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06/02/2005

Ça ne s'invente pas...

Lu sur lemonde.fr:

Il la courtise sur le Net avant de découvrir que c'est sa ... femme
AFP | 06.02.05 | 21h52

Une romance naissante sur le Net entre un Jordanien et un Jordanienne s'est transformée en une querelle publique après que les deux protagonistes eurent découvert, lors d'une première rencontre, qu'ils étaient en fait époux et femme, a rapporté dimanche l'agence Pétra.Bakr Melhem et son épouse étaient séparés depuis plusieurs mois en raison d'incompatibilité d'humeurs, mais l'ennui et la chance les avaient à nouveau réunis grâce à un "chat" sur Internet, a indiqué l'agence.Bakr, qui avait pris comme pseudo Adnan, est tombé amoureux de Sanaa, qui se faisait appeler Jamila et se décrivait comme célibataire, cultivée, musulmane pieuse, et aimant la lecture.Leur cyber-amour grandissant, ils commencent à faire des plans de mariage. Mais un rendez-vous en tête-à-tête s'impose alors et les amoureux conviennent de se rencontrer près d'un dépôt de bus à Zarqa, au nord-est d'Amman.Mais arrivé le jour J, c'est le choc. Les deux époux ne peuvent supporter de se retrouver face à leur réelle identité.Lorsque Bakr, alias Adnan, voit Sanaa, alias Jamila, il devient tout blanc et lui hurle: "Tu es divorcée, divorcée, divorcée", formule traditionnelle dans la religion musulmane pour divorcer de sa femme."Tu n'es qu'un menteur", lui a lancé son épouse, avant de s'évanouir.

22:20 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0)

Delphine

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J'ai retrouvé cet après-midi la caisse qui contient tout mon courrier personnel depuis, oh... des temps immémoriaux (au moins).
La boite de Pandore est restée fidèle à sa répétition, et à la fin de ma lecture, il me reste de la nostalgie et un peu d'amertume.
Trois ombres ont surgi de mon passé:
- mon père (Cf. infra)
- Delphine
- Caroline

Je vais évoquer pour vous (et beaucoup pour moi, hypocrite...) le souvenir de Delphine.

Nous étions de la même promo, mais dans deux facs différentes (il y a 4 facs de médecine sur Lyon).
Nous nous sommes rencontrés au cours d’un stage d’externe de DC4 (l’année de l’internat…) en réa polyvalente au CH Lyon Sud, fin 96-début 97.
Je ne vous décris pas en quoi consiste un stage d’externe, Mélie et Sébastien l’ont très bien fait.
En l’occurrence, le stage était sympa car il ne se constituait que de gardes de 8h00 à 22h00.
En dehors de ces jours, quartier libre (notion très théorique quelques mois avant le concours…).
Les externes ne se voyaient donc jamais.
Je l’avais remarquée au cours d’une réunion au début du stage (pour le choix des gardes, ou pour un travail de groupe).
Elle m’avait ébloui par sa vivacité d’esprit et son élégance (grande, mince, cheveux chatains, et un joli minois heureusement épargné par une vilaine cicatrice située sur le cou).
A l’époque j’étais totalement naïf en matière de fille, seules les études et les livres monopolisaient mon attention. J’étais, (et je suis toujours) solitaire ; la définition de la foule commence pour moi à 3 personnes.
Evidemment, je ne désespérais pas de rencontrer l’âme sœur, si possible en ne faisant aucun effort, aucune démarche, aucun premier pas, sinon je risquai d’être frappé par un éclair blanc sur le champ (ce n’était pas gagné, et d’ailleurs, je n’ai rencontré ma première et seule femme -ma compagne actuelle- que deux ans plus tard ; pour être complet, c’est elle qui a fait le premier pas, ouf…).
Bref, ce n’était pas gagné, et elle me semblait bien inaccessible.
Puis le miracle a eu lieu ; pour une raison qui échappe à ma mémoire, nous avons échangé une correspondance intense par delà le temps (pour faire moins prétentieux, avant de partir, nous épinglions nos lettres sur le tableau en liège de notre bureau, à côté du négatoscope).
Autant dire que j’arrivais toujours en avance et avec empressement à mes gardes (ils n’ont plus jamais vu cela depuis…), et je courrais décacheter la vilaine enveloppe en papier recyclé rose-orangé sale des HCL (Hospices Civils de Lyon) qui m’attendait sagement épinglée sur du mauvais liège. Mais elle valait alors pour moi plus que tous les trésors de l’Arabie bienheureuse (je suis en train de lire Gaspard, Melchior et Balthazar de Michel Tournier).
Qu’est-ce qu’elle y écrivait de si merveilleux?
Rien de passionnant avec le recul, mais à l’époque sa prose faisait mes délices.
Petit exemple :

