liban?", s'enquiert-il également après l'intervention du ministre du Bahrein. "C'est une affaire en cours...", s'emmêle le Cheikh Khaled bin Ahmad al Khalifa.

 

Le ministre brésilien Celso Amorim préfère donc prendre les devants quand il n'annonce "que" un million de dollars d'aide: "avant que vous ne parliez, je reconnais que c'est une contribution modeste mais il faut comprendre. Nous sommes un pays en développement."

 

Le ministre italien Massimo D'Alema a en revanche eu droit à des louanges, après avoir annoncé 120 millions d'euros d'aide. "Nous apprécions la générosité militante de l'Italie", a souligné Jacques Chirac.

 

"Combien?", s'interroge-t-il plus tard, se penchant vers un collaborateur après l'intervention d'un autre participant. Il fait assaut de demande de précisions, lançant: "c'est en euros ou en dollars?", ou "il s'agit de dollars canadiens?"

 

Jacques Chirac n'a également cessé d'enjoindre les intervenants à faire court alors que la séance de travail s'étendait en longueur, les priant de "dire simplement les chiffres" et les menaçant même de les priver de déjeuner. "Parlez court et bien... et généreusement!" De toute façon, "on a un peu tendance à répéter toujours un peu la même chose".

 

Il a même organisé un vote à main levée, proposant "deux solutions": "ou bien chacun s'impose de parler court, c'est-à-dire de dire en réalité combien il apporte comme participation, et à ce moment-là nous attendons pour déjeuner, ou bien chacun veut parler plus longtemps on peut aller déjeuner tout de suite (...) mais ça veut dire qu'on finira plus tard ce soir!"

 

Lors de la suspension des travaux pour le déjeuner, c'est donc un Jacques Chirac heureux qui a pu annoncer pour 7,6 milliards de dollars d'aide promise. AP"

 

Dépèche citée sur le site du Nouvel Observateur. La même actualité reprise par "L'Orient-Le Jour" (ici).

25/01/2007

Le désastre de Cannes (3/3)

Les deux épisodes précédents sont ici (1) et ici (2).

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Laissons Tite-Live donner la mesure du désastre :

 

« Le lendemain, dès qu'il fait jour, les Carthaginois se mettent à ramasser les dépouilles, et à contempler le carnage, affreux même pour des ennemis. Là gisaient des milliers de Romains, fantassins et cavaliers, pêle-mêle, comme le hasard pendant le combat les avait réunis, ou pendant la fuite. Certains, se levant du milieu des cadavres, sanglants, réveillés par le froid du matin qui pinçait leurs plaies, furent tués par les ennemis; certains, même parmi les gisants, furent trouvés vivants, les cuisses ou les jarrets coupés, et ils mettaient à nu leur cou et leur gorge, en demandant qu'on répandît ce qui leur restait de sang; on en trouva certains la tête enfouie dans la terre creusée, et l'on voyait bien qu'ils s'étaient fait eux-mêmes ces trous, et qu'en se couvrant le visage de terre amoncelée, ils s'étaient étouffés. Ce qui attira le plus tous les regards, ce fut un Numide que, de dessous un Romain mort, on retira vivant, mais le nez et les oreilles déchirés, le Romain, dont les mains ne pouvaient plus tenir une arme, mais dont la colère tournait à la rage, ayant lacéré de ses dents son adversaire en expirant. »

 

Le nombre des survivants romains varie selon les sources de 14.000 à 35.000 hommes (sur 80-90.000). Par ailleurs 3000 à 4500 furent faits prisonniers (notamment parmi l’armée de réserve de 10.000 hommes).

Un consul en exercice (Aemilius Paulus), 2 anciens consuls (ceux de l’année précédente), 2 questeurs, 29 des 48 tribuns militaires et 80 sénateurs furent tués (sur 300). On estime que 25-30% des membres du gouvernement de la République furent tués ce jour là. Hannibal va faire récupérer sur les cadavres romains un peu plus de deux cents anneaux en or (l’anneau d’or est alors le signe distinctif et exclusif de l’appartenance à une famille patricienne), qu’il enverra au Sénat carthaginois en signe de victoire totale.