« …Ceci dit, j’ai vu aujourd’hui notre ami commun [le chef de service….] dans son super bureau (j’ai osé fouler de mes vilains sabots (en passant par la Lorraine…) le magnifique tapis persan de notre ami commun, il a d’ailleurs été tout à fait charmant (c’est louche ! Ça flaire le coup fourré). A mon avis ça ne va pas durer !
Bon, c’est bien agréable cette correspondance, mais il est quand même 23h40 (des heures sup’ ! Un comble !) et j'entends d'ici le ricanement sordide de mon poly du CSCT qui se marre d'être encore désespérément vierge... je te souhaite trés-beaucoup-bonne-chance pour demain, je t'enverrai plein d'ondes positives promis-juré.(sauf si je me suis suicidée d'ici-là)
Courage! Bientôt les vacances!
Bisous.
Bonne garde.
A bientôt.
Delf »

A la réflexion, elle était un peu tachypsychique, la demoiselle…
Par ailleurs comme je faisais aussi des heures sup’ pour rédiger mes courriers, ils devaient nous prendre pour des externes hors norme.
J’aimerais bien relire ce que je lui écrivais ; me connaissant, sûrement rien de sexy…
Bref, cette correspondance a duré bien plus que ce délicieux stage (délicieux ?? uhmmm, entre frissons, émois amoureux et Angoisse –avec un a majuscule- des mois qui précèdent l’internat).
Nous avons sagement attendu que le concours soit passé pour nous voir en dehors de l’Hôpital.
Elle m’a appris à faire du roller, nous avons fait de longues balades dans le Parc de la Tête d’Or (une tête du Christ en or y serait enterrée selon la légende), et y avons nourri les écureuils avec des croûtons de pain sec, je me souviens aussi du trajet dans sa voiture pour aller chez ma mère (le seul, au volant, elle était dangereuse à se pisser dessus) .
Une magnifique communion entre ami(e) donc ; et c’était là que le bât blessait. Bien évidemment, j’espérais une évolution vers quelque chose d’un peu plus…physique.
L’amitié est parfois une calamité pire que les sauterelles ; quand on a pris la mauvaise bifurcation entre ami(e) et amant(e), on peut rarement revenir en arrière.
Elle a eu son internat brillamment (dans les 30 premiers sur 3500 candidats et 1815 admis, j’étais 600 et des poussières dans le sud).
Elle a pu rester sur Lyon et faire chirurgie, moi j’ai émigré pour choisir cardiologie.
La femme de ma vie (en fait entre novembre 96 et juin 97) avait tout pour elle : une place en chirurgie (si j’avais pu, j’aurais fait l’erreur de choisir chir…), à Lyon (ma ville natale), un appartement dans le vieux Lyon (mon rêve d’alors…). Et moi, j’étais déraciné et jeté au loin (vous pleurez, j’espère).
J’ai donc fait des allers-retours (700Km A/R) sur 24 heures pour manger une crêpe et boire un bol de cidre brut avec elle. Elle m’hébergeait dans…son lit, pour la nuit, en tout bien tout honneur (la médiane de son lit étant aussi infranchissable que l’épée au milieu de la couche de Tristan et Iseult). Je me revois, avec 8 ans de distance, me demander ce que je foutais dans cette situation aussi ridicule.
Vous devez vous demander pourquoi je ne me suis pas déclaré, pourquoi je n’ai pas fait avancer les choses…
Je ne le sais toujours pas.
Finalement, un soir, elle m’a dit spontanément qu’elle aimait un autre garçon.
Je me suis encore un peu accroché, jusqu’à un 8 décembre 98 (jour de la fête des lumières à Lyon).
J’étais déjà avec ma compagne depuis juin, et très fourbement, je me suis dit « cette fois c’est la bonne, je vais me lancer, attention les yeux…. ».

J’ai pris le TGV en laissant ma compagne un peu peinée (« je vais passer 2 jours à Lyon avec Delphine, tchao.. »), et je suis arrivé sur Lyon ou il faisait un froid dément.
Nous avions rendez-vous à 19h, à 19h30 personne.
Coup de portable :
«- tu es où ?
- je suis au ski avec des copains, je suis toujours pas partie de la station… »

Quelle salope…..(qui étais-je pour dire çà ?)
Avez-vous déjà cherché une chambre d’hôtel sur Lyon un 8 décembre ?
C’est impossible. Tout est complet, réservé depuis des mois.
La salope…
Je me suis donc rabattu sur une autre copine qui m’a gentiment hébergé sur son canapé bosselé. Son chat, atteint d’une leucose féline avancée (ou d’une leucémie, je ne sais plus…) s’est fait les griffes sur mon torse toute la nuit….
La salope….
Je suis rentré chez moi la queue basse, et le torse griffé, sous l’œil hilare de ma (alors) très compréhensive compagne.
Delphine (la s…) n’a donc pas trop compris ma subite bouderie, et mon annulation de la soirée crêpe qu’elle avait envisagée (un rendez-vous de dernière minute avec un collègue)

Je l’ai rappelée l’an dernier : elle va bien, n’a pas changé, est toujours avec « machin », et ne comprend toujours pas ma bouderie…

21:55 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (0)

Le testament

medium_degas.absinthe-2.jpgMon père est mort d'un coma éthylique le 28 juin 1997 (c'est pas très glorieux pour un chirurgien, mais pas rare).
C'est à dire 10-15 jours avant mon concours de l'internat (il aurait pu attendre un peu plus...).
Il était séparé de ma mère depuis 1972, pour vivre et se remarier avec son anesthésiste (comme quoi, même un antagoniste aussi atavique peut avoir des exceptions..).
Depuis mon enfance, je le voyais 1-2 fois par an, et presque chaque fois il avait bu.
Je faisais comme les enfants de Noé, je recouvrais sa nudité en l'enfouissant dans ma mémoire.
J'ai rencontré mes demi-frère et soeurs trois fois exactement.
Ses enfants (2 filles et un garçon) et sa femme ont, d'une certaine façon, vécu au rythme de ses beuveries.
A chaque visite, ils faisaient irruption comme des personnages de Zola dans mon petit univers bien propret: un père ivrogne, des enfants un peu perdus, la voiture familiale cabossée de toutes parts...
Il s'est finalement peu manifesté,heureusement car chacune de ses visites était une épreuve, sauf les 6-8 mois avant mon concours. Et encore, il est rarement venu me voir, préferrant m'écrire.

J'ai retrouvé deux lettres qui sont un peu comme son testament.
Bien entendu, elles sont centrées sur ce qui était mon but ultime à cette époque:réussir l'internat.
Mais j'ai pensé qu'elles pourraient aussi servir à tous ceux qui passent des examens.

XXX le 14 janvier 1997.