Les survivants ne sont pas accueillis en héros, loin de là. On exile en Sicile certaines unités taxées de couardise et les commentateurs ultérieurs (Polybe et Tite-Live) vont s’ingénier à faire porter l’ensemble de la responsabilité de ce désastre au consul survivant, Terentius Varro.

Toutefois, un jeune officier survivant, un certain Publius Cornelius Scipio, va en réchapper et apprendre la leçon. C’est lui qui écrasera définitivement le même Hannibal 14 ans plus tard à Zama (actuelle Tunisie), ce qui lui vaudra le surnom bien plus connu de « Scipion l’Africain ».

Pour donner une idée de la situation dramatique de Rome au lendemain de cette journée, il faut savoir qu’en trois batailles (La Trébie, Lac Trasimène et bien sûr Cannes), Hannibal a décimé près de un cinquième des citoyens romains de plus de 17 ans.

 

Les carthaginois perdirent 17.000 hommes, principalement des ibères et des gaulois. Mais comme on l’a vu, Hannibal les avait en quelque sorte « prédestinés » à ce sort. Ce cynisme lui sera toujours reproché par la suite.

 

Rome est donc à genoux, et Hannibal n’a qu’à porter le coup de grâce. Pourtant il ne le fera jamais.

Personne ne sait vraiment pourquoi il n’a pas poussé son avantage.

Tite-Live n’imagine pas une raison autre que divine :

 

« Alors que tous les chefs carthaginois, entourant Hannibal victorieux, le félicitaient, et lui conseillaient, après avoir terminé une guerre si importante, de prendre, pendant le reste du jour et la nuit suivante, du repos pour lui-même et d'en donner à ses soldats fatigués, Maharbal, commandant de la cavalerie, pensant qu'il ne fallait pas tarder un instant, lui dit: "Ah! sache plutôt ce que te vaut cette bataille! Dans quatre jours, vainqueur, tu dîneras au Capitole. Suis-moi; avec les cavaliers, de façon qu'on apprenne mon arrivée avant de la savoir prochaine, je te précéderai.". Hannibal trouva ce dessein trop beau et trop grand pour pouvoir l'adopter aussitôt. Aussi dit-il à Maharbal qu'il louait son intention, mais qu'il fallait du temps pour peser son conseil. Alors Maharbal: "Les dieux - ce n'est pas étonnant - n'ont pas tout donné au même homme; tu sais vaincre, Hannibal; tu ne sais pas profiter de la victoire." On croit bien que ce retard d'un jour sauva Rome et l'empire. »

 

Soixante-dix ans plus tard, à l’issue de la troisième et dernière guerre punique (Cannes et Zama sont des batailles de la seconde guerre punique), les romains se souviennent encore probablement (notamment grâce à Caton, ses figues et son "Delenda est Carthago!") de l’humiliation de Cannes. Ils rasent alors Carthage qui n'est alors plus que l'ombre d'elle-même, asservissent ou massacrent sa population dans ce qui est pour certains le premier génocide de l’histoire.

 


 

 

Sources et crédits :

 

  1. Wikipedia.
  2. Tite-Live.
  3. Alain Alexandra du SHAA (je vous disais bien que cette bataille était « actuelle »: l'Armée de l'Air l'étudie toujours!).
  4. Polybe.
  5. przemek_z (je ne le connais pas, mais c’est lui qui a eu l’idée géniale de superposer une vieille carte de la bataille avec une carte « Google Earth »).
  6. Ma vieille prof de Latin (pas de connection!).
  7. Histoire Romaine (Tome 1 Des origines à Auguste) de François Hinard. Editions Fayard (un chef d'oeuvre, pour l'instant sans suite...).
  8. Ben Kierman

 

22:45 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (3)