XXX,
Je te fais parvenir quelques questions de cardiologie à orientations chirurgicales [sic], et dont l'inspiration n'est pas que livresque. Elles sont faites pour comprendre et pour apprendre.
Tu entres en effet dans la dernière ligne droite -celle qui est décisive, celle qui gomme le passé-. Il faut travailler la tête dans les guidons [sic] en faisant abstraction de tout sauf du sommeil qui est la période où s'engrangent les récoltes de la journée-8h s'il te les faut, moins si tu peux-. Essaye de programmer, ces derniers mois, des révisions (on appelait ça des tours) c'est fondamental ça rafraichit la mémoire, ça révèle ce qui a été oublié ou mal compris-les idées fausses-. Si tu ne l'as pas, achéte toi le "Harrison", toutes les questions (chiffres, plans...) que j'ai lues chez Pascale [c'est, je crois, la nièce de sa femme qui passait aussi l'internat] en sont +/- imaginées; c'est une possibilité de relire pour comprendre car les questions sont bien souvent faites de paragraphes laconiques.
A tout vouloir dire on y va souvent à coup de hache.
Travaille bien, mes pensées t'accompagnent et mes souhaits aussi.
Affectueusement.
XXX

Et la derniére:

XXX, le 1er mai 1997

XXX,
Rien que je ne t'ai déjà dit ou que tu ne saches.
reste tourné vers l'effort sans états d'âme. L'affaire est largement jouée, l'essai est annoncé encore faut-il le marquer. Reduis la cadence 48h avant il faut arriver le museau frais et l'esprit serein. Je ne te fais pas l'injure de te rappeler la technique-sauf qu'il ne faut pas chercher à gagner du temps dans la lecture, l'appréhension et la compréhension des questions-. Quel est le problème? que veulent-ils savoir?
Bon courage. Bonne chance
Seuls ceux qui se démobilisent ne gouteront jamais le succés.
Affection.
XXX

Dans une autre de ses lettres, il me conseille aussi "Les ambitions personnelles dénudent la vertu. Compte sur toi. Eloigne toi des rumeurs. Fait ton chemin sans te désunir. Arrête les comparaisons, suis impertubablement ton sillon sans te laisser distraire ou inquieter par les bruits de couloir. ".
C'est cette phrase que j'ai faite mienne qui m'a le plus aidée, et qui régit encore maintenant une partie de ma vie.

J'ai deux seuls regrets profonds et récurrents:
-qu'il ne m'ait pas connu interne
-qu'il n'ait pas connu ses petits enfants.

14:15 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

05/02/2005

L'art conceptuel et vous ?

Le XXième siécle a vu apparaitre un courant artistique particuliérement déconcertant, l'art contemporain.
Il est déconcertant de part sa diversité (autant de mouvements ou styles que de grains de sable dans une paume de main), que par sa signification(parfois aucune), ou ses buts (parfois aucun...).
Une trait particulier, toutefois, faire table rase du passé, et brûler, ridiculiser tout que ce l'art a produit depuis Lascau.
De Piero Manzoni, et sa"boite de merde d'artiste", à Andy Wharol, et sa "Factory" qui produisait des oeuvres d'art en série, chaque artiste est allé de plus en plus loin dans le déboulonnage de l'Art (avec un a majuscule, c'est à dire A...).

Ils se sont attaqué notamment à deux "dogmes" fondateurs de l'Art (et de son très lucratif Marché...):
- L'oeuvre d'art est unique
- L'oeuvre d'art est l'aboutissement du travail d'un artiste (c'est à dire de ses capacités, de son talent, de son intuition, de sa sensibilité...).

L'art conceptuel va plus encore plus loin, il tend vers la disparition de l'oeuvre d'art, qui doit laisser la première place au concept qu'elle soutend...
Pour caricaturer à peine:

 
 
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Ceci (je n'ai pas dit "oeuvre") s'appelle "transfini et continu IV", il conceptualise (toujours placer ce mot dans la conversation...) la destinée humaine se heurtant à l'infini de la Mort, et est en symbiose avec le monde actuel de part sa virtualité (Qu'importe le sens....)
Je le vends 15000€ (HT).


Ne ricanez pas, je suis raisonnable....
Ainsi , Le producteur Claude Berri (un des plus grand collectionneur d'art contemporain en France) a acquis il y à plusieurs années une oeuvre de Robert Ryman pour 8.000.000 de francs (il en a trois ou quatre dans sa fabuleuse collection).
Vous trouverez ici et ici , une partie de son oeuvre.
"Etonnant, non" disait le défunt Pierre Desproges.

Bref, tout çà pour dire que j'ai été confronté à l'art conceptuel cet après midi.
Ma galiériste préferrée informe ses clients de l'arrivée d'une nouvelle oeuvre par mail.
C'est redoutable d'efficacité, car je passe des samedis aprés-midi chez elle (au lieu de jouer au train avec mon fils ainé...).
Le dernier mail disait ceci:

"Bonjour,

Sensible au travail d'Ulrike Bolenz,

vous trouverez en pièces jointes une de ses créations

actuellement en exposition à la galerie de Marseille.

Par les thèmes qu'elle traite, l'artiste cherche à interroger le spectateur sur certains dilemmes de notre société.

L'intégration de l'image photographique à ce travail très plastique, lui permet de transmettre une image à la fois réaliste et abstraite.

Une sorte d'hybride entre la photographie et la peinture, une symbiose où ni l'un, ni l'autre ne domine, voire une nouvelle conception de l'image.

Afin de connaître son travail et ses différentes expositions à travers le monde

je vous invite également à visionner son site

http://www.ulrikebolenz.de/

À très bientôt

Delphine"

 

Le site m'a plu, ainsi que le concept (le mot est lâché...) de mélanger intimmement l'humain et la technologie (spires d'ADN, image digitalisée et pixellisée, et corps nu de femme). Presque une métaphore des blogs (LOL).

J'y suis allé, et le contact avec l'oeuvre a été décevant.
Deux morceaux de plexi fixés à une plaque métallique émaillée blanc (la même que ma cuisinière...).
Une oeuvre même pas unique (16 ex.), et mécanisée.
La côte de cette artiste "monte" en flèche (nombreuses expos dont la FIAC), donc on peut à la rigueur envisager son achat comme un placement financier.
Mais je n'arrive pas encore à acquérir une oeuvre pour autre chose que le plaisir qu'elle va me procurer.
J'ai quand même passé l'aprés midi à parler art avec Delphine (toute ma culture confituresque (la culture, c'est comme la confiture....) vient de ces entretiens devant une tasse de café bleue accompagnée d' un chardon mauve).

A propos, "transfini et continu IV" ne vous tente pas ??
pour 12500...

12000.....

19:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

04/02/2005

Les pommes pourries

Quand on trouve une pomme pourrie dans un panier, il est habituel de la jeter. sauf quand la pomme est un confrère, et le panier, sa propre spécialité.

Ce matin, nous (mon compère de toujours et moi) examinions un patient vasculaire (c'est à dire malade des artéres). Un temps fondamental de l'examen(http://www.anaes.fr/anaes/Publications.nsf/wEdition/RA_LI...) consiste à prendre la pression artérielle au bras (la classique prise de tension), et au mollet (moins connue mais "classique" quand même). Le quotient de la seconde sur la premiére se nomme l'IPS (Indice de Pression Systolique).
Le plus souvent, on mesure l'IPS au repos, mais on peut le faire après un effort pour sensibiliser la mesure.
Une grande partie des décisions à prendre sur le patient vasculaire se prend grâce à cette mesure (traitement médical, pontages, voire amputation)
La seule façon de la faire correctement est d'utiliser un appareil de döppler continu.

Maître Goupil (un vieux cardiologue très rusé, voire filou) entre dans la salle.
Nous saluons en coeur:
"-Bonjour Docteur Goupil....(avec une déférence confinant à l'ironie)
-Bonjour les jeunes, que faites-vous?
-Nous mesurons les IPS de repos et d'effort pour dépister une ischémie....
-C'est très bien...
Il sort
Nous sourions, il revient 45 sec plus tard...
-C'est quoi un IPS d'effort?
-Ben, c'est un IPS mesuré à l'effort... (fous rires contenus...)
-C'est bien...
-Quand j'étais jeune (A long time ago, in a galaxy far, far away...), nous en faisions tous, puis la sécu n'a plus remboursé cet acte, et plus personne ne l'a fait."

Nous avons hurlé de rire aprés son départ.
Il avait tout résumé en deux phrases (malheureusement)

20:40 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)

01/02/2005

Gnogo Onivogui

Plan international est une organisation caritative existant depuis 1937.
Son but est de permettre à des enfants défavorisés du Tiers-Monde d'être parrainés.

En décembre, ma compagne et moi avons été boulversés comme tous par les ravages du tsunami.
Notre conscience du malheur des autres, qui était profondémment endormie (a-t-elle jamais ouvert un oeil?) s'est étirée, a baillé et s'est demandée ce qu'elle avait fait dans sa vie.
Le bilan est donc facile à faire:rien
Just do it !
Ce matin au courrier, nous avons reçu le dossier de notre fillieule.
C'est une petite fille guinéenne de 9 ans, très joliment dénommée Gnogo Onivogui.

 

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Elle n'a pas grand'chose d'exceptionnel, elle est comme de milions d'enfants africains (nous en avons rencontrés des centaines au décours de nos pérégrinations africaines).
Mais elle personnifie le drame de ce continent: une région assez récemment en guerre (deux des pays limitrophes sont le Liberia et la Sierra Leone...), des parents agriculteurs, et l'absence complète de confort (eau potable dans un puisard à 1 Km).
Elle n'a pas l'air malheureuse (mais elle ne connait que son quotidien, et la société de consommation ou l'on ne désire que ce que les autres ont, ne l'a pas encore atteinte) ni surtout dénutrie sur les photos.
L'association encourage à lui envoyer du courrier.
C'est en rédigeant ce qui n'est qu'une lettre simple, destinée à une enfant de 9 ans, que je mesure les années lumières qui nous séparent.

Que lui dire, une fois dépassée le stade des présentations de ma petite famille?
Et encore, est-ce aussi simple?
Je me rappelle avoir estomaqué un brave berger masai des hauts plateaux du Kenya en lui disant que j'avais "eu" ma compagne "gratuitement" (Une dot moyenne au Kenya équivaut à 1500€ en troupeaux ce qui est astronomique pour des bergers). Il voulait venir chez nous pour faire son marché!!

Lui parler de ce que j'aime?
Peinture et musique, certes, mais ce qui pour moi représente un aimable passe-temps est pour elle soit non concevable, soit emprunt d'un sens mystique (elle est animiste) qui rend difficile la compréhension de notion de plaisir.
Mes 2 dernières acquisitions de tableaux équivalent à 10.88 fois le PNB/habitant de son pays (données 1997)

Lui parler de mes soucis?
Mon souci principal actuel:mon activité libérale est déficitaire (je ne vois que 3-6 patients par semaine...), soit environ un déficit de 600€ par mois (hors imposition), soit 1.54 fois le PNB/habitant de son pays par mois (0.030 fois notre PNB /habitant).
Mon deuxième souci?:mon surpoids qui se majore avec le temps (Ah, le fameux pneu de la trentaine), là, même pas besoin de faire de commentaires...
Les occidentaux meurent de sur-alimentation, les habitants du Tiers-Monde de sous-alimentation.
Un traitement pour lutter contre l'hypercholestérolémie (souvent secondaire à une mauvaise alimentation) coûte 652.47€ par an et par patient, et ils sont des millions rien qu'en France.

Lui parler de notre démarche?
Qu'elle est basée sur de la compassion, pour ne pas dire de la pitié?
Pourquoi le parrainage?, pour pouvoir observer de visu les effets de notre "bonté" (on peut se rendre dans son village, si on le désire...).
Je me demande si un don aveugle n'aurait pas été plus désinteressé (donc plus "louable"?)
D'un autre côté, cette expérience peut s'avérer être enrichissante pour elle et nous si nous arrivons à communiquer sur le long terme.

L'avenir le dira...

Il faut que j'arrête d'écouter les partita de Bach, interprètées par Hilary Hahn.
C'est beau, mais elles rendraient un enfant neurasthénique, et elles rendent floues (yeux embués?) des notions qui me semblaient simples